Dweezil Zappa, fils de l’immense Franck Zappa, entretient la mémoire de son père en jouant sa musique partout à travers le monde avec une affectueuse fidélité et la virtuosité paternelle. La famille s’écharpe un peu par réseaux sociaux interposés sur des histoires sordides de droits et d’utilisation du nom « Zappa », mais qu’importe, Dweezil est sur la route avec un groupe un peu déjanté à… la Zappa qui nous fait replonger avec délice dans l’ambiance moderno-jazzy-inventive créée par son père
Contrairement à celui-ci, il ne chante pas et n’apparaît pas comme un show man d’exception, il se contente de jouer de la guitare avec attention et brio, laissant l’animation du concert à ses cinq complices, tous jeunes et multi-instrumentistes, dont Sheila Gonzales aux instruments à vent, claviers et chant et Ben Thomas qui joue de la guitare et affiche la voix et la folie de Franck. Le groupe rejoue l’album « One Size Fits all » qui fête ses quarante ans. Même sans connaître sur le bout des doigts la discographie de Zappa père, on retrouve sans l’ombre d’un doute l’aimable folie musicale que le Maître impulsait dans ses compositions et dans ses concerts.
Le résultat est un mélange inclassable de délire musical : des dissonances, des constructions, des improvisations, le tout sous un déluge de notes, d’instruments qui s’interpellent et se répondent, de parties chantées-parlées, de cris, de trios chantés à la perfection par le claviériste, le bassiste et Sheila, et des guitares bien sûr, des guitares éruptives qui nous emportent.
C’est riche et c’est brillant, créatif et improbable, jubilatoire et unique, cette musique n’a pas pris une ride. Lorsque Dweezil attaque les solos, on se laisse porter avec jubilation par les mélodies acrobatiques qu’il interprète à la perfection.
Ils sont tous les enfants du grand Franck Zappa, ensemble ils font vivre et perdurer cette musique venue d’une autre galaxie. Bravo et merci à eux.
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