Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste recyclé dans le privé, ne délaisse pas pour autant le plaisir égocentrique de voir sa binette affichée en première page de Paris-Match. Et comme il aime vraiment les médias, il a organisé ce week-end son annuelle « fête de la rose » où il a reçu Varoufakis, ex-ministre grec des finances marxiste-libertaire, qui lui aussi avait les honneurs de Paris-Match, mais pas en couverture.
Ensemble ils ont ânonné, devant micros, caméras et quelques militants, leur désaccord sur « les-politiques-d’austérité-inspirées-par-Angela-Merkel-qui-poussent-les-Etats-à-la-faillite ». Ils ont au moins le mérite de la permanence dans leurs idées. En fait le problème de fond de leur critique est qu’ils n’énoncent pas de solution alternative sinon de reprendre la dépense publique. Oui, très bien, mais avec quels sous ? Dans le cas de la Grèce, si Athènes avait refusé de signer le programme international d’aide proposé, où aurait-elle trouvé les financements nécessaires pour financer son propre programme ? La réponse est hélas claire et c’est la raison pour laquelle son premier ministre a signé un plan auquel il ne croyait pas mais qui a évité la catastrophe financière immédiate qu’aurait représenté l’effondrement de la Grèce comme un château de cartes.
Le cas de la France est assez similaire bien que moins aigu. Il serait évidemment sympathique de pouvoir augmenter le nombre et la rémunération des fonctionnaires, de baisser les impôts, d’augmenter les prestations sociales etc. Mais qui finance ces dépenses ?
Varoufakis comme Montebourg étaient partisans d’un passage en force espérant que les créanciers suivraient leur programme de reprise de la dépense publique. Pour l’un comme pour l’autre ce ne furent qu’effets de manche et ventilation médiatique. Leur solution n’a pas été mise en œuvre. Leurs chefs respectifs ont fait prévaloir le principe de réalité et les impétrants ont quitté le pouvoir politique.
Montebourg travaille désormais dans le secteur privé chez le distributeur de meubles Habitat, dont il est membre du conseil de surveillance, et la société de services informatiques Talan où il participe au comité d’orientation stratégique. On est curieux d’imaginer les positions qu’il affiche dans ces organisations où il assure des responsabilités de gestion ?
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