Staline, la musique et l’amour sont réunis dans ce joli film du réalisateur polonais Pawlikowski, déjà auteur de Ida. A la fin des années 40 un professeur de musique tombe amoureux d’une femme recrutée pour chanter dans un ensemble vocal plus ou moins aux ordres du parti comme nombre d’organisations de jeunesse (voire mêmes d’organisations quelles qu’elles soient à cette époque). Afin de progresser et de réussir, la chorale accepte de chanter aussi la gloire du petit père des peuples, en plus des chants traditionnels ruraux, première compromission. Au cours des années qui suivent, l’occasion se présente pour le couple de passer à l’Ouest. L’un franchira le pas, l’autre pas. Et ils se suivront et se retrouveront aux fils de leurs vies toujours tournées vers la musique, et au hasard des compromissions qu’il faut bien consentir avec ses idéaux, ou pas.
Le final est crépusculaire pour ce film tourné en noir et blanc dans des paysages d’un autre âge. La blondeur slave de Zula est encore plus bouleversante en noir et blanc. C’est triste comme une histoire d’amour.
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