En Guinée-Bissau, quelques jours seulement après des élections présidentielles dont on attendait le résultat, un galonné, le général Horta N’Tam, s’est déclaré président de la transition et du « haut commandement militaire pour la restauration de la sécurité nationale et de l’ordre public », pour une durée d’un an. Il était auparavant chef d’Etat-major de l’armée de terre. Le président sortant, ancien militaire passé civil, serait assigné à résidence. Ancienne colonie portugaise, indépendante depuis 1973, ce pays de petite taille et d’environ deux millions d’habitants est un habitué des coups d’Etat, surtout depuis que le pays serait devenu une plaque tournante du trafic international de drogue, entre les producteurs d’Amérique latine et les consommateurs européens. C’est plus simple ainsi, pas d’élection mais des coups d’Etat. Les populations semblent assez indifférentes à ce retour aux années postindépendance où les galonnés trustaient le pouvoir sur le continent dans des pays qui découvraient la liberté.
Plus le temps passe plus les illusions de l’instauration de la démocratie en Afrique s’effondrent avec la montée en puissance des coups d’Etat militaires. Comme il en va un peu de même dans le reste du monde, il est à craindre que l’Europe ne reste sous peu le dernier îlot où survit encore la démocratie alors que même les Etats-Unis semblent évoluer volontairement vers moins de démocratie au profit de plus d’autoritarisme et d’arbitraire.
Certaines rumeurs indiquent que ce putsch serait en fait une manœuvre politique du président civil qui, se voyant perdre l’élection, aurait ouvert la porte du pouvoir à l’armée pour interrompre le processus électoral et mieux revenir dans un an. Cela reste à confirmer mais le pari serait risqué car de mémoire d’africaniste il est assez rare que des galonnés remettent volontairement le pouvoir à des civils.


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