Le chef libyen Khadafi parade au Portugal, fait assaut de capes multicolores avant de prendre la route de Paris la semaine prochaine. Il doit installer sa tente dans le jardin d’un hôtel du XVIIème arrondissement et aurait demandé à se recueillir sur la tombe du Général de Gaulle. A quoi mène la realpolitik, on croit rêver !
Blog
-
Morrissey se lâche au NME
Interview de Morrissey au New Musical Express qui provoque l’émoi au Royaume-Uni :
« Les frontières de l’Angleterre ont été submergées (…) On a soldé l’Angleterre (…) Si vous vous promenez dans le quartier de Knightsbridge, vous n’entendrez plus un seul accent anglais. Vous entendrez des accents de la planète entière, mais aucun accent d’ici (…) Vous ne pouvez pas dire : “Allez, tout le monde peut venir habiter chez moi, installez-vous sur mon lit, prenez ce que vous voulez, faites ce que vous voulez”. Ça ne marcherait pas (…) Ce que l’Angleterre est devenue n’a rien à voir avec ce qu’elle était. C’est déplorable, nous avons tant perdu au change… ».
Pour sûr ce n’est pas très politiquement correct et le Moz est coutumier du fait. Cela ne nous empêchera pas d’aller assister à son concert de février prochain, c’est un musicien flamboyant.
-
An Pierlé & White Velvet – 2007/12/05 – Paris le Zèbre de Belleville
An Pierlé et son White Velvet ont posé leur sac pour une dizaine de jours dans cette agréable petite salle du Zèbre de Belleville qu’elle qualifie de son living room. Un environnement intimiste, propice aux confidences et au partage, un cadre où An parle à chacun de nous. Le White Velvet est en concert privé dans notre salon, laissons nous aller et ne boudons pas notre plaisir.
Une première partie, également belge, The Bony King Of Nowhere fait bonne impression.
Blonde charmeuse toute habillée de noir, An se faufile à travers les instruments posés au hasard de cette scène microscopique pour s’asseoir sur un ballon et attaquer l’ivoire de son piano électrique. Elle exhale un léger sentiment de domination en posant son fondement sur cette mappemonde, même Chaplin n’avait pas osé telle posture lorsque le Dictateur jouait avec le globe terrestre. Mais il y a surtout de la souplesse, de la rondeur, de l’à-propos à un tel siège. Elle le roule doucement lorsqu’elle remonte les arpèges, l’ovalise en l’écrasant lorsqu’elle plaque des accords rageurs. Tel un clown et son nez rouge elle vogue sur les vagues d’une musique profondément romantique et sereine.
Son groupe est inchangé, mené par son amoureux Koen Gisen aux guitares, renforcé par un clavier, un deuxième guitariste qui touche aussi au violoncelle, un bassiste et un batteur dont la batterie est réduite à sa plus simple expression vu l’exigüité de la scène.
Ses premières notes font frissonner ses invités, toujours cette voix chaude et douloureuse qui nous a tant séduits sur ses disques. Une voix parfaitement contrôlée qui exprime toute la gamme des sentiments avec la même perfection. Une voix à cœur ouvert pour nous enchanter. Une voix qui laisse couler des flots d’émotion et nous emporte dans le tourbillon de mélodies pleines de subtilité et d’allant. Des mots qui racontent le temps qui passe, les moments de bonheur qu’il faut préserver avant qu’ils ne se dissolvent dans les airs. Des textes empreints d’une sourde mélancolie que les clowneries d’An entre les morceaux ne suffisent pas à lever. Les instruments se complètent à merveille pour distiller la tension, appuyer le tragique ; le cello, comme toujours, les cordes de la tristesse.
Ce soir l’atmosphère est plus délicate que l’an passé au Café de la Danse mais le groupe sait reprendre le chemin la route du rock et se lance dans un hommage posthume et énergique à Fred Chichin avec la reprise endiablée de C’est comme ça des Rita Mitssouko sur laquelle les guitares claquent et la belle se déchaîne. Retour à la douceur avec une autre reprise originale : Such a Shame des Talk Talk. Quelques nouvelles chansons sont présentées laissant présager un futur disque à la hauteur des précédents.
Ce soir est à l’heure du romantisme et de l’harmonie, qui s’en plaindra tant la voix et la personnalité d’An sont séduisantes et envoutantes ? Sa maison de production s’appelle « A gauche de la Lune », quel meilleur endroit pour inspirer cette musique spatiale : Jupiter looks good tonight/ But I fear to fall into the sky/ Let it be, for what it’s worth/ Let it bleed into a mild surprise/ I musn’t make you call/ We ain’t got a future/ That is all.
Et après ces moments d’émotion à l’état pur, An revêtue d’un sweet-shirt noir passé sur sa chevelure blonde en sueur dédicace son disque au chroniqueur, après l’avoir gratifié d’un joli dessin naïf sur la couverture de Mud Stories.
-
Concert de l’orchestre du conservatoire de Paris à la salle Pleyel
Cet orchestre de musiciens talentueux joue : L’Oiseau de feu de Stravinsky, le concerto en sol de Ravel et Tableaux d’une Exposition, une pièce de Moussorgski orchestrée par Ravel. Des professionnels de 20 ans qui jouent avec l’enthousiasme de leurs jeunes années. Ils remportent un franc succès. Le deuxième mouvement du concerto de Ravel une expérience musicales des plus émouvantes.
-
Les deux citations de la semaine
Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies.
Oscar WildeHeureusement que l’on n’a pas eu la paire.
André GideGide parlait du Soulier de Satin, pièce assez obscure de Claudel
-
La fille Chirac dans le privé
La fille Chirac se fait embaucher comme communicante Pinault. Il est vrai qu’une personne qui a réussi l’exploit de faire élire son père (dont elle était la communicante) pendant si longtemps aux plus hauts postes de la République saura vendre des savonnettes chez n’importe qui. Après tout, les grands principes en termes de bourrage de crâne du gogo sont les mêmes.
-
Conroy Franck, ‘Corps et âme’.
Sortie : 1993, Chez : . Le conte de fée d’un gamin pauvre de New-York qui se révèle un pianiste de génie après des années de travail, et qui passe du Bronx à Carnegie Hall. C’est un peu à l’eau de rose mais c’est un rêve éveillé et léger, bien documenté.
-
Littell Robert, ‘L’amateur’.
Sortie : 1981, Chez : . Les pérégrinations d’un bureaucrate de la CIA qui décide d’aller régler ses comptes, contre l’avis de son employeur, avec les terroristes qui ont flingué sa femme. Il réussit et tout finit bien. Le bien triomphe du mal. Pas exceptionnel.
-
Fred Chichin est mort
Fred Chichin, guitariste des Rita Mitsouko, est mort hier d’un cancer foudroyant. Nous l’avions encore vu en août dernier au festival Rock en Seine où les Rita Mitsouko nous avaient gratifiés d’un set de toute beauté nous rappelant toutes ces années où ils incarnèrent le glam-rock français, depuis Marcia Baila en 1985 jusqu’à leur dernier disque cette année Variety. Adieu l’artiste !
Lire aussi : La France médaille d’or de la dépense publique – Total Blam Blam (rehve.fr) Lire aussi -
« Femmes du monde » de Titouan Lamazou au musée de l’Homme
Exposition au musée de l’Homme des dessins et photos de femmes captés par Titouan Lamazou au cours de ses voyages. Il a délaissé la navigation pour les fusains et le résultat est très subtil. Il s’agit de femmes, de tous les continents. On les voit en peintures, en esquisses, en dessins, en photos. Elles accompagnent les messages politiques de Lamazou qui se révolte en poésie contre le sort de certaines d’entre elles. Il y a des œuvres très touchantes qui marquent le lien de leur auteur avec cet univers multicolore de la planète des femmes.
-
L’intolérance syndicale
Chérèque, patron de la CFDT, se fait sortir d’une manifestation pour le pouvoir d’achat sous les huées de la CGT. L’UNEF se fait sortir de la coordination étudiante pour l’abolition de la loi de réforme des universités après avoir été cantonnée dans les « AG » dans une zone appelée « le goulag »… charmante référence des camarades syndicalistes. Tout ce petit monde est accusé de pactiser avec l’ennemi (le gouvernement). La réforme est en cours…
-
Interpol – 2007/11/21 – Paris le Zénith
Interpol est de retour au Zénith après la sortie de leur dernier disque Our Live to Admire. C’est encore la grève générale à Paris mais le Zénith est plein à craquer.
Une première partie toute en douceur avec les Blonde Redhead et leur chanteuse aux traits asiatiques, vêtue comme une inuit du grand Nord, une voix à la Jane Birkin. Emmenée par un guitariste et un batteur elle susurre des mélopées obsédantes, cachée derrière de longs cheveux, tapotant sur ses claviers qui déroulent des notes répétitives. Un groupe à découvrir. Une demi-heure de warm-up qui nous pousse doucement vers le show des new-yorkais.
Les Interpol prennent possession de la scène, tous de noir vêtus, costumes-cravates de rigueur et entament Pioneer to the Falls. La couverture de leur dernier disque, un cerf attaqué par deux lions, est projetée derrière eux. C’est une des pièces du bestiaire qui remplit la pochette de leur album, comme unique commentaire, de même que les pages de leur site web.
La voix vertigineuse de Paul Banks nous emmène dans ses graves abyssaux. Grand blond aux yeux bleus, sa Gibson est aussi noire que sa musique. Musicien romantique, compositeur urbain, chanteur tragique, il ajoute cette note d’humanité désarmante à une musique glaciale.
Daniel Kessler, musicien essentiel du combo, mangé par ses larges guitares demi-caisses, esquisse ses pas de deux, mouvant comme une anguille, marquant ses riffs de mouvements saccadés de son corps agile.
Un claviériste de rencontre ajoute des couches harmoniques aux rythmes bruts des guitares et de la batterie.
La scène reste baignée par des éclairages bleutés sur lesquels se dessinent les silhouettes fantomatiques des boys à l’assaut de Paris. De petits écrans montés sur pilonnes se colorent parfois au gré des morceaux, des fulgurances oranges qui flashent au milieu de l’obscurité. Un brin de fantaisie picturale qui ne vient pas distraire le groupe appliqué à nous décliner ses compositions et une musique caverneuse, pas vraiment optimiste, d’ailleurs il y est souvent question d’amour et de femmes.
Ce concert fut superbe de dépouillement et de subtilité, de la musique fluide qui coule et nous revêt d’une gangue de nostalgie et d’émotion. Les Interpol nous quittent, toujours l’air de planer en dehors du temps, presque indifférents, après nous avoir associé à une véritable action de grâce.
-
BRMC – 2007/11/20 – Paris l’Elysée Montmartre
Du bon, du vrai, du pur Rock ‘n’ Roll avec les Black Rebel Motorcycle Club à l’Elysée Montmartre. Trois musiciens américains avec des gueules de Marlon Brando dans l’Equipée sauvage (d’où le nom du groupe), habillés de noir, silhouettes dégingandées et mystérieuses se dessinant en ombres chinoises sur des éclairages venant du fond de la scène, des guitares ayant traîné sur des scènes douteuses et enfumées. Le groupe démarre Berlin, sur fond de tenture décorée d’une immense tête de mort dont les tibias sont remplacés par des pistons. Ambiance…
Les riffs sont gras et appuyés, le son saturé rebondit sur les murs du club déjà surchauffé. Les deux guitaristes sur le devant de la scène sont du même modèle et alternent basse-guitare-chant. L’un le cheveu hirsute, l’autre la coupe de près, allumant des clopes entre les morceaux, pas un mot ni un sourire, juste la sueur et les cordes. Les morceaux durent à l’infini, les guitares torturées miaulent d’amour et de haine. C’est le rock de la route et des caves. Les musiciens sont tout entiers à leur tâche, ne lésinent sur rien, et surtout pas leur engagement, pour décliner cette musique rugueuse. Ils la joueraient de la même manière s’il n’y avait personne dans la fosse.
Toujours masqués derrière les spots à contre-jour ils laissent parler l’électricité brute. Robert Levon Been passera une partie du show debout sur un mur d’amplis, revêtu d’un cuir de motard et d’une capuche de banlieue. On devine à peine leurs traits sous le déluge sonique, mais là n’est pas le but de cette messe noire.
Dans la lignée des Brian Jonestown Massacre ou des Dandy Warhols, ils sont investis d’une mission sur terre, celle de délivrer le blues-rock qui hante leurs âmes alors ils promènent leur morgue et leurs guitares sur toutes les planches de la planète Rock.
Le set se termine sur Whatever Happened To My Rock’n’Roll (Punk Song) : I fell in love with the sweet sensation/ I gave my heart to a simple chord/ I gave my soul to a new religion (rock’n’roll)/ Whatever happened to you, rock’n’roll?/ Whatever happened to our rock’n’roll?/ Whatever happened to my rock’n’roll?
Ils reviennent ensuite pour un rappel de 40 mn et nous quittent, épuisés, nous laissant abasourdis par cette plongée de plus de 2 heures au cœur de l’authenticité de ce trio gagnant du rock américain.
Set list: Berlin, Weapon of Choice, Stop, All You Do Is Talk, Howl, 666 Conducer, Ain’t No Easy Way Spread Your Love, Red Eyes And Tears, Killing The Light, Mercy, Fault Line, Complicated Situation, Weight Of The World, As Sure As The Sun, American X, Six Barell Shotgun, Whatever Happened To My Rock’n’Roll (Punk Song)
Encore: Took Out A Loan, Us Government, The Shows About To Begin, Heart And Soul
-
Air – 2007/11/19 – Paris le Zénith
Air est à Paris et nous sommes au Zénith pour nous faire bercer une fois encore de cette musique électronique élégante et distinguée.
Deux excellentes surprises en warm-up avec les Ukulele Girls et Au Revoir Simone. Le premier groupe de quatre françaises jouant de l’ukulélé et susurrant des mélodies douces avec des sourires complices : original et mutin. Au Revoir Simone, encore des femmes, trois new-yorkaises sur claviers et rythmes électroniques avec voix éthérées et mélodies en mode mineur. L’audience est sous le charme et déjà dans les limbes où Air devrait la maintenir.
Le duo Air arrive ensuite, toujours vêtu de blanc, accompagné sur scène d’un redoutable batteur black en cravate blanche, d’un clavier et d’un guitariste supplémentaires. Ils nous délivrent une musique sans surprise mais toujours au summum de l’harmonie et de la subtilité. Quelle que soient les modes du moment, garage, crypto-punk ou autre, les Air Guys sont égaux à eux-mêmes dans la finesse ciselée leurs compositions. L’énergie de la scène les fait transcender leur dernière œuvre, Pocket Symphony. Nicolas Godin (d’une maigreur que ne cache pas sa barbe rousse) est plus souvent à la basse qu’à la guitare et se déchaîne sur la rythmique.
Le jeu de scène est plutôt modeste, le light show dépouillé. La musique est superbe et surannée, inutile mais délicieuse. Il n’en reste pas grand-chose à l’issue du show sinon le sentiment envoutant d’avoir été plongé dans un lagon rafraichissant aux couleurs enchanteresses, d’avoir plané bien au-dessus des contingences douloureuses de la ville, d’être devenu soudainement léger comme une plume poussée par la brise du soir sur un merveilleux paysage en vert et bleu. C’est aussi vain que de grimper l’Annapurna en plein hiver, mais qu’est-ce que c’est beau !
Air ne s’attarde pas plus de temps qu’il n’en faut avant de nous laisser nous écraser sur les encombrements d’un Paris en pleine grève. Air reviendra sûrement et tout aussi certainement nous retournerons partager avec eux ces purs moments de plénitude.
-
Nuisances syndicales dans les transports publics
La préoccupation majeure des Parisiens : comment pourrait-on ennuyer les employés de la SNCF et de la RATP à hauteur de leur capacité de nuisance ? Le problème est qu’il n’y a pas vraiment de réponse satisfaisante. Deux idées : on pourrait nommer Fabius à la tête de ces entreprises et/ou maintenir les régimes spéciaux de retraite mais en fixant la durée de travail à systématiquement 5 années de plus que dans le privé ?
-
« L’atelier d’Alberto Giacometti » au centre Pompidou
Exposition « L’atelier de Giacometti » à Beaubourg : toujours ces personnages longilignes, aux allures concentrationnaires, ces têtes frappées de stupeur, ces dessins crépusculaires.
-
PJ Harvey – 2007/11/16 – Paris le Grand Rex
PJ Harvey passe à Paris après la sortie de son dernier disque White Chalk. Le concert est aussi dépouillé que l’album, l’artiste est habillée d’une longue robe noire façon geisha avec chaussures à talons très hauts. Piano, amplis, claviers et percussions forment un cercle autour du micro, couverts de guirlandes de Noël.
Pas de première partie et Polly Jean arrive sur scène. Elle donnera tout son show seule avec ses instruments. Elle attaque à la guitare électrique To Bring You My Love, Send His Love datant de 1995, que l’on avait vu jouer lors de son passage au Zénith en 2004 avec un groupe de rock au complet. C’est ce soir une version beaucoup plus intimiste où les accents rugueux de l’électricité contrebalancent la fragilité de ce one women show sur talons aiguilles.
Elle passe ensuite au piano à guirlandes pour démarrer les premières compositions de White Chalk qui s’enchaîneront avec beaucoup d’harmonie et de douceur, des histoires de rien, du sable crayeux qui vole des falaises de Dorset : Scratch my palms/ There’s blood on my hands, des rêveries mélancoliques face au plafond Something’s inside me/ Unborn and unblessed/ Disappears in the ether/ Human kindness.
PJ déclenche parfois une petite boîte à rythmes histoire de rappeler d’où elle vient. Et elle reprend ses guitares, appuie sur ses pédales pour déclencher l’adrénaline de l’électricité, mais ce soir tout n’est qu’équilibre sur le fil tendu d’une voix envoutante maintenue par le balancier de compositions fulgurantes. Qu’elle susurre comme Madame Butterfly attendant son capitaine où qu’elle s’acharne sur ses guitares telle Calamity Jane sur ses armes, elle n’est que PJ Harvey dans son nouvel habit de musique, profonde, sereine, touchante et contrôlée. L’expression d’une artiste majeure qui délaisse les artifices au profit de la sincérité. Le résultat de cette mutation est extraordinaire.
Le rappel se termine sur un enchaînement à la guitare acoustique The Piano / The Desperate Kingdom of Love bouleversant devant un Rex au comble de l’émotion.
Elle revient pour un deuxième rappel plus ou moins imprévu avec Horses in my Dreams :
Horses in my dreams/ Like waves, like the sea/ On the tracks of a train/ Set myself free again/ I have pulled myself clear.
Set list: To Bring You My Love, Send His Love To Me, When Under Ether, The Devil, White Chalk, Mansize, Angelene, My Beautiful Leah, Nina In Ecstasy, Electric Light, Shame, Snake, Big Exit, Down By The Water, Grow Grow Grow, The Mountain, Silence
Encore: Rid Of Me, Water, The Piano, The Desperate Kingdom Of Love
Encore 2: Horses in my Dreams
-
La presse se gausse
La gauche et la presse se gargarisent sur le rôle prééminent que joue le président Sakozy et se gaussent de la mise en retrait de ses ministres. C’est une option, notre agité du bocal est du genre chef qui se remue et ne délègue pas. On en rencontre de pareils dans les entreprises, comme il y a, à l’inverse, des chefs plus consensuels qui laissent de la place à leurs collaborateurs. C’est selon. Ce qui compte au gouvernement comme en entreprise c’est le résultat, laissons encore quelques mois à Sarkozy pour faire ses preuves.
-
Ultra Orange & Emmanuelle – 2007/11/12 – Paris le Bataclan
Une très jolie découverte que le dernier disque d’Ultra Orange & Emmanuelle, remake inspiré du Velvet Underground que l’on a tant aimé. Ce soir concert un peu mondain : la mezzanine est réservée VIP et on voit dans la fosse des costards-cravates inhabituels en ce genre de circonstances. Emmanuelle Seigner, actrice, attire un peu de monde people pour un lancement sur sa nouvelle orbite de rockeuse.
Le warm up est mené de main de maître par les Mellino un duo guitariste-chanteur / chanteuse-percussionniste qui nous offre un set manouche avec une guitare d’une incroyable virtuosité et notamment une version gitane de Jumping Jack Flash d’anthologie, avec de guitare électrique joué par l’ingénieur du son devant sa console !
Le concert de UO&E démarre sur les accords obsédants de Rosemary’s Lullaby, BO de Rosemary Baby de Roman Polanski, ci-devant époux d’Emmanuelle qui déboule en veste mauve dans un océan de blondeur. Sa voix est un peu hésitante, elle n’est pas encore habituée aux planches du Rock. Ces balbutiements touchants la rapprochent de Nico que l’on croit revivre sur scène. Et puis elle pose ses cordes vocales au bon endroit et affirme sa propre présence sur cette musique profonde écrite par Pierre Emery, guitariste-compositeur du groupe. Gil Lesage la deuxième fille de la bande joue d’une guitare désossée où les cordes agissent directement sur l’électronique pour produire un larsen sans fin digne du solo de Fripp sur Heroes. La rythmique est là où on l’attend.
Leur récent disque (mars 2007) est joué intégralement avec des montées de tensions sur Touch My Shadow, Won’t Lovers Revolt Now où Pierre laisse parler la poudre et harcèle sa guitare, les riffs claquent, Emmanuelle crie, se déhanche sauvagement :
Remember to forget me/ And don’t forget to remenber this:/ Nobody will touch my shadow.
Le Bataclan est aux anges, le groupe se fait plaisir et en rajoute avec une reprise de I’m Sick Of You d’Iggy qui alterne arpèges saccadées avec déchaînements soniques. Emmanuelle suit le mouvement.
Des moments d’intimité également, guitare acoustique sur tabouret, accords lancinants et voix cajoleuse : Simple Words, One Day (en rappel) où la subtilité des compositions de Pierre émeut des spectateurs conquis. Le show se termine sur un deuxième rappel et le célèbre tango de Piazzolla , I’ve Seen That Face Before, également popularisé par Grace Jones, et par ailleurs musique du premier film d’E : Frantic.
Le groupe se congratule devant le Bataclan qui tire son chapeau. UO&E une grande et joyeuse surprise, un amateurisme très éclairé doublé d’une vraie énergie qui rappelle la fraîcheur punk avec en bonus la richesse des compositions.
-
Le retour des chevelus
Le journal télévisé de France 2 ne parle pas du décès de Norman Mailer. Par contre il nous montre un chevelu binoclard de l’université de Rennes d’un modèle que l’on croyait complètement périmé. Même à Woodstock il aurait fait tache ! Il édifie le journaliste qui l’interroge, sur la légitimité des assemblées générales d’étudiants qui votent le blocage des universités et l’aspect non démocratique des votes à bulletins secrets sur les campus. Il ferait passer Trotski pour un réformateur et Bernard Thibaut pour un dangereux social-traitre. Dans la bouche d’un gamin de 18 ou 20 ans, c’est assez étonnant à entendre.