Goldfrapp au Casino de Paris ce soir, salle distinguée pour concert aseptisé. Alison Goldfrapp, chanteuse britannique trentenaire nous délivre depuis le début du millénaire, en duo avec son compère Wil Gregory, une musique électro-pop basée sur une voix superbe et des compositions élégantes. Elle est venue jouer ce soir Seventh Tree son dernier album pour un public parisien connaisseur et empressé.
Syd Matters fait la première partie, un groupe français folkeu à la critique élogieuse, une entrée en matière un peu molle mais de qualité.
Le groupe de musiciens de Golfrapp entre ensuite en scène, tous de blanc vêtus, guitare/ violon-guitare/ bass/ batterie plus deux femmes claviers-voix/ harpe-claviers-voix. Alison arrive, perdue sous ses boucles blondes, habillée d’une espèce de nuisette rose d’Arlequin à pompons, portée plutôt courte. On l’a vue plus agressive dans ses tenues de scène… Mais qu’importe puisque Goldfrapp c’est d’abord une voix, racée, douce, harmonieuse portée par des mélodies mélancoliques, parfois doucereuses. Le groupe en arrière fond diffuse parfaitement l’accompagnement, les deux vestales claviers et harpe assurent les chœurs discrets et efficaces. Le light-show est simple, développant une atmosphère de clairière ombragée.
Comment ne pas tomber sous le charme d’une musique placée si parfaitement où elle doit être ? Tout est doux, c’est l’image d’un monde imaginaire forgé par une petite poupée sucrée, peut-être pas aussi naïve que l’on pourrait croire. C’est le choix d’une vision personnelle de la vie, d’une nostalgie douce-amère, d’un regard un peu flou sur ce qui nous entoure, d’un cheminement de traverse, d’un instinct de conservation où la perfection, la beauté sont érigées en méthode de survie.
Quelques poussées de tension aux rythmes plus ou moins disco amènent un peu d’énergie dans cet océan de douceur (Caravan Girl).
Alisson Goldfrapp, statue diétrichienne nous emmène avec elle au long de sa route d’éternité : Bring it on/ Come along/ On the road to somewhere/ Take our time/ Se the signs/ On the road to somewhere. Nous l’avons suivie ce soir, tous au comble du bonheur.
Set list : Paper Bag (Felt Mountain – 2000)/ A&E (Seventh Tree – 2008)/ Utopia (Felt Mountain – 2000)/ Cologne Cerrone Houdini (Seventh Tree – 2008)/ Satin Chic (Supernature – 2005)/ U Never Know (Supernature – 2005)/ Road To Somewhere (Seventh Tree – 2008)/ Eat Yourself (Seventh Tree – 2008)/ Little Bird (Seventh Tree – 2008)/ Monster Love (Seventh Tree – 2008)/ Number 1 (Supernature – 2005)/ Strict Machine (Black Cherry – 2003) Ecore Caravan Girl (Seventh Tree – 2008)/ Ooh La La (Supernature – 2005)/ Happiness (Seventh Tree – 2008)/ Some People (Seventh Tree – 2008)