Sortie : 2017, Chez : POCKET 17431.
Alice est revenue de Dublin avec ses traumatismes, dont la mort de son chéri dans un attentat terroriste, spécialité locale à l’époque (années 80′). Elle a retrouvé les siens aux Etats-Unis, avec leurs névroses, leurs trahisons et un amour familial intense et complexe. Il lui faut revivre malgré la douleur et le souvenir, elle s’exile dans une université de la côte Est puis une école où elle enseigne quelques années. A l’abri des tourments de la ville, loin des affres de l’amour, protégée de la complexité des rapports humains, elle se reconstruit fragilement avant de retourner s’installer à New-York où elle brille dans un job d’éditrice et… replonge dans cette famille impossible : la sienne ! Une mère juive, un père ancien marines à Okinawa, un petit frère spéculateur compulsif et un autre idéaliste se prenant à écrire, tout ce petit monde se déchire allègrement et se retrouve malgré tout, souvent dans le drame, parfois dans l’affection.
Avec ce troisième volume de la Symphonie du hasard, Douglas Kennedy continue son parcours (partiellement autobiographique) à travers le monde occidental agité par les soubresauts de la fin du Xxème siècle. Mais il nous parle surtout de la famille, cette organisation si compliquée où se mêlent émotion et raison, attachement indestructible à la tribu et haine définitive de ses membres, amoncellement de petits et souvent hideux secrets. Alice est le vecteur de ce voyage à travers une vie américaine au cœur d’une symphonie où le hasard fait tant de bonnes choses, et de moins bonne.
Plus léger que Jim Harrisson ou Pat Conroy autres experts américains en féroces histoires d’auto-destruction familiale, Kennedy nous emmène tout de même, à sa manière, dans les tréfonds de nos sentiments. C’est palpitant. Heureusement, ce livre 3 se termine sur un « A suivre… »