Interpol – 2005/04/21 – Paris le Zénith

Interpol est de retour à Paris, au Zénith, après un concert à l’Elysée Montmartre en novembre, raccourci pour cause de malaise du batteur. Le quatuor new-yorkais fait salle comble, et le mérite après la sortie de son remarquable deuxième disque : Antics.

L’ambiance sur scène est crépusculaire, à l’image de la musique, les éclairages venant de derrière le groupe font baigner celui-ci dans une lumière en contre-jour dans laquelle les musiciens se déplacent comme des fantômes. A chaque intermède la salle est replongée dans une obscurité totale où l’on sent que ces quatre là aiment se ressourcer. Bien habillés, ils jouent avec application une musique sombre et urbaine.

Paul Banks, chanteur/guitariste reste collé derrière son micro pour scander ses textes d’une voix sépulcrale. Daniel Kessler, fondateur du groupe, superbe guitariste amène sa touche de légèreté dans cette atmosphère blafarde ; il danse et bouge connecté sur l’infini. La rythmique est obsédante, menée par le bassiste Carlos Denger, tout de noir vêtu, grimé en Nosferatu filiforme

La pureté du son, les arpèges mineurs, les rythmes puissants, nous délivrent une ambiance poignante. On sent des influences post-punk : Joy Division, The Cure, Echo & The Bunnymen… Ce groupe nous emmène voyager au fil d’un Temps qui n’est pas toujours celui qu’on espère : Time is a like broken watch/And make money like Fred Astaire/…/We sail today/Tears are drowning in the wake of your life/There’s nothing like this built today/You’ll never see a finer ship in your life (Take you on a Cruise).

Interpol, un groupe abouti et sincère qui évite le macabre gothique et transforme en musique de qualité sa vision de la vie, sombre mais créatrice.