La France dépensière

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Sarkozy, le président hyper-agité présente le principe d’un emprunt national comme une grande avancée conceptuelle et le fruit d’une politique subtile. Bon, en fait, c’est juste un moyen de financement qui tombera dans le trou du déficit de la République. Il est étonnant qu’il n’y ait pas un journaliste ou un économiste pour rappeler aux citoyens que la trésorerie de l’Etat est fongible et quelle que soit l’origine de ses ressources : impôts, bons du trésor, emprunts sur les marchés financiers ou chez les particuliers, ces ressources ne sont pas affectées à des dépenses particulières mais financent les besoins de l’Etat.

Il vaudrait donc mieux expliquer les tenants et aboutissants du plan de survie/relance de l’économie française, ainsi que ses coûts, plutôt que de citer les outils techniques mis en œuvre pour payer ces coûts. Ce ne sont que des outils au service d’une politique, sans grand intérêt à détailler.

En réalité se cache derrière cette communication tonitruante une illusion : la volonté de l’Etat de montrer le soutien du peuple qui souscrira à cet emprunt. Pour remporter ce succès, il consentira des conditions attractives pour le particulier et sans doute plus coûteuses que pour une émission de bons du trésor sur les marchés financiers qui sont plutôt gourmands ces derniers temps de la signature française.

Beaucoup plus grave, l’affirmation présidentielle que les impôts n’augmenteront pas. C’est un mensonge lourd de conséquence car il est clair que les montagnes de dettes accumulées ces derniers mois (et le pire reste à venir) vont évidemment générer un accroissement de la pression fiscale. Ce n’est pas le retour d’une molle croissance qui permettra de rembourser les créanciers de la République. Les enfants de nos enfants continueront à payer pour les errements financiers de notre génération. On ne réduit pas un déficit en lançant un emprunt mais en diminuant l’écart entre les dépenses et les recettes. On ne règle pas une crise de l’endettement en empruntant.