Brisa Roché – 2007/12/13 – Paris la Maroquinerie

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Brisa Roché, après tout ces temps et contretemps nous revient enfin avec nouveau CD, nouveau groupe et nouvelle maison de disques, ce soir à la Maroquinerie. Ses affiches couvrent les murs bien informés de Paris, sirène à moitié nue sur fond jaune, les seins couverts par un entremêlas de micros, c’est d’ailleurs la couverture du disque Takes.

Le marketing est réussi, les nouvelles compositions ne le sont pas moins. Outre le disque, nous en avons eu un petit aperçu avec le show case des Inrocks et sa prestation chez Frédéric Taddeï sur FR3. Un avant-goût qui nous a rendus encore plus impatients de la voir sur scène. Quelques aléas (business semble-t-il) ont reporté l’évènement déjà programmé l’été dernier.

Lorsque les lumières tombent le groupe démarre, quatre musiciens vêtus d’un blanc immaculé, dont une femme aux claviers et chant. Brisa apparaît après l’intro et entame High. Elle est habillée d’une veste d’officier de marine bleue foncé à double rangées de boutons dorés, un pantalon noir rayé et une espèce de ceinture-holster de cow-boy. Derrière le costume, Brisa est la même, un casque de cheveux noir de jais, des yeux lourdement soulignés de noir.

A peine arrivée elle nous lance avec son charmant accent américain « nous vous avons tant attendus ». Et pour nous aussi Brisa d’amour, le temps a été si long, alors c’est un vrai bonheur de partager ce retour à la Maroquinerie dans cette ambiance calfeutrée où les fumées crachées par derrière la scène font ressembler cette petite salle à « un crépuscule sur la cote californienne » lorsque la brise du Pacifique pulvérise les embruns sur le sable doré.

Le show continue avec Heavy Dreaming et l’assemblée est déjà conquise : Oh so black your hair, put your head down here/ Baby run now, run-run Baby ! Brisa mime ses chansons avec des gestes enfantins et accomplis, ses mains parlent autant que ses mots. Danseuse Tai-chi dans un jardin de Kyoto, geisha surfeuse sur les pentes immaculées du Fujiyama, Marie-Madeleine au milieu de ses apôtres, son seul péché : nous faire mourir de plaisir avec une voix envoutante, au velouté onctueux et somptueux, des graves profonds aux aigus parfois nasillards, elle joue avec notre émotion, elle nous ensorcelle, nous rebelle, nous crucifie et nous béatifie avec ses remerciements mutins.

Takes est joué intégralement, plus rocky que sur la version studio. Seule une petite intrusion sur le précédent disque The Chase avec deux morceaux : Sugarfight et Baby Shut Your Eyes. Un disque qu’elle a dit dans la presse ne pas aimer malgré les éloges qu’il a remporté. Whistle est repris en rappel. Elle n’arrive plus à siffler sur le refrain, elle éclate de rire. Ses musiciens l’entourent avec affection et efficacité, matelots burinés aux ordres d’un capitaine aux longs cours qui mène un navire taillé pour la haute mer, réactif aux vents de la poésie et du rock, fendant l’écume des mots et des compositions, avec harmonie et vitesse.

Brisa Roché, une grande artiste californienne adoptée par Paris, proche et fascinante, délivrant une musique belle comme un coucher de soleil sur Big Sur, et qui ajoute ses propres peintures sur la pochette de son CD. Bien sûr, nous avons déjà nos places pour son Bataclan en avril prochain.

Set list : Hiht, Heavy Dreaming, Trampoline, Call Me, Egyptian, The Building, Pitch Black Spotlight, The Choice, The Drum, Sugarfight, Without A Plan, Baby Shut Your Eyes, Halfway On, Whistle, Breathe In Speak Out, Hand On Steel, Ali Baba.

Rappel : Whistle

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