Avec un cynisme assez exceptionnel dans les discussions internationales, pourtant très performantes en la matière, la Lybie négocie la libération des « infirmières bulgares » accusées d’avoir propagé le sida à des enfants, contre des compensations financières à peu près équivalentes à celles versées par ce pays aux Etats-Unis et à la France à la suite des attentats contre les avions de la TWA et d’UTA qui avaient faits quelques centaines de morts. Et la Lybie va sans doute obtenir satisfaction. C’est la quintessence de la prise d’otages par un Etat, une remarquable négociation libyenne, assez ubuesque, où la raison des Etats les plus riches fait pencher la balance du côté du plus faible qui en profite pour régler ses comptes avec brio.