L’ONU a validé un accord passé entre l’Iran d’une part, et le concert des nations représenté par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Cet accord prévoit que l’Iran reporte à plus tard l’enrichissement de l’uranium et la production du plutonium nécessaires à la confection d’une bombe atomique, en échange de quoi les sanctions économiques prises à l’encontre de ce pays seront levées progressivement.
Cet accord est-il pleinement satisfaisant pour l’Occident ? Non. L’Iran renonce-t-il pour toujours à devenir une puissance nucléaire ? Non. Existe-t-il un risque qu’il ne soit pas respecté ? Oui. Fallait-il de ce fait ne pas le signer ? Evidemment non.
Ce n’est pas le Munich auquel font référence les conservateurs américains, ce n’est pas non plus la panacée, mais c’est un accord signé entre gens consentants et intelligents. L’Iran aura un jour la bombe atomique puisque cela semble être son objectif primordial, envers et contre tout. Espérons que ce moment viendra quand le pays aura mûri.
Le retour de l’Iran sur la scène internationale est un pari qui peut tourner bien ou mal. L’influence de ce pays dans divers conflits au Moyen-Orient peut être mise à profit dans un sens ou un autre, ce sera d’ailleurs un signe intéressant de l’orientation que Téhéran donnera à son retour sur l’échiquier de la politique mondiale.
En attendant il est un peu indécent de voir le monde politique français se bousculer à Téhéran pour y favoriser les affaires. Cet accord est signé, certes, chacun y a mis du sien et le compromis est minimum. Mais n’oublions pas que les relations entre la France et l’Iran sont très durablement entachées par le fait que Paris est à l’origine de l’industrie nucléaire iranienne au temps du Shah et que l’Iran a trempé dans nombre de complots terroristes contre la France, sur le territoire national ou à l’étranger (au Liban notamment) ou contre ses propres opposants sur le sol français. Cette implication a donné lieu à d’improbables imbroglios diplomatico-criminels dont personne n’a vraiment à se sentir très fiers. N’oublions pas ; ce qui s’est déjà passé peut se renouveler et il conviendrait d’aborder la mise en œuvre de cet accord avec prudence !
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