La dette et l’Afrique : une si vieille histoire

Fillon est en Cote d’Ivoire. Comme tout dirigeant français qui se respecte il est dans une ancienne colonie pour annuler sa dette. La tradition est d’autant plus respectée cette fois-ci que le pays sort d’une guerre civile. Mais qu’importe, 3 milliards d’euros sont annulés cette fois-ci comme les milliards annulés dans le passé et les milliards qui ne manqueront pas d’être annulés dans le futur.

Fillon a dans ses bagages toute une brochette de pédégés d’entreprises françaises qui dans un bel ensemble rendent hommage au nouveau chapitre qui s’ouvre, au partenariat décomplexé, et bla-bla-bla. Sarkozy ayant déjà annoncé que l’armée française reste sur le pied de guerre à Abidjan, tout est réuni pour continuer comme avant, hélas !

L’annulation de dette est le fil rouge de la politique de la France avec ses anciennes colonies. Cette fois encore, elle fera croire à l’illusion d’une activité pour les entreprises françaises dans ce pays alors qu’en réalité, de coups d’Etat en destructions, de pillages en massacres, l’économie de ce pays ne tient que grâce à la générosité du contribuable international, et français en particulier. C’est l’éternelle histoire de la privatisation des profits et la nationalisation des pertes : l’Etat ivoirien ne survit que parce que les contribuables occidentaux acceptent de ne pas recouvrer les prêts publics consentis à ce pays et des entreprises privés gagnent de l’argent en faisant tourner certains secteurs de l’économie. Au niveau macro-économique c’est un jeu à somme nulle, voire négative. Au niveau social, il est vrai, cette activité économique, même fictive, crée de l’emploi en Côte d’Ivoire ce qui est tout de même un facteur de stabilisation.

Il est urgent de laisser la Chine poursuivre tranquillement son installation en Afrique et y appliquer ses méthodes et dépenser ses yuans.