Dans le cadre de la fraternité française inscrite aux frontons de toutes nos mairies, un petit village breton a accepté d’accueillir sa part de misère en hébergeant 30 immigrants venus du camp de Calais démantelé il y a peu. Les frais sont pris en charge par le contribuable national. Le conseil municipal a approuvé le principe. Sur 27 conseillers, 24 ont voté pour et trois se sont abstenus. La durée de cet accord est limitée dans le temps et, comme l’état d’urgence, sera sans doute renouvelée après les vacances de fin d’année période durant laquelle le lieu d’accueil est pris par ses occupants habituels.
On voit depuis les immigrants se promener dans le froid venteux du bord de mer. Y-a-t-il des dealers de shit dans le groupe ? Peut-être. Des apprentis terroristes ? On ne peut pas l’exclure. Est-ce que ce petit village se serait mieux porté sans devoir accueillir ces personnes ? Sans doute. Mais loin des messages vengeurs et des slogans abrutissants émis par le microcosme sur Tweeter, on voit que lorsque de vraies décisions sont à prendre localement, elles sont prises dans la responsabilité et la quasi-unanimité. Jusqu’ici personne n’a cherché à incendier le centre d’accueil comme ce fut le cas à plusieurs reprises à Paris XVIème.
Le camp sauvage de migrants à Calais a pu être démantelé grâce à ce sens des responsabilités de communes comme ce petit village breton. Il ne va pas être facile d’éviter sa reconstitution à Calais, mais un sort un peu plus humain est réservé à 30 personnes. Cela ne règle rien sur le long terme, cela créera peut-être quelques difficultés localement mais le pire n’est jamais sûr. Si des problèmes apparaissent, eh bien des gens intelligents et de bonne compagnie tenteront de les résoudre dans le calme et la raison.
C’est en tout cas l’honneur de ces municipalités de participer à cet effort national :
PV du conseil municipal du 9 septembre 2016 – Les migrants de Calais : Monsieur le Maire informe l’Assemblée de l’information reçue des services de la Préfecture, relative à l’accord donné par la Caisse Centrale des Activités Sociales (CCAS) pour accueillir 30 personnes du 10 octobre au 22 décembre 2016 sur son site situé à T. Monsieur le Préfet de département a validé cette offre et l’a faite remonter au Préfet de Région, coordonnateur de la démarche auprès du ministre de l’intérieur. Celle-ci intervient dans le contexte du démantèlement à venir du camp de Calais et l’accueil dans les différents départements au sein de centres d’accueil et d’orientation (CAO) créés à cet effet en Bretagne notamment. Les publics concernés sont des migrants d’origines diverses : afghans, pakistanais, érythréens, irakiens… actuellement à Calais qui se verront proposer des hébergements provisoires d’une durée limitée (entre deux et trois mois) leur permettant de se ressourcer et de repenser leur projet migratoire avec éventuellement le dépôt d’une demande d’asile en France. L’hébergement et alimentation sont pris en charge intégrale par l’Etat selon l’accord passé avec la CCAS, un accompagnement social sur place, financé par l’Etat, est effectué par l’association COALLIA qui gère déjà pour l’Etat des CAO sur Saint-Brieuc ainsi que des places d’hébergement pour demandeur d’asile (CADA) et qui a l’expérience de gestion de ce type de dispositif et la connaissance de ces publics. La sécurisation du site est assurée par la présence la nuit et le week-end d’un veilleur, et est financée également par l’Etat via COALLIA. Monsieur le Maire ajoute avoir demandé une vigilance particulière durant le week-end, Monsieur le Préfet en avisera la gendarmerie.
LE CONSEIL MUNICIPAL, après en avoir délibéré, à vingt-quatre voix pour et trois abstentions (Madame XXX, Messieurs YYY et ZZZ) – EMET un avis favorable au projet d’accueil de 30 personnes au centre de vacances de la CCAS d’EDF dans le cadre du démantèlement du camp de Calais.
Laisser un commentaire