Le chroniqueur est abattu. Dolorès et ses Cranberries étaient de retour à Paris après leur sublime prestation d’avril dernier au Zénith. Mais pour Bercy ils avaient vu les choses en grand et le résultat fut piteux. Mise en scène tape à l’oeil avec deux musiciens supplémentaires et inutiles, juchés sur des présentoirs surélevés, pour renforcer le quatuor habituel. Dolorès passe d’un cache poussière léopard à une mini jupette cuir et body microscopique, telle une Sheila décatie. Ses maquilleuses travaillent toutes les quatre chansons pour lui en remette une couche. Elle était blonde, elle est redevenue rousse. Le son est fort et nasillard. Le répertoire classique passe comme un boulet. Le bon peuple aime. Du délicat au vulgaire, du ciselé à l’outrageant, du rock au yéyé, du blond au roux, Cranberries dérape sans contrôler. On espère un recadrage rapide car les compositions sont toujours d’exception et la voix superbe. Il reste à changer de directeur marketing. Le chroniqueur désespéré reste confiant et relit sa chronique du 14 avril 1999 !