Le site web de Gbagbo publie de larges extraits des médiatiques visites des avocats français MM. Dumas et Vergès :
LA NEUTRALITE
« On ne prend pas parti. On vient étudier le dossier. Et on s’aperçoit de plus en plus que plus on avance, on s’aperçoit qu’il y a des choses inexactes qui se sont produites.»
LE ROLE DE L’ONU
Jacques Vergès : « L’ONU en Afghanistan a reconnu un Gouvernement élu par la corruption et la fraude. Et la communauté internationale le reconnait. Et précisément ce que nous sommes venus dire au Président Gbagbo : c’est que le Gouvernement français n’est pas encore rentré dans l’histoire. Il pense encore à une Afrique où il y avait les Gouverneurs ; les juges de paix à compétence étendue, des canonnières et puis des dirigeants corrompus qui volaient leurs peuples et partageaient le fruit de la corruption avec les dirigeants français ».
LAURENT GBAGBO : UN SYMBOLE
Jacques Vergès : « il rêve d’une Afrique nouvelle, une Afrique qui ne s’incline pas ; une Afrique qui n’est pas une Afrique de boys ; une Afrique qui est indépendante ; ce qui est intolérable pour les Français pour les dirigeants français. C’est pourquoi il est devenu un symbole. Quand le Président du Nigéria admet que Sarkozy lui téléphone dix fois par jours. Est- ce que ce dernier téléphone à Sarkozy lorsqu’il chasse les rom de France ?
AXE ABIDJAN–PARIS : POUR UNE NOUVELLE COOOPERATION
Jacques Vergès : « Vous avez 15 milliers français qui vivent honnêtement ici. Vous avez les sociétés françaises qui ont obtenu le pétrole, l’eau, le pétrole, le port avec des accords normaux. Maintenant, il ne s’agit pas de traiter la Côte d’Ivoire comme une colonie. Il ne s’agit pas de demander au patron de Côte d’Ivoire de donner un peu d’argent pour les élections en France, comme cela se passe avec d’autres pays africains. Relisez les documents de wikileaks et vous verrez. »
LAURENT GBAGBO : PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Roland Dumas : « nous obtenu de le voir en premier parce qu’il est Président de la Côte d’Ivoire. Dès demain, on rentre à Paris on va faire des conférences de presse. On nous a donné un certain nombre de documents. Nous allons les dépouiller, les regarder et faire un livre blanc et assurer la défense des autorités en place »
LA COTE D’IVOIRE : UN ETAT INDEPENDANT
Jacques Vergès : « La France n’a pas à traiter la Côte d’Ivoire comme une colonie. La Côte d’Ivoire est un pays indépendant qui doit être respecté. La Côte d’Ivoire a consenti à des sociétés françaises des accords extrêmement favorables : Total pour le pétrole ; Bolloré pour le Port ; Bouygues pour l’eau. Les Ivoiriens n’entendent pas à être traités en domestiques. Nous ne pouvons pas admettre que l’Ambassadeur de la France prenne le patron de la Commission Electorale Indépendante (CEI) par le bras. Ce n’est pas possible !
APPEL AUX AUTORITES FRANCAISES
Jacques Vergès : « Nous voulons dire aux autorités françaises : n’oubliez pas le Vietnam, vous étiez plus fort parait-il ; il y a eu Bien Dien Phu. En Algérie vous étiez plus forts en votre temps. Il ya eu la défaite. Si vous attaquez la Côte d’Ivoire comme vous voulez le faire, ce sera votre tombeau »
APPEL AUX IVOIRIENS
Roland Dumas : « Il faut que les Ivoiriens aient confiance en leur avenir, en leur Président et en nous ; Parce que la vérité finit par toujours pas triompher et elle triomphera »
M° Vergès, trublion du barreau et de l’anticolonialisme rappelle comme à son habitude quelques vérités douloureuses de la France pots-coloniale et prévoit le pire si elle mettait le doigt dans l’engrenage militaire, un peu comme cet ancien ambassadeur américain qui à la veille de l’intervention d’une force onusienne en Somalie dirigée par les Etats-Unis avait dit : « Vous avez aimé Saigon ! Vous allez adorer Mogadiscio ! » Et effectivement ce fut un désastre militaire suivi d’une retraite piteuse même si les populations civiles avait pu bénéficier d’aide alimentaire. Depuis la Somalie est retournée sous l’emprise de ses chefs de guerre, n’a plus d’Etat et a développé énergiquement une juteuse industrie de piratage maritime et de prise d’otages.
Vergès a raison, il faut rester loin d’Abidjan mais il eut été également opportun qu’il ne s’y rendit point pour faire le mondain devant les télévisions. Quant à Dumas, son âge et son sulfureux passé plaident plutôt pour une retraite paisible au milieu des porcelaines délicates de son Limoges natal qu’au cœur d’un conflit qui le dépasse.
Messieurs les avocats mondains : tirez les premiers ! Et restez chez vous plutôt que d’attiser le trouble dans un pays qui n’est pas le vôtre ; laissez faire la palabre africaine qui parviendra bien à trouver une solution présentable. Après tout Soro (ex-rebelle du nord) a bien été premier ministre de Gbagbo président de la République (ex-rebelle du sud) plusieurs années durant. On pourrait peut-être trouver un compromis de ce style dans le nouveau contexte d’aujourd’hui ?