Beck – 2008/07/07 – Paris l’Olympia

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Beck à l’Olympia. Son dernier disque Modern Guilt est sorti ce jour. La presse nous gratifie de chroniques mitigées sur ce rocker aujourd’hui décevant après avoir été présenté comme un demi-Dieu à ses débuts. Nous l’avions vu pour une excellente prestation juste avant Radiohead au final de Rock en Seine 2007 et l’Olympia de ce soir n’en fut pas moins brillant n’en déplaise à nos versatiles journalistes.

Yeasayer en première partie : guitares, platines et modernité, ouvre le bal. Beck s’ensuit avec ses cheveux filasses sur les épaules, blond-roux, une chemise à gros carreaux noirs et blancs qui lui pend sur les genoux, un gilet chiffonné crypto-baba et de grosses lunettes roses qui seront rapidement emportées par le rythme des premières mesures. Il est épaulé par une guitariste rythmique, mimi tout plein, genre latinos tressautante qui déplie ses doigts fins sur les cordes ; d’un bassiste maigrichon looké instituteur attardé style Costello ; un clavier sur-vitaminé qui danse sur son estrade autant qu’il ne joue et fait choir son ordinateur au début du set, rafistolé ensuite à grand renfort d’adhésif par un roady inquiet, et un batteur-cogneur.

Au milieu de la tourmente déclenchée par ses musiciens dynamiques, notre compositeur californien affiche une imperturbable sérénité, accroché à sa vieille guitare éraflée. Tout valdingue autour de lui avec une joyeuse énergie et Beck dirige cette entreprenante cacophonie avec malice, donnant le ton de sa musique, toute en cassure de rythmes et d’harmonies, assaisonnant cette musique syncopée et nerveuse de solos tranchants.

Sa voix relativement anonyme psalmodie des textes mystérieux, entre rapp et lecture sacrée, sur une rythmique à réveiller les morts. Poursuivant son chemin de traverse, le groupe nous délivre une étrange fusion des influences musicales de son leader : hip-hop, électro, blues et rock. Un artiste original et surprenant qui déclare ne pas être un véritable artiste pop et vouloir plus que tout « faire quelque chose avec David Bowie… un trésor vivant ». On est impatient de cette collaboration espérée. En attendant nous eûmes un concert propre et carré, ingénieux et malin, on ne demandait que ça !