Grèce : la solution de Sarkozy

Nicolas_SarkozyNicolas Sarkozy s’exprime dans Le Monde :

C’est un changement de paradigme qui a conduit le gouvernement grec à suspendre de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro. Alexis Tsipras en porte l’entière responsabilité. … Avec ce référendum, il se met d’ailleurs dans une situation impossible. Si les grecs répondent « oui » au plan proposé par l’Eurogroupe, M. Tsipras ne pourra pas rester premier ministre. Mais s’ils répondent « non » au plan, cela voudra dire qu’il reviendra avec un mandat de négociation encore plus dur. La situation sera encore plus intenable. L’Europe ne peut pas céder devant un gouvernement dans lequel figurent l’extrême gauche et l’extrême droite. …

Une position de fier-à-bras qui ne surprend pas. Sarkozy diffuse l’idée générale qu’un vote négatif ferait sortir la Grèce de l’euro. En réalité il n’y a pas de lien direct tant que les autres pays sont prêts à payer pour maintenir ce pays à flot. Et de toute façon, même si la Grèce sortait de l’union monétaire, il conviendrait de poursuivre l’aide à cet Etat ruiné par des années de mauvaise gestion. Il n’en demeure pas moins que si la Grèce avait les moyens de dévaluer leur monnaie, cela aiderait à sortir du trou. C’est en ce sens qu’une sortie de l’euro pourrait avoir des avantages pour Athènes.

La France connaît bien cette situation avec la zone monétaire du Franc CFA dont sont membres ses anciennes colonies. Tant que le contribuable français a eu les moyens de financer les déficits des pays concernés, la France a maintenu un cours fixe du Franc CFA vis-à-vis du Franc français malgré la dégradation des termes de l’échange due à la surévaluation de ce Franc crypto-colonial. Et puis, en 1994 lorsque Paris n’eut plus les moyens, ni vraiment la volonté, eh bien la France a cessé de soutenir artificiellement cette monnaie et l’a laissé dévaluer.

C’est une situation assez similaire qui se déroule aujourd’hui en Europe. Il arrivera un moment où les contribuables européens se lasseront et le retour de la Grèce à une monnaie propre sera la seule solution pour gérer une dévaluation pour redresser l’économie de ce pays.

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