Etienne Daho – 2008/06/07 – Paris l’Olympia

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Bon, allez, cette fois-ci je me décide et vais voir Daho à l’Olympia. Après tout il est à Paris pour une semaine, nous sommes samedi soir, tout va bien, j’écoute ses disques depuis 20 ans, sans trop le dire, j’ai adoré Paris Ailleurs, alors c’est maintenant ou jamais !

Et je déboule au milieu d’une foule sympathique et multi-générationnelle. Pas de première partie, on attaque directement avec notre artiste. Le célèbre et lourd rideau rouge de l’Olympia s’ouvre, Daho est de dos, face à son groupe, réparti sur des estrades, batteur à gauche, bassiste au milieu et trois grâces aux cordes sur la droite, violon, alto et violoncelle. Ils démarrent sur un instrumental énergique dirigé par notre homme qui finalement se retourne vers nous, habillé de noir, un peu étriqué et djeuns mais élégant.

Le show est mené avec efficacité interrompu par les parlottes de notre artiste qui se révèle très bavard ce soir. Son dernier disque L’Invitation, récompensé meilleur album pop-rock 2008 aux Victoires de la Musique n’est pas celui que j’aurais primé si j’avais été jury, mais il est dans le veine de l’inspiration artistique de Daho, toujours empreinte de la nostalgie d’un passé narré comme heureux, souvent tournée vers des souvenirs d’amour et de regrets. Il évoque l’Algérie où il est né, les étés à Dinard, les premiers concerts à Rennes, ses potes de l’époque, ses émotions musicales, son père (Boulevard des Capucines).

Bien sûr nous il nous ramène aussi vers ses anciennes productions avec un Saudade qui claque comme le soleil dans les rues de Lisbonne qui ont inspiré cette chanson. Une Saudade qui est la marque de fabrique de Daho, cette indicible nostalgie portugaise du temps qui passe, des êtres que l’on a perdu ou que l’on est en train de perdre : Parfois aussi je m’abandonne/ Mais au matin les dauphins se meurent de saudade/ Où mène ce tourbillon, cette valse d’avions/ Aller au bout de toi et de moi Vaincre la peur du vide, les ruptures d’équilibre/ Si tes larmes se mêlent aux pluies de Novembre/ Et que je dois en périr, je sombrerai avec joie/ Saudade.

Et puis Ouverture, toujours qualifiée par Daho de « ma chanson préférée », une longue montée de tension qui illustre l’ouverture au Monde et aux autres du fait de l’amour passion : Il fut long le chemin/ Les mirages nombreux/ avant que l’on se trouve/ Ce n’est pas un hasard, /c’est notre rendez-vous/ pas une coïncidence.

Groupe irréprochable, Daho décontracté, atmosphère poétique et naïve, à mi-chemin entre variété et pop sucrée. Sa gestuelle discrète est en harmonie avec la musique, il ébauche quelques pas de danse assortis de déhanchements discrets, tendant ses mains ouvertes vers un public ému, croisant les bras devant son visage en un clin d’œil loureedien. C’est le parcours d’un garçon sensible et honnête qui titille la part romantique que chacun s’évertue à cacher au fond de soi. Il termine sur Cap Falcon et un retour sur Oran, sa ville natale, où il était voisin d’un certain… Yves Saint Laurent, autre prince de l’élégance fils de cette rive de la Méditerranée qui a inspiré tant d’émotion et de douleur !

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