Il y a les soldes de printemps à cette époque, mais il y a aussi l’offensive de printemps des… talibans afghans. C’est traditionnel depuis que ce pays en en guerre, c’est-à-dire depuis l’invasion soviétique de 1979, au moins pour la période contemporaine : tous les printemps, lorsque la neige a fondu sur les contreforts de l’Himalaya et que les voies de communication redeviennent circulable après les frimas de l’hiver, les islamistes talibans repartent à l’assaut de qui détient le pouvoir. Que ce soient des soviétiques, des pakistanais, des occidentaux, des marionnettes des uns ou des autres qui sont aux commandes, eh bien ça ne loupe pas, les talibans veulent reprendre le pouvoir pour y installer leur idéologie religieuse régressive, alors ils repartent à l’assaut après l’hiver. C’est l’offensive de printemps, comme il y a la cuvée du patron !
Ce serait risible si cela ne se traduisait par des centaines de morts chaque année et l’autodestruction réglée de ce pays par les siens. De guerres civiles en guérillas internationales, d’interventions étrangères en actions terroristes, les talibans sont toujours là et descendent de leurs montagnes le printemps venu pour tenter de réinstaller leur régime d’un autre âge. Gageons qu’ils y parviendront à force de lasser le reste de la planète et de gagner les combats contre les plus grandes puissances, animés d’une foi à ébranler les montagnes et armés par on ne sait trop qui !
Le mieux est peut-être pour l’Occident de prendre acte de son échec à vouloir pacifier ce pays en l’accompagnant sur le chemin d’une civilisation moderne qu’il n’est pas sûr que la majorité de sa population désire vraiment. Si les intérêts supérieurs des pays occidentaux l’exigent il sera toujours possible d’y retourner guerroyer de temps à autres mais vouloir y rester durablement pour y instaurer un développement politique et économique apaisé est juste au-delà des compétences de ces puissances.