Gbagbo joue la montre en Côte d’Ivoire

Il est malin Gbagbo, il est très malin. Il s’est exprimé calmement à la télévision en expliquant qu’il est le président élu de la Côte d’Ivoire mais qu’il est tout disposé à coopérer avec tout le monde, tout en qualifiant Ouattara de rebelle : « Je tends la main du dialogue. Je tends la main à l’opposition, à M. Ouattara et à la rébellion armée (Forces nouvelles, FN) qui le soutient »,

Gbagbo s’incruste et le temps joue sans doute pour lui. Qui est prêt à lever une armée pour aller le déloger ? La France ? J’espère que non… L’ONU ? Cela me paraît très peu probable. Les Etats-Unis ? Ils sont déjà suffisamment occupés entre Kaboul et Bagdad.

En fait il sait que pas grand monde n’est prêt à mourir pour Abidjan pour y déloger un roitelet pas plus mal élu que Loukachenko en Biélorussie, ou bien d’autre. Gbagbo et les siens jouent très habilement sur la fibre populiste, réclament le départ de l’armée française (c’est toujours un message porteur) et propose aux emmurés de l’hôtel du Golf de rejoindre leurs domiciles sains et saufs. Ils sont un peu réticents ce qui est compréhensible quand on sait comment le Général Guéi (ex-chef d’Etat arrivé au pouvoir en 2000 par un coup d’Etat) a été assassiné avec sa femme en 2002 et comment Ouattara lui-même n’a dû sa survie qu’en escaladant son mur mitoyen avec la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne).

Le plus drôle dans l’histoire c’est que la communauté internationale a déclaré Ouattara gagnant car estimant qu’il y a eu autant de fraude des deux côtés et que donc les résultats sont acceptables.