Massive Attack – 2014 – Festival de Carcassonne & Paris la Fête de l’Humanité

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Le Festival de Carcassonne égaye cet été avec une sympathique programmation de théâtre, de danse et de musique, répartie entre le On (payant) dans le théâtre Jean Deschamps de la ville fortifiée, et le Off (gratuit) dans la vieille ville de Carcassonne. La musique nous emmène de Don Govianni à Elton John, Etienne Daho, Franz Ferdinand… et Massive Attack ce soir.

Formation habituelle, concert déjà vu et entendu, on ne se lasse que rarement des Massive Attack même si on attend un peu de renouveau dans le show. Ah, si, une innovation : John Baggott, clavier n’était pas là ! Du coup Daddy G et 3D passent un de temps assis derrière des machines, le son est un peu plus dur sans les nappes de claviers habituelles.

Confortablement installés dans le superbe décor de ce théâtre de plein air au cœur des remparts de la cité historique Carcassonne, on se laisse enivrer par la musique des musiciens de Bristol, leaders de ce courant trip-hop qui berce notre imaginaire et sa mélancolie depuis les années 90s. Les messages politiques un peu désuets continuent de défiler sur les écrans de diodes du fond de scène, les Massive Attack restent un groupe engagé et le font savoir.

On a déjà vu tout ceci ? Mais qu’importe… pourvu qu’on ait l’ivresse ! Et la fascination est toujours bien présente devant ce spectacle halluciné des rythmes et des lumières dans lequel se fondent chanteurs,  chanteuses et instrumentistes pour faire battre le tempo de notre temps décadent mais jouissif. Les guitares cinglantes, les basses vrombissantes qui font vibrer no artères, le feulement des voix passées par mille canaux électroniques avant d’atteindre nos oreilles, et l’atmosphère crépusculaire de cette musique venue d’ailleurs :

Incandescent light at doors/ In adolescent menopause/ In little clicks you got the music stops/ The needle sticks and the penny drops/ The summer’s gone before you know/ The muffled drums of relentless flow/ You’re looking at stars that give you Vertigo/ The sun’s still burning and dust will blow/ Honey scars I’ll keep you near/ Our blood is gold nothing to fear/  We killed the time and I love you dear/ A kiss of wine we’ll disappear/ The last of the last particles/ Divisible invisible/ The last of the last particles/ Divisible invisible

Pas de clavier donc pas de final sur l’incroyable montée en tension de Atlas Air chanson construite autour d’une petite ritournelle de synthé se transformant progressivement en déluge de grandes orgues, dommage…

Le lendemain sur le off on découvre Cats on Trees sur une petite place en centre-ville ombragée par les platanes et animée par les tables de bistrot : un couple, lui à la batterie elle aux chant et claviers accompagnés par un ensemble de cordes, des mélodies sucrées sur une orchestration sympathique et une voix chaude, un excellent after !

On aime les Massive Attack dans la chaleur de Carcassonne en juillet, et on les adore dans le froid militant de la Fête de l’Humanité en septembre. Car ils sont revenus en France en cette fin d’été morose, cette fois-ci pour un véritable acte militant aux côtés du Parti communiste qui les honore (sic) de cette invitation. Mais le militant communiste à la Courneuve est bien moins attentif que le bobo de Carcassonne, alors ça discute pendant le concert, ça picole, ça va et ça vient, ça rigole bruyamment dans une joyeuse ambiance de camaraderie et de merguez. Mais qu’importe pourvu qu’on ait l’ivresse…

Deux concerts de Massive Attack dans l’été, l’année musicale est complète d’autant plus qu’elle s’enrichit d’un show de Portishead au festival Rock en Seine. Ecouter le trip-hop de Bristol et puis mourir : The last of the last particles/ Divisible invisible !

Fête de l’Huma/ 1. Battlebox 001/ 2. United Snakes/ 3. Risingson/ 4. Paradise Circus/ 5. Girl I Love You/ 6. Psyche/ 7. Future Proof/ 8. Teardrop/ 9. Angel/ 10. Jupiter/ 11. Inertia Creeps/ 12. Safe From Harm

Encore : 13. Incantations/ 14. Splitting the Atom/ 15. Unfinished Sympathy

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