Le chaos de l’Afrique centrale ne date pas d’aujourd’hui

Un intéressant article de Ngoupandé, ex-premier ministre centrafricain, dont j’avais connu le frère à Bangui. Il développe une analyse sur la traite arabe et ses scories actuelles dans le Darfour, une vaste et déserte région au carrefour du Soudan, du Tchad et de la Centrafrique. Pendant des siècles cette immensité a été un vaste marché aux esclaves où s’effectuaient des razzias vers le Proche et Moyen-Orient. La conscience collective des populations noires de cette région est restée marquée par cette traite arabe. Ce qui se passe aujourd’hui n’est que la suite logique d’un « esclavage arabe » qui ne veut pas dire son nom. Ngoupandé insiste sur le caractère « racial » de ce drame dont la seule évocation dérange car révélateur de traumatismes anciens et de désunion actuelle entre les populations africaines. Pour exorciser cette Histoire qui n’a jamais donné lieu à repentance, il appelle les pays arabo-africains à condamner clairement les exactions des hordes janjawids. La patience est une vertu africaine, heureusement…