L’Union européenne et le Royaume-Uni sont convenus d’un accord de divorce sur un mode amiable après presque deux années de négociation. Cet accord semble préserver la chèvre et le chou : on prolonge un peu l’union douanière, on ne rétablit pas de frontière physique entre la République d’Irlande et le territoire d’outre-mer d’Irlande du Nord, on protège les expatriés chez les uns et chez les autres, bref on est arrivé à un juste milieu conclu entre gens intelligents et de bonne compagnie, conscients de la volonté et des intérêts des populations qu’ils représentent.
Néanmoins, le premier ministre doit maintenant faire endosser ce projet d’accord par son parlement et la partie ne semble pas gagnée tant il s’agit justement d’un accord « modéré » donc considéré comme trop ou trop peu selon qu’il soit vu par les partisans du maintien dans l’Union ou ceux voulant la quitter à n’importe quel prix. Les députés britanniques ont maintenant dans leurs mains le sort de leur pays pour les prochaines décennies ; sacré enjeu ! Alors que les politiciens de circonstance qui ont lancé le Royaume dans cette voie inconnue du référendum pour ou contre le brexit ont tous plus ou moins fui leurs responsabilités, à commencer par le premier ministre David Cameron, laissant à leurs successeurs la complète impréparation du processus de divorce, les parlementaires vont avoir le dernier mot. Le vote est programmé pour le 11 décembre, gageons que nombre d’entre eux risquent d’avoir quelques insomnies d’ici là.