L’arme politique du « fait alternatif »


La décadence de nos démocraties occidentales et de leurs classes politiques amènent de plus en plus ces dernières à diffuser des faits alternatifs, c’est-à-dire des mensonges avérés teintés du populisme que les électeurs veulent entendre et auquel ils croient avec tellement de facilité.

On a vu et entendu le nouveau président américain et son équipe asséner des faits imaginaires comme quoi la foule venue à l’investiture de Donald Trump était plus nombreuse que celle ayant assisté à la même cérémonie huit années plus tôt lorsque Barak Obama accéda à la Maison-Blanche. La simple confrontation des photos prises à ces occasions suffit à montrer le mensonge que l’entourage de M. Trump a finalement qualifié de faits alternatifs. Quelques semaines plus tard le président lui-même expliquait que son prédécesseur l’avait fait mettre sur écoute. Cette accusation n’a pas pu être prouvée, elle a même été contestée par la voix d’un des patrons de l’administration du renseignement américain siégeant devant une commission du parlement.

Au Royaume-Uni on a entendu les partisans de la sortie de leur pays de l’Union européenne raconter à leurs partisans des contre-vérités éhontées qu’ils ont même dû démentir une fois leur cause entendue, c’est dire si leurs entourloupes étaient grosses.

En France, Fillon-le-stupide s’est inspiré de cette méthode de communication qui semble n’entraîner aucun effet négatif sur celui qui la profère. Lui et son équipe ont occupé les médias des semaines durant pour asséner qu’un cabinet noir à l’Elysée manipulait la justice aux ordres pour l’assassiner politiquement suite à la révélation de ses petits arrangements avec l’éthique et l’argent public.

Cette nouvelle pratique politique d’affirmer du grand n’importe quoi comme une vérité divine est relativement nouvelle s’agissant de dirigeants de haut niveau. Mais elle fonctionne. Les masses sont de plus en plus atteintes dans leur capacité de réflexion par les journaux télévisés de TF1 et les messages tweet de Nadine Morano, elles croient tout et n’importe quoi, portées par une paresse intellectuelle à laquelle toute notre civilisation de l’instantané et de la consommation les pousse.

C’est ainsi que l’on élit Donald Trump président des Etats-Unis ou que l’on fait sortir son Etat d’une Union européenne. C’est ainsi que l’on risque d’élire un ou une chef de la France sorti du Café du commerce.