Très belle exposition à la Fondation Cartier : Rock ‘n’ Roll 39-59 sur les origines de cette musique dans l’Amérique des années 40-50.
L’après-guerre outre-Atlantique voit foisonner les innovations musicales en même temps que se libèrent les mentalités. Les rythmes du blues des noirs du Sud profond élaboré dans les champs de coton vont influencer pour toujours le Rock ‘n’Roll en gestation dans les villes blanches. Le blues qui leur a fait endurer les souffrances de l’apartheid sera l’un des véhicules de leur reconnaissance et une incroyable revanche sur le monde blanc de par sa paternité incontestable sur le Rock. L’exposition montre photos, juke-box étincelants, un studio d’enregistrement, une Cadillac arrondie, des coupures de presse de l’époque crachant leur venin sur cette musique dépravée, et un superbe film Rock‘n’ Roll The Early Days où se croisent Fats Domino et Little Richard, Elvis bien sûr et Buddy Holly. A ne manquer sous aucun prétexte.
Décidément cette Fondation Cartier pour l’Art Contemporain présente une programmation de plus en plus riche. Un musée dans la librairie duquel trônent en bonne place des poésies de Patti Smith ne peut pas être un mauvais endroit ! Et le visiteur repart avec Auguries of Innocence de William Blake dans sa besace.