La fédération française de fouteballe publie le montant de la prime versée à l’entraîneur de l’équipe de France pour prix de la récente sélection de ladite équipe à la coupe du monde 2010 : elle s’élève à 820 000 EUR. C’est un montant significatif. Il n’est pas précisé quels sont les modes de financement de cette fédération mais à mon avis il doit y avoir des fonds publics. Le contribuable a donc certainement apporté son obole à cette prime.
Outre cette somme exorbitante, le plus intriguant dans l’affaire est le processus de décision de son octroi. Tout le monde s’accorde à dire qu’elle n’est pas méritée (quel que soit d’ailleurs le résultat et la manière de la sélection obtenue) mais elle a pourtant été attribuée, sans doute par une instance de décision de la fédération. Il y a donc eu un aréopage de dirigeants fouteux qui se sont réunis un beau jour et décidé de verser 820 000 EUR à un entraîneur de foute. Un mandataire a dû signer un contrat en ce sens avec l’impétrant. Est-ce qu’à un moment ou un autre du processus quelqu’un s’est demandé : « p…, c’est tout de même beaucoup d’argent » ou est-ce que personne n’a même été effleuré par le moindre doute devant l’incohérence d’une telle rémunération par rapport à la prestation attendue ?
Comme Proglio qui a réussi à faire croire qu’il était le seul pédégé possible pour EDF et donc à imposer des conditions également exorbitantes à son conseil d’administration, un entraîneur de fouteballe enfume son employeur et obtient des rémunérations déplacées. L’un comme l’autre ont au moins cette qualité d’arriver à se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas, alors que tous ces dirigeants sont, ô combien, largement interchangeables.