Ecriture inclusivement étonnante

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La maire de Paris adresse une lettre à tous les nouveaux citoyens-contribuables déboulant dans sa ville ou changeant d’arrondissement qui commence ainsi :

Au nom de l’ensemble des élu.e.s parisien.ne.s je vous souhaite la bienvenue dans votre nouvel arrondissement de résidence.

La mairie a donc adopté l’écriture dite « inclusive » censée respecter l’égalité entre l’homme et la femme et permettre de cesser « d’invisibiliser les femmes ». Cette nouvelle grammaire veut supprimer la règle d’accord selon laquelle, au pluriel, « le masculin l’emporte sur le féminin ». Il s’agit, en gros :

  • D’accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres (Exemples : « présidente », « directrice », »chroniqueuse », « professeure », « intervenante », etc)
  • D’user du féminin et du masculin, par la double flexion, l’épicène ou le point milieu (Exemples : « elles et ils font », « les membres », « les candidat·e·s à la Présidence de la République », etc.)
  • De ne plus mettre de majuscule de prestige à « Homme » (Exemple : « droits humains » ou « droits de la personne humaine » plutôt que « droits de l’Homme »)

Moult cénacles pour l’égalité, pour la grammaire, pour la langue française, etc. ont pris parti pour ou contre cette nouvelle conception de la grammaire. Le premier ministre a signé une circulaire dans laquelle il demande aux services de l’Etat de ne pas faire usage de cette « écriture inclusive » dans les textes officiels, notamment « pour des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme. »

L’académie française, qui n’est pas particulièrement réputée pour son ouverture au féminisme ni au modernisme, a publié une déclaration critique sur cette nouvelle mode grammaticale qui « aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».

Accessoirement, les logiciels de traitement de texte comme Word de Microsoft, n’ont pas encore appris ces nouvelles règles et ressortent en fautes soulignées de rouge toute ces tentatives de « visibiliser les femmes ».

Bref, en est en plein débat picrocholin comme la France aime à en mener. La bonne nouvelle c’est au moins de pouvoir se dire qu’un pays qui a les moyens de payer tant de personnes à se pencher sur ce genre de sujets ne peut pas être fondamentalement un pays qui va mal !