The Stranglers sortent leur dix-septième album studio : Giants à la pochette très romantique on l’on voit une petite fille en jupette face à un portique duquel pendent quatre cordes de pendu à la place des balançoires. Sur leur site web www.thestranglers.net c’est encore plus subtil, les quatre étrangleurs pendent au bout des cordes et une animation voit la gamine pousser les corps pour les faire se balancer… très Stranglers !
Et notre joyeuse bande d’hommes en noir continue à tourner inlassablement, comme ils le font depuis le milieu des années 70’s. Jet Black est à nouveau empêché pour « raisons de santé » et remplacé comme d’habitude pour son fils (bâtard) spirituel, Ian Barnard. Sur l’affiche de la tournée, Jet se cache derrière un masque à oxygène, tout un programme.
La scène de l’Olympia semble un peu trop grande pour eux. Ils jouent devant une immense tenture siglée de leur logo blanc sur fond noir et démarrent le show avec l’enchainement Burning up Time, Sometimes et The Raven qui met la salle en joie. Quelques nouveautés extraites de Giant sont saupoudrées sur un parfait best-of de leurs seize premiers disques.
C’est du Stranglers, du brut, du rugueux, juste assoupli par les ritournelles synthétiques qui dégoulinent de l’estrade où est perché Dave caché derrière ses étagères de claviers. Baz la joue hargneux, grimaces aux lèvres, qu’il plaque des riffs rageurs sur ses noires guitares ou qu’il monte des arpèges sur ses cordes, JJ est plus fluide et félin sur ses lignes de bass, ensemble ils se répartissent le chant avec bonheur et juste comme il faut.
Les Stranglers sont des proto-punks et il s’agirait de ne pas l’oublier, plus exceptionnel ils sont des punks survivants et oh combien vivants !
Hanging Around, Peaches, No More Heroes viennent nous le rappeler. Il s’agit de rythmes primaux et d’énergie vitale, ils parlent de violence avec sarcasme, ils nous racontent l’existence avec dérision et les nappes de claviers viennent marquer l’ironie du message.
Mais ils savent aussi faire dans punk-romantique avec quelques belles pièces comme Golden Brown, le plus récent Relentless et l’inoubliable Always the Sun qui seront joués ce soir pour calmer la furie, si l’on peut dire, car Always… déclenche hourvari et pogos endiablés.
La dernière chanson du show est lancée par JJ en référence aux élections présidentielles françaises qui se profilent : « si vous aviez une Reine vous n’auriez pas à vous embêter à élire un président mais… » et de jouer un Something Better Change déchaîné et de toute beauté. Deux rappels dont le deuxième rappel se termine par une belle reprise des Kinks : All Day And All Of The Night.
Warmup : Horses on Fire + Mike Marlin & Band
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