Outre les émois provoqués par les bonus versés aux dirigeants d’AIG, assureur américain, n°1 mondial, sauvé de la faillite (pour le moment) par le contribuable de l’Oncle Sam, un point plus ou moins passé sous silence est qu’une bonne partie du prêt de sauvetage d’AIG de 170 milliards de dollars a servi à honorer ses engagements vis-à-vis d’autres banques de la planète. On parle, en milliards de dollars, de 12,9 pour GOLDMAN SACHS, 11,9 pour SOCIETE GENERALE, 11,8 pour DEUTSCHE BANK, 4,9 pour BNP PARIBAS, 2,3 pour CALYON et la liste est longue.
En renflouant AIG le contribuable américain a sauvé d’une mort probable certaines banques européennes. La SOCIETE GENERALE a affiché 2 Mds EUR de profit en 2008 si elle n’avait pas reçu les 12 d’AIG elle aurait sans doute perdu 10, donc c’était le dépôt de bilan… Hum, hum, hum.
Et tous ces bons banquiers se sont évidemment bien gardés de dévoiler le pot aux roses. On imagine qu’ils ont « serré les fesses » en attendant de voir si le contribuable américain allait sauver AIG ou pas. Il y a dû y avoir un sacré lobbying entre les capitales européennes et Washington sur le sujet. Si les contribuables américains n’avaient pas payé ce sont probablement leurs homologues européens qui auraient dû le faire,en plus de ce qu’ils ont déjà déboursé, pour sauver leurs banques.
Dernière interrogation : comment la SOCIETE GENERALE a pu perdre 12 milliards de dollars (!!!) qu’une compagnie d’assurance américaine a dû lui rembourser ? Sans doute des produits « dérivés » auxquels ses traders divas n’ont rien compris à leur création et qui se sont effondrés avec la crise actuelle. Tout ceci devait être couvert par des produits non moins sophistiqués auxquels les traders divas d’AIG n’y comprenaient pas plus. Les engagements réciproques sont montés, montés, sans que personne ne soit capable d’évaluer les risques véritables, pris dans « l’exubérance irrationnelle du marché » et on en est arrivé où nous en sommes.