Les iles françaises en route vers l’indépendance

Après avoir élu trois députés « nationalistes » en juillet dernier la Corse poursuit sa route vers l’indépendance en donnant un succès électoral aux partis indépendantistes. Comme dans d’autres iles françaises, la population corse veut s’émanciper de la tutelle française qu’elle estime « coloniale ». Les antillais, les polynésiens, les réunionnais et autres guyanais partagent avec les corses le même rejet de la France, plus ou moins conscient, mais toujours exprimé de façon assez clair dans leurs actes et façons d’être. Ils ont tous également la certitude qu’ils pourront mieux vivre loin de la France, quitte à continuer à en recevoir des subsides de ses contribuables.

Le temps n’a rien fait pour inverser ce courant. Les poussées de violence politique sont régulières et inquiétantes dans ces confettis de l’Empire, certains territoires sont de plus la proie de clans mafieux qui font parler les armes pour préserver leurs intérêts économiques, la Corse étant un modèle du genre. Faut-il chercher à garder contre leur gré des populations qui veulent s’éloigner ? Sans doute pas, ce n’est l’intérêt de personne. Il faut plutôt essayer d’accompagner doucement ces populations à prendre leurs responsabilités, à transformer en acte émancipateur le ressentiment qu’elles vouent à l’hexagone.

La Nouvelle-Calédonie va y arriver, la Corse en prend le chemin, les Antilles, la Guyane et la Réunion suivront si les choses se passent bien. Et il faut faire qu’elles se passent bien. Le référendum d’indépendance prévu en Nouvelle-Calédonie en 2018 sera une étape clé à cet égard.

Evidemment, une fois l’indépendance acquise par ces iles rebelles, le risque existe que d’autres régions, cette fois-ci métropolitaines, veuillent aussi prendre la poudre d’escampette. Il faudra faire preuve de doigté politique pour que l’hexagone reste… hexagonal, mais lutter pour garder au sein de la République des populations dont la tendance naturelle les porte vers l’émancipation est une bataille perdue d’avance dans laquelle il n’y a que des coups à prendre et des coûts à charger aux contribuables.