La finance française change de mains

Baroin, nouveau ministre des Finances après le départ de Lagarde comme chef du fonds monétaire international annonce fièrement que les banques françaises ont passé avec succès les stress-tests qui consistent à simuler des situations financières tendues et examiner si les bilans desdites banques leur permettent de survivre. Tout ceci est bel et bien beau mais relève quelque peu de l’autosatisfaction niaise.

On se souvient de l’affaire Kerviel, le trader-fraudeur de la Société Générale qui a fait perdre 5 milliards d’euros à son employeur. La banque était virtuellement en faillite et l’on peut rendre hommage à sa direction qui a assuré la recapitalisation l’espace du week-end, afin de pouvoir annoncer le lundi matin : le problème et sa solution.

On a beaucoup glosé sur le pédégé Bouton qui n’avait pas prévenu le monde politique de la fraude gigantesque durant le week-end et dont l’arrogance déclenchait des amertumes dans les salons parisiens. Si son organisation n’a pu empêcher cette fraude d’un individu malfaisant, il a malgré tout sauvé sa banque et évité un cataclysme financier en France et probablement en Europe. Si la Société Générale était tombée ce week-end, c’est-à-dire si son état-major n’avait pas réussi à trouver des actionnaires généreux pour combler le trou, c’était la fin et le réveil le lundi matin aurait été douloureux, stress-test ou pas.

Le plus grand danger pour le secteur financier ce sont sans doute les humains qui l’animent plus que le niveau de ses capitaux propres. Bonne nouvelle, les humains peuvent aussi être la solution. Je ne suis pas sûr que les stress-tests aient pris en compte ce critère.