Sortie : 1912, Chez : Le Livre de Poche 779/780
Dans ce deuxième tome, Christophe, musicien-compositeur potentiellement talentueux mais à l’intransigeance toute germanique, doit s’exiler à Paris où il mène une vie de bohème loin de siens, vivant difficilement de son art. Au travers des pérégrinations de son héros, Rolland décrit avec précision la France de l’après-guerre de 1870 alors que l’Europe se réconcilie plus ou moins à l’ombre de la puissante Allemagne unifiée. Les armes se sont tues et les nations s’affrontent sur le plan artistique : la musique française douce et subtile vs. Wagner et Strauss ; et sur celui de la façon de vivre qui identifie les deux amis : Christophe le musicien allemand et Olivier le poète français, le premier est fiévreux et idéaliste quand le second est introverti et désabusé. Mais déjà les premières menaces affleurent de ce qui deviendra la Grande Guerre et son immense carange européen bâti sur la haine et le besoin de vengeance qui ne cesseront d’attiser la violence entre les peuples français et allemands.
Romain Rolland chronique cette époque révolue au travers de ses personnages européens et des évènements de l’Histoire. Les temps sont durs dans une France en pleine seconde révolution industrielle et encore loin de l’Etat providence, ce qui n’empêche pas les personnages du roman de se démener dans d’émouvantes situations de tendresse et de solidarité.
Une chronique touchante de la Belle époque qui, on le pressent, va mal se terminer dans le troisième tome…
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