Après les premiers mois de rêves révolutionnaires, le gouvernement d’extrême gauche grec en revient aux réalités : il n’y a plus de sous dans la caisse et ceux qui acceptent encore d’en prêter pour financer les fins de mois, c’est-à-dire les contribuables européens, imposent leurs conditions à savoir réformer le pays et y créer un Etat moderne. L’affaire est complexe. La redescente sur terre plutôt brutale.
Dans un réflexe un peu désespéré le gouvernement grec a soumis la conditionnalité européenne à un référendum populaire. La réponse fut « Non » bien entendu mais plutôt que d’en tirer les conséquences et de négocier un programme de redressement avec un retour ordonné à une monnaie nationale qui pourrait donc être dévaluée pour pouvoir restructurer l’économie, le même gouvernement est revenu vers les prêteurs de la zone euro en imaginant que le résultat du référendum les ferait plier. Ce ne fut pas le cas et un nouveau prêt des 85 milliards d’euros va être négocié en échange d’un programme de réformes économiques imposé au forceps.
Ce programme a été approuvé par le parlement grec après que le premier ministre ait expliqué à la télévision qu’il avait signé cet accord pour éviter un désastre mais qu’il n’y croyait pas, ce qui augure plutôt mal de son avenir. Une partie de son gouvernement a voté contre.
En France le texte de l’accord a été passé au vote de l’assemblée nationale qui l’a approuvé plutôt massivement à 412 pour, 69 contre et 49 abstentions. Le groupe Les Républicains de 198 membres a voté pour à 93 voix, 41 contre et 35 abstention. Notons dans les contres Les Républicains : Eric Ciotti, Christian Estrosi, Henri Guaino, Thierry Mariani, Hervé Mariton. Ce programme économique conviendrait parfaitement à la France et à nombre des pays en dérive budgétaire alors on voit mal comment l’ex-UMP aurait pu s’y opposer frontalement elle qui veut faire baisser les dépenses publiques françaises de 150 milliards au cours du prochain quinquennat ! La majorité de Les Républicains a au moins eu la décence de l’approuver mis à part quelques porte-flingues du courant de la Droite forte. C’est bien ainsi.
En fait les opposants à cet accord sur un préprogramme ne proposaient pas vraiment d’alternative sinon… de reprendre la dépense publique. Mais pour dépenser il faut être financé et on en revient à la case départ. Ils voulaient également faire entériner l’annulation de tout ou partie des créances des contribuables européens sur l’Etat grec ce qui n’a été formellement obtenu, l’accord en mentionnant seulement l’éventualité. En fait chacun a fait de cette question un point de blocage mais il suffit de laisser faire et la restructuration de la dette viendra d’elle-même, par annulation partielle ou sous forme d’allongement des échéances accompagnée de baisse des taux d’intérêt, ce qui revient au même en termes financiers. Chacun a ses contraintes et les gouvernements prêteurs doivent également faire avaler la pilule à leurs propres électeurs ce qui demande un peu de temps et de doigté.
Le texte de l’accord en cliquant ici.
Le vote de l’assemblée nationale française en cliquant là.
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