Répression en Ukraine

Avec la subtilité d’un troupeau d’éléphants dans un magasin de porcelaine, les gouvernants ukrainiens, moitié gangsters – moitié affairistes, font tirer sur leurs opposants, il y aurait une centaine de morts. L’Ukraine, un pays ruiné et ambigu, de tous temps envahi par ses voisins, martyrisé par Staline comme tant d’autres, accueillant l’armée allemande en 1941 en libératrice du joug soviétique, ré-envahie par l’armée rouge en 1944, laissant plusieurs millions de morts durant cette guerre mondiale s’étant battus contre les deux côtés, l’Ukraine retrouvant une simili-indépendance après l’effondrement de l’Union soviétique, mise à sac par des oligarques sans foi ni loi pillant le pays tel un essaim de sauterelles sur un champs de sorgho, l’Ukraine en totale faillite financière et politique est à genoux et fait tirer sur ses citoyens contestataires aux objectifs pas toujours très clairs. Pour garder la tête hors de l’eau, le pays se vend au plus offrant ; entre l’Europe qui propose de grandes idées et la démocratie, et la Russie qui offre des sous et le souvenir d’une histoire commune slave le cœur des ukrainiens balance.

Le pays est tout sauf prêt à adhérer à l’Union européenne, il lui faudra encore des décennies pour se débarrasser de son système de corruption et reprendre l’acquis communautaire minimum avant une éventuelle adhésion. Il faudra aussi passer par une mise sous perfusion financière durable de cette économie dévastée par l’incompétence et la prévarication de sa classe politique. Mais soyons clair, en Ukraine comme dans le reste du monde, un système de corruption ne peut fonctionner que si les grands sont très corrompus, les moyens sont moyennement corrompus et les petits petitement corrompus. Il va falloir désintoxiquer tout un pays. Vous avez aimé la Grèce ? Vous allez adorer l’Ukraine !

Faut-il d’ailleurs que l’Ukraine s’associe ou adhère à l’Union européenne ? Ce n’est même pas sûr ; ce qu’il faut c’est que le pays soit sauvé de la banqueroute et, dans la mesure du possible, que les oligarques et autres dirigeants corrompus rendent gorge, mais ça c’est une autre histoire. L’Ukraine est un immense Tchernobyl, radioactif pour encore des siècles, mais que l’on peut difficilement laisser dériver. Cela aurait été aussi bien de laisser la Russie s’occuper du problème mais ce n’est pas l’option qui semble l’emporter à Kiev.

Ce qui est également sûr c’est que le contribuable international va payer, et payer durablement, pour redresser les errements d’un pays mal gouverné, catastrophiquement dirigé et intégralement pillé. C’est une responsabilité ukraino-ukrainiene dont le reste du monde va devoir gérer les conséquences pour encore de longues années.

Pauvre Ukraine, malmenée par un gouvernement de forbans, elle n’a d’autres alternatives qu’entre un chef de l’opposition ancien boxeur, Vitali Klitschko, et une revenante, Ioulia Timochenko, affairiste post-chute du mur de Berlin, qualifiée de « Princesse du gaz » pour ses investissements variés dans le secteur de l’énergie et d’autres, avant de se refaire une virginité lors de la « Révolution orange » de 2004 puis quelques années de prison où elle croupit depuis 2011 pour malversations financières, peine prononcée par un tribunal aux ordres du pouvoir ; une espèce de Bernard Tapie en nattes blondes.

Pauvre Ukraine et pauvre de nous !