Beauté-Congo à la Fondation Cartier toujours à l’affut de l’art contemporain : des peintures colorées aux aspects lyriques et naïfs, narrant avec gaité l’histoire tragique de ce pays, l’ex-Zaïre à qui l’on peut reconnaître au moins une indestructible qualité de dynamisme et d’énergie. Malgré une appropriation personnelle par le roi des Belges durant la période coloniale, bien qu’ayant été devenu un enjeu important dans Afrique de la guerre froide, été gouverné des décennies par un dictateur forban (Mobutu) qui a assis son pouvoir sur l’assassinat du leader indépendantiste marxiste Patrice Lumumba, connu des guerres parmi les plus sinistres du continent, été ravagé par le Sida, la corruption, le pillage généralisé de ses richesses minières…, malgré tout ceci et bien d’autres dévastations, ce pays n’a pas cessé de produire de la musique et de l’art joyeux. Cette exposition en apporte la preuve avec son explosion en peinture de couleurs et de personnages délurés. Ce sont des tableaux sur la vie quotidienne, la politique, les femmes, la musique, teintés d’ironie et d’autodérision, parfois aussi de rêve. On y voit les héros populaires : Mandela, Obama, Mohammed Ali aussi et on se souvient du légendaire combat de boxe organisé en 1974 à Kinshasa entre Ali et Foreman fascinant la planète et sur lequel le grand Norman Mailer a écrit Le combat du siècle.
Au sous-sol sont exposées des photos des ambiances urbaines locales avec « sapeurs » (les rois de la fringue bling-bling), musiciens, vendeurs de rue et prostituées. A voir également des villes futuristes en carton-pâte imaginées par des artistes délirants.
Bref, la République démocratique du Congo (nouveau nom du Zaïre) continue d’inspirer ses artistes et c’est aussi bien ainsi car le présent de cet immense pays n’est pas rose et son futur est pour le moins incertain. L’art naïf, hélas, ne fait pas augmenter le PIB.
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