Perdu au milieu de la polémique sans fin des crimes de pédophilie commis par des prêtres catholiques, le pape actuel ne sait plus trop comment s’en sortir. Il est le patron sur terre de l’institution, rend compte à Dieu seul, mais doit aussi compromettre avec la Loi des Hommes qui composent le marché de ladite institution et le font vivre.
Confronté par ailleurs à la contestation interne des plus réactionnaires de ses troupes qui ne veulent rien changer, ni à leurs dérives sexuelles, ni à l’extravagance de leur idéologie, le pape François 1er défroque quelques évêques, assiste impuissant aux condamnations pénales de certains autres et surtout, enregistre la défection de ses clients dans les pays occidentaux, découragés par une telle hypocrisie. A défaut de solution évidente, le pape invoque l’action néfaste de… Satan ! On croit rêver. En fait, comme le capitalisme ne se réforme que sous la pression du marché, l’Eglise ne changera que lorsqu’elle perdra ses clients et donc ses revenus. C’est le cas dans nombre de pays occidentaux mais ces défections semblent largement compensées par les nouveaux marchés ouverts dans les pays émergents, alors pourquoi changer ? Avec l’arrivée au pouvoir de partis fricotant avec l’extrême droite dans certains pays européens, mais aussi aux Etats-Unis d’Amérique, les théories bibliques loufoques dite du « créationnisme » prennent le pas sur la science et la raison. L’Eglise a encore de beaux jours devant elle, il lui faudra juste s’adapter à l’évolution de ses marchés, comme n’importe quelle entreprise mondialisée. Il n’est pas sûr que Dieu ou Satan ne soient d’une grande aide pour ce faire, un bon contrat de consulting avec Ernst & Young serait sans doute plus efficace.