Sophie Calle est l’invitée de Frédéric Mitterrand sur France-Culture cette après-midi. Elle raconte ses œuvres aux incroyables scénarii. Elle revient sur l’épisode où elle a organisé sa propre filature, en principe anonyme. En fait elle avait identifié rapidement le détective qui la suivait et du coup organisé la filature du filateur. A l’issue de cet imbroglio elle a réuni les trois rapports, le sien et ceux des deux détectives. Elle parle bien sûr de son exposition Prenez soin de vous à la biennale de Venise, vue à Paris à la Bibliothèque nationale de France le 30 mars dernier. Elle parle des 11 minutes de la fin de sa mère, transformée en œuvre présentée à la biennale de Venise car lors du même appel où elle apprenait la maladie de sa mère, un double-appel l’informait de sa sélection pour Venise, reprenant alors la ligne de sa mère, elle le lui dit et l’entend répondre « quel dommage car je n’y serai pas. » Sophie a voulu qu’elle soit présente quand même d’où cette vidéo controversée présentée à coté de Prenez soin de vous. Elle évoque Hervé Guibert dont elle a attendu, avec lui, la mort à Paris avant qu’il lui dise : « Sophie, c’est ridicule, repars aux Etats-Unis. » et Guibert de s’éteindre alors qu’elle était dans son avion transatlantique.
Elle parle d’elle avec un sens de l’auto-analyse, froid et tendre, de sa capacité à transformer sa propre vie en fiction. Elle raconte son désir de contrôler sa vie plutôt que d’en laisser des traces. Elle diffuse aussi une grande émotivité derrière un cynisme de façade. Ses admirateurs interviennent, Paul Auster bien sûr qui s’est inspiré de son personnage pour l’un de ses romans, en y ajoutant quelques couches supplémentaires qu’elle a à son tour intégré dans sa vie. Quelle étonnante et fascinante personnalité que cette Sophie !