Le deuxième chapitre de l’ancien testament de la Bible raconte l’exode du peuple juif, chassé d’Egypte, traversant la Mer Rouge dont les eaux sont ouvertes par les bras de Moïse avant d’atteindre la terre promise, celle d’Israël. L’histoire est connue, les méchants égyptiens craignent l’expansion des « enfants d’Israël » et les transforment en esclaves. Le roi instruit les accoucheuses de tuer les fils de ce peuple en ne laissant survivre que les filles. Moïse est issu de ce peuple va être le messager de Dieu-Yahvé, d’abord auprès de Pharaon (le roi d’Egypte) pour qu’il laisse partir les enfants d’Israël avec force miracles menaçants générant diverses calamités pour le convaincre. Yahvé déclenche les 10 plaies d’Egypte : la grêle, les moustiques, la mort des nouveau-nés… pour persuader le pharaon de libérer son peuple d’Egypte. Et il y parvient tout en veillant à ce que les Egyptiens soient auparavant dépouillés par les enfants d’Israël qui se font « prêter » bijoux et vêtements qu’ils ne rendront pas avant la fuite.
Ce sont ensuite les pérégrinations à travers la mer et le désert puis l’arrivée au Sinaï où Yahvé prononcera le décalogue : « tu ne tueras point, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, etc. » Dieu en profite pour établir les bases d’un droit concernant les esclaves, les homicides, le « viol d’une vierge », la morale, etc. Moïse monte sur la montagne où trône Yahvé et en redescend avec « les tables de pierre – la Loi et les commandements ». Viennent ensuite les règlements régissant la vie courante, dont l’impôt ou le repos sabbatique. Une fois réglé ce cadre juridique par Dieu, tout ce petit monde se remet en route pour gagner le « pays où ruisselle le lait et le miel » après avoir pris soin de construire un sanctuaire dont toutes les caractéristiques architecturales sont détaillées dans le texte. Moïse fait son possible pour tenir son peuple sous la coupe de Yahvé en lui évitant de retomber dans ses errements et autres adorations d’idoles. Il brise d’ailleurs les Tables de la Loi sur le veau d’or que ce peuple indiscipliné s’était mis à adorer pendant que Moïse recueillait les instructions de Dieu sur la montagne…
Le Livre de l’Exode est sans doute l’une des premières traces écrites de la nécessité d’instaurer et de respecter des règles minimales pour vivre en société. Evidemment elles sont aujourd’hui plutôt le fruit de parlements et de systèmes législatifs que de Dieu, au moins dans les démocraties, mais sans règle le peuple revient rapidement à l’anarchie (le veau d’or). Malgré tout, les Etats religieux continuent à adorer Dieu et à mettre en œuvre l’intégralité de ces textes millénaires, un peu dépassés, qui n’ont pas été écrits par Dieu, semble-t-il, mais par des hommes. Dans les régimes démocratiques certaines de ces règles bibliques subsistent encore aujourd’hui sous une forme ou sous une autre, celles qui relèvent du bon sens.
Le visiteur chemine au deuxième étage du Rijs Museum au milieu des tableaux classiques hollandais (1600-1700) : Rembrant, Vermeer… qui souvent représentent des nobles hollandais, habillés de noir avec collerette blanche, à la rigueur toute protestante, assis avec discrétion sur la richesse et le pouvoir de cette caste qui fut à l’origine du capitalisme occidental.
Afin d’éclairer aussi l’origine de la philosophie de ces capitaines d’industrie, des petits panneaux ont été ajoutés autour des tableaux pour rappeler les compromissions de la religion qui les a inspirés et fut aussi à l’origine de leur fortune.
Lourdes, aux pieds des Pyrénées, une foule bigarrée d’infirmes, de mendiants, de touristes, de religieux, de bénévoles et de marchands de toute un bimbeloterie « dérivée » se masse autour de la grotte sainte pour attendre on ne sait quel miracle. Période de sécheresse oblige, les fontaines d’eau bénite sont coupées et les festivaliers ne peuvent pas la recueillir dans leurs bouteilles plastiques en forme de Vierge Marie. Où va le monde ?
Ce sont les journées européennes du patrimoine, le couvent Saint-François ouvre ses portes à Paris 14ème. Un frère franciscain en aube marron, serrée par une corde à nœuds, et sandales fait visiter les lieux. Outre la chapelle ouverte au public, l’immeuble en briques rouges (façon HLM mais en fait inspiré par l’architecture de St. Sernin à Toulouse) abrite aussi l’administration de la « province des frères mineurs de France et de Belgique ». Le nombre fortement décroissant des frères franciscains qui ne sont plus que 110 à travers le monde a amené cette fusion entre France et Belgique, sans doute pour créer ces synergies propres aux fusions-acquisitions si chères au CAC40. Le couvent de Paris exerce aussi l’administration des frères en mission à l’étranger, il en reste.
Dans le cloître ensoleillé le frère guide raconte l’histoire de St. François (1181-1226) qui consacra sa deuxième vie au « Très Haut », à l’Evangile et à la contemplation après avoir vécu sa jeunesse dans une grande famille bourgeoise d’Assise avant sa conversion.
Dans le XIVème arrondissement, la chapelle qui accueille les frères, très lumineuse, expose ses vitraux illustrant le Cantique des Créatures de St. François d’Assise :
Loué sois tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement messire frère Soleil, par qui tu nous donnes le jour, la lumière : il est beau, rayonnant d’une grande splendeur, et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles : dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour frère Vent, et pour l’air et pour les nuages, pour l’azur calme et tous les temps : grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour sœur Eau qui est très utile et très humble précieuse et chaste.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour frère Feu par qui tu éclaires la nuit : il est beau et joyeux, indomptable et fort.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre, qui nous porte et nous nourrit, qui produit la diversité des fruits, avec les fleurs diaprées et les herbes.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi ; qui supportent épreuves et maladies : Heureux s’ils conservent la paix, car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés.
Loué sois tu, mon Seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper.
La France semble avoir évolué dans sa stratégie du retour « au cas par cas » des citoyens français ayant rejoint le groupe terroriste religieux Etat islamique (EI) dans son combat en Syrie contre le pouvoir en place. Vaincu par une coalition internationale, l’EI a dû abandonner les territoires qu’il administrait en Irak et en Syrie. Ses combattants, quand ils ont survécu, sont plus ou moins enfermés dans des camps assez peu sécurisés, tenus le plus souvent par des mouvements kurdes dans le nord de la Syrie et objets de révoltes et d’évasions de prisonniers assez régulièrement. Les Kurdes ont quant à eux aussi d’autres problèmes à régler. Subissant les attaques de l’armée syrienne et les bombardements de l’armée turque on peut comprendre qu’ils n’accordent pas la plus extrême attention au sort de prisonniers religieux qu’ils ont combattus avec la coalition internationale. Ils demandent depuis maintenant plusieurs années aux pays dont sont originaires les prisonniers non-syriens de reprendre leurs ressortissants, et les enfants, parfois orphelins, que ceux-ci ont enfantés.
La plupart des pays européens l’ont fait. Seule la France restait un peu à l’écart en ne rapatriant, « au cas par cas », que les enfants de nationalité française résident dans ces camps. La polémique était sans fin, les organisations « droit de l’hommiste » prônant le retour de tous les français arguant que les enfants ne sont pas responsables des actes de leurs parents et que ces derniers seraient mieux surveillés en France que s’ils restaient en Syrie ; et la population française qui défendait majoritairement le thème : « ils ont voulu aller faire la guerre en Syrie, eh bien qu’ils y restent ! »
Début juillet, les autorités françaises ont annoncé le rapatriement de 16 femmes « djihadistes » et de 35 enfants français. Les mères ont été remises dans les mains de la justice et les enfants orientés vers les services de l’aide à l’enfance. Parmi les femmes figure Emilie König, une bretonne du Morbihan, assez connue pour avoir figuré dans nombre de vidéos de propagande de l’EI, caractéristique de ces français que rien ne rattachaient ni de près ni de loin à la Syrie ou à l’Islam, qui sont partis combattre en Orient et, le plus souvent, commettre des exactions plutôt sordides au nom d’un Dieu dont ils devaient même ignorer l’existence quelques années plus tôt. Elle va rendre des comptes à la justice française.
Le cas de ces français à la dérive en Orient est juste inextricable et il n’y a que de mauvaises solutions pour le prendre en compte. Le gouvernement français semble avoir changé de stratégie. Dans un cas comme dans l’autre ces citoyens français et les enfants qu’ils ont continué à engendrer sur place, le plus souvent avec des « maris » de circonstance, combattants morts ou disparus, resteront de potentiels dangers. On ne peut pas exclure que certains d’entre eux fassent amende honorable et veuillent réellement réintégrer la communauté nationale, mais il reste assez probable qu’une autre partie d’entre eux (minoritaire ?) continuera son combat après être passée dans les mains de la justice française. Ceux-là doivent d’ailleurs se réjouir de ce rapatriement qui leur offre des perspectives d’avenir et la clémence d’une justice démocratique délivrée par un système qu’ils combattent à mort…
On a appris récemment la résidence à Kaboul du chef égyptien de l’organisation religieuse terroriste Al Qaida lorsque celui-ci a été tué par un drone américain début août, neutralisation qui a été revendiquée par le président américain. Il semble que le dirigeant islamiste ait été atteint par un tir de missile non explosif, pour éviter les dommages collatéraux, alors qu’il était sur son balcon. Il s’agit vraiment d’une opération « chirurgicale » au sens littéral du terme qui a sans doute nécessité des appuis au sol, collaborateurs locaux ou soldats américains ?
Après avoir hébergé Ben Laden qui a fomenté les attentats de World trade center de New-York en 2001, l’Afghanistan avait donc renoué ses liens avec l’organisation terroriste en contradiction des accords de Doha signés en 2020 avec les Etats-Unis sur l’évacuation des troupes étrangères du pays et qui prévoyaient que l’Afghanistan renonce à abriter le terrorisme sur son territoire :
The Islamic Emirate of Afghanistan which is not recognized by the United States as a state and is known as the Taliban will not allow any of its members, other individuals or groups, including al-Qa’ida, to use the soil of Afghanistan to threaten the security of the United States and its allies.
The Islamic Emirate of Afghanistan which is not recognized by the United States as a state and is known as the Taliban will send a clear message that those who pose a threat to the security of the United States and its allies have no place in Afghanistan, and will instruct members of the Islamic Emirate of Afghanistan which is not recognized by the United States as a state and is known as the Taliban not to cooperate with groups or individuals threatening the security of the United States and its allies.
Agreement for Bringing Peace to Afghanistan (between the Islamic Emirate of Afghanistan which is not recognized by the United States as a state and is known as the Taliban and the United States of America)
Dans le même temps et depuis la fin de l’évacuation des forces étrangères de Kaboul en août 2021 les autorités afghanes ont pris des mesures visant à remettre les femmes sous tutelle (retrait des écoles des filles de plus de 12 ans, imposition de la burqa grillagée pour les femmes dans la rue, limitation de déplacement des femmes seules), à instaurer une police religieuse chargée de faire respecter la « morale », promotion de la vertu et prévention du vice, bref, à rétablir la loi religieuse en Afghanistan.
Qui pouvait douter que le pouvoir taliban suivrait une telle pente après son retour aux commandes ? Seuls les naïfs ont cru que l’Afghanistan reviendrait sur la voie de l’occidentalisation. Les masques tombent et il n’en est rien. Les accords de Doha n’ont permis que l’évacuation des troupes étrangères du pays sans que les Talibans n’attaquent les soldats en train de se retirer. Rien de plus.
Le pays revient maintenant à ses croyances et ses convictions sans doute partagées par la majorité de sa population. Bien sûr, une petite frange de ses habitants qui ont humé le fumet de la liberté et de l’égalité hommes-femmes lorsque le pays était occupé par des forces occidentales, va devoir en rabattre sur ses ambitions et s’aligner sur la majorité qui n’est sans doute pas mécontente du pouvoir taliban. C’est jugé comme regrettable vu d’Europe, mais sans doute bénéfique vu du monde musulman oriental ! Pour le moment ce dernier a gagné la bataille.
Des attentats continuent à se produire régulièrement en Afghanistan désormais gouverné par les religieux musulmans Talibans de tendance sunnite et qui se heurtent au groupe Etat Islamique (EI), lui aussi de tendance sunnite mais en plus extrémiste. Des attentats sanglants plus ou moins revendiqués par l’EI ont lieu avec régularité, visant plus particulièrement les écoles de la communauté afghane hazara de tendance chiite. Encore hier des bombes ont été jetées contre des gamins sortant de l’école dans un quartier hazara de Kaboul. Massacrer des enfants chiites pour troubler le pouvoir sunnite semble être le but de terrorisme de l’EI en Afghanistan.
Cerise sur le gâteau, le Pakistan frontalier qui avait jusqu’ici toujours soutenu les Talibans semble maintenant se retourner contre eux car l’Afghanistan abrite d’autres groupes terroristes religieux qui s’en prennent au Pakistan qui a construit une clôture de 2 000 km pour protéger son territoire.
Pas sûr que l’Afghanistan n’évolue rapidement vers une démocratie apaisée et un développement économique vigoureux à court terme…
La religion est aussi un point de divergence entre la Russie et l’Ukraine, deux pays majoritairement orthodoxes. L’organisation de l’église orthodoxe est particulièrement complexe et il faut être un spécialiste pour s’y retrouver dans l’organigramme et comprendre la sémantique propre à cette religion : l’autocéphalie, le primat, le métropolite, le tomos, etc. On comprend malgré tout qu’il s’agit d’une religion chrétienne au sein de laquelle le port de la barbe est signe de pouvoir.
En 2018, à l’issue d’un processus un peu mystérieux pour les néophytes l’Eglise orthodoxe d’Ukraine devient la 15ème église autocéphale orthodoxe, c’est-à-dire indépendante de l’église de Moscou, sans que l’on sache vraiment ce que cela change pour les croyants sinon leur procurer un sentiment d’indépendance vis-à-vis du patriarcat la Russie. C’est le patriarche de Constantinople, le grand chef de tous les orthodoxes, qui a accordé ce nouveau statut.
Le chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, est plutôt proche du Kremlin ce qui ne manque pas de sel quand on sait que le président russe est un ancien officier du KGB de l’ère soviétique, période où la religion était considérée comme une idéologie « opium du peuple » incompatible avec le dogme marxiste… Aujourd’hui Monsieur Kirill apporte sa caution religieuse la guerre de la Russie contre l’Ukraine, contre « les forces du mal ». Il voit dans cette offensive la possibilité de rétablir « l’unité spirituelle » des Russes et des Ukrainiens qui seraient « un seul peuple ».
Une église engagée dans une guerre c’est un peu le retour au Moyen-Age, comme d’ailleurs cet affrontement entre la Russie et l’Ukraine. Nous en sommes là !
Le procès de cour d’assises contre les accusés des attentats religieux de Paris du 13/11/2015 se tient au palais de justice de l’Ile de la Cité depuis plusieurs mois et en principe jusqu’au mois de juin 2022. Il est ouvert aux citoyens qui peuvent suivre les débats en vidéo depuis une petite salle d’audience dans les sous-sols de ce palais tentaculaire, prévue pour une cinquantaine de personnes. Le palais de justice est cerné par des barrières et des forces de sécurité lourdement armées, l’entrée des visiteurs et auditeurs est contrôlée mais libre. Dans la salle vidéo ouverte au public, des gendarmes armés patrouillent pour rappeler poliment à l’ordre les contrevenants qu’il est interdit de filmer, d’enregistrer ou de photographier les débats. La justice doit rester sereine et équitable, le procès quant à lui est officiellement filmé compte tenu de sa spécificité comme l’ont été ceux du nazi Klaus Barbie ou des attentats contre Charlie-Hebdo et l’Hyper-casher de janvier 2015.
Ce 25 janvier après-midi est consacré à l’interrogatoire du pakistanais Muhammad Usman qui faisait partie de la « sélection » faite en Syrie de quatre religieux envoyés en France pour participer aux attentats du 13 novembre : deux iraquiens qui se feront exploser au Stade de France, Adel Haddadi, algérien qui a refusé de comparaître à l’audience d’aujourd’hui et M. Usman présent dans sa cage de verre devant la cour. Le crâne glabre, la barbe en partie couverte par le masque sanitaire, la cicatrice au front, caractéristique des musulmans qui se prosternent à terre depuis des années pour prier, il est habillé à l’européenne et est aidé par une traductrice mais répond parfois en français aux questions de la cour.
La séance s’ouvre sur la contestation du versement récent au dossier de pièces à charge de l’accusé, établissant sa participation à la guerre djihadiste en Syrie, dont une vidéo fournie par les services de renseignement américains où l’on voit l’accusé porteur d’une « arme longue », quelques autres « preuves de guerre » et un renseignement collecté lors de sa détention en France par le renseignement pénitentiaire. Les avocats de la défense, et même certains des parties civiles, plaident pour le rejet de ces pièces délivrées bien après la fin de l’instruction et dans des conditions qui les rendent, d’après eux, peu compatibles avec le code de procédure pénale français.
Evidemment l’avocate générale souhaite les retenir et cite les références juridiques qui les rendent acceptables. Nous parlons des zones de guerre irako-syriennes et ce n’est effectivement pas un officier de police judiciaire placé sous l’autorité d’un juge d’instruction qui a récupéré ces preuves à Raqqa, mais des soldats sous la mitraille. Ce n’est pas tout à fait pareil L’avocate générale explique également l’existence de cette vaste base de données destinée à centraliser les preuves de guerre récupérée sur le terrain afin de documenter ce qui s’y passe et de poursuivre les coupables le moment venu. D’origine américaine, cette base est accessible à une vingtaine de pays qui peuvent y piocher de la documentation nécessaire à leurs actions judiciaires. On ne condamne pas un accusé sur base de ces documents mais ils peuvent aider à comprendre. La cour se retire ensuite plus d’une heure pour statuer sur la recevabilité de ces pièces, qu’elle approuvera. L’accusation prend acte de la décision en précisant qu’en conséquence l’accusé ne répondra à aucune question concernant ces pièces.
Le groupe Etat islamique se voulait un proto-Etat et a documenté son action de façon assez précise. Il a été retrouvé des feuilles d’enrôlement du personnel, de multiples vidéos d’exactions commises par ses membres et permettant ainsi de les identifier, des millions de messages sur les réseaux dits « sociaux » permettant d’impliquer les auteurs et les destinataires… Un matériel d’une grande utilité pour les procès en cours dans différents pays ayant été attaqués par le groupe terroriste.
Au retour de la cour, démarre l’interrogatoire de l’accusé Usman mené par le président. Il s’agit de retracer son parcours et, surtout, de comprendre si la poursuite de sa route vers l’Europe, même après que les attentats de 13 novembre se soient déroulés, était motivée par une nouvelle mission terroriste ou pas. Ayant déjà subi 8 interrogatoires judiciaires en Autriche et en France, le président revient sur ses déclarations, souvent contradictoires, qu’il n’hésite d’ailleurs pas à contester de nouveau devant la cour. Il aurait étudié durant six ans dans une madrassa au Pakistan puis aurait été radicalisé et recruté par le groupe Etat islamique sur Internet.
- Avez-vous étudié le Coran en langue arabe ? – Oui, mais je ne comprenais pas tout.
Une entraide judiciaire avec le Pakistan a permis à la cour de recevoir des informations des services de renseignement locaux affirmant qu’Usman aurait fait partie d’un groupe islamiste violent pakistanais dans lequel il aurait été formé par des talibans. L’accusé conteste mais admet que son recruteur Internet l’avait persuadé que les musulmans devaient rejoindre le théâtre irako-syrien car c’est là que l’on pouvait vraiment vivre en accord avec le Coran. Pour ce faire il lui transmet des vidéos dans lesquelles on lapide les femmes adultères, on pousse les homosexuels depuis un sixième étage, on coupe les mains des voleurs…
– Avez-vous été choqué par ces images ? – Non, mais à l’époque j’étais jeune. J’ai fait confiance à Abbou [le recruteur] et peut-être avait-il pris le contrôle de mon cerveau. J’étais un musulman normal, c’est lui qui m’a radicalisé.
Il prend donc la route de l’Iran, puis de la Turquie pour atteindre Raqqa en Syrie, puis Falloujah en Iraq, avant de revenir à Raqqa, passant pour ce faire dans les mains de passeurs.
– Que faisiez-vous fait à Falloujah ? – On ne m’a rien donné à faire alors je restais à la maison et j’allais à la mosquée. – Pourtant vous avez déclaré que vous aviez participé à des combats ! – … je ne sais pas… – Et qu’avez-vous fait à votre retour à Raqqa ? – Je n’ai rien fait non plus, et jamais combattu. – Vous voulez dire que vous avez fait tous ces voyages depuis le Pakistan, pris des risques, dépensé votre argent pour, finalement, lire le Coran dans un appartement ? – … oui, je ne sais pas…
A Raqqa les chefs du groupe Etat Islamique le sélectionne avec deux Iraquiens et un Algérien pour mener une mission en France.
– Saviez-vous où était située la France ? – Non, je ne savais pas. – Saviez-vous quelle était la nature de la mission ? – Non, je ne savais rien mais je voulais juste une revanche contre la France qui bombardait des femmes et des enfants en Syrie. – Avez-vous vu des blessés par des avions français ? – Non, mais j’en ai vu sur des vidéos.
Une fois l’équipe des quatre terroristes constituée, munie de faux passeports syriens, elle part à l’été 2015 vers la Turquie pour prendre une embarcation de fortune qui la mène sur l’ile grecque de Kos. Là, les autorités douanières grecques ont identifié qu’Usman ne parlait pas arabe bien que détenteur d’un [faux] passeport syrien et ne l’ont pas autorisé à poursuivre sa route. Son collègue algérien est également bloqué pendant que les deux Iraquiens peuvent continuer. Ils se feront exploser le 13 novembre au Stade de France. Sur quatre terroristes munis de faux passeports tentant de profiter des flux d’immigration vers l’Europe, deux ont été arrêtés et les deux autres ont réussi à rejoindre Paris pour participer aux attentats sanglants du 13 novembre. Ça aurait pu être pire…
Usman est retenu un mois à Kos avant de pouvoir reprendre sa route avec son comparse Algérien, ils atteignent un camp de réfugiés en Autriche quelques jours avant le 13 novembre, puis :
– J’ai appris ce qui s’était passé en France et j’ai été choqué, si j’avais su j’aurais refusé de participer à la mission. Maintenant j’avais reçu des papiers autrichiens, je voulais travailler un peu pour retourner chez moi. – Mais pourtant vous aviez reçu de l’Etat islamique un téléphone et de l’argent lorsque vous étiez en Grèce pour vous permettre de continuer la mission vers la France ? – Oui mais je ne savais pas les détails. J’ai accepté lorsque j’étais en Grèce mais après avoir découvert ce qui avait été commis le 13 novembre, j’ai renoncé. Je ne savais que ce serait un aussi « grand attentat ». – Jusqu’à combien de morts auriez-vous considéré qu’il s’agissait d’un « petit attentat » auquel vous auriez pu participer ? – … je ne savais rien…
Après un mois dans un camps de réfugiés, Usman est arrêté par la police autrichienne mi-décembre 2015, son téléphone est expertisé :
– On a trouvé des traces de consultation de sites pornographiques, de sourates du Coran et des communications avec le Pakistan qui ont été effacées ! – Ce n’est pas moi qui ai fait ces consultations, je prêtais aussi mon téléphone pour rendre service.
Il est 20h, le président annonce une pause de 15 minutes.
Manifestement la conviction de l’accusation est que le groupe Etat islamique avait missionné M. Usman pour continuer la route vers l’Europe et être disponible pour un autre attentat qui était peut-être déjà dans les cartons à Raqqa. L’accusé s’en défend, se présentant comme un pion dans un jeu dont il ne maîtrisait aucun des fils. Le hasard, et la police grecque, ont fait qu’il n’a pas formellement participé aux attentats du 13 novembre pour lequel il était probablement programmé. Il y a des doutes, bien sûr, mais en matière d’attentats terroristes islamiques, le doute ne profite que rarement aux accusés tant les comportements de ceux-ci ont maintenant été cernés et leur obsession de destruction de la civilisation occidentale est maintenant documentée.
L’auditeur est frappé par le volume et la qualité du travail d’information qui a été mené depuis toutes ces années pour reconstituer les vies et les actions des acteurs de l’Etat islamique. Outre les opérations militaires menées par la coalition internationale dans la zone irako-syrienne pour réduire les forces islamiques, les systèmes judiciaires et les services de renseignement des pays attaqués ont œuvré avec efficacité pour comprendre et démonter cette menace religieuse et protéger ainsi leurs citoyens.
Muhammad Usman est en détention préventive depuis juillet 2016, il connaîtra sa condamnation dans quelques mois. Une procédure d’appel lui sera également offerte, comme au parquet d’ailleurs, s’il l’estime nécessaire. Il a été interrogé toute cette après-midi par un président parfois un peu goguenard face à ses multiples revirements mais toujours avec courtoisie, prenant acte de ses contradictions et de ses silences.
En parcourant vers la sortie les couloirs déserts du palais de justice en ce début de soirée, le citoyen auditeur se sent rassuré de vivre dans un pays capable d’abolir la peine de mort et de déployer de tels efforts judiciaires (financés par les contribuables) pour rendre la justice « au nom du peuple français », même face à la barbarie la plus extrême, et il médite cette maxime dont il n’arrive plus à se remémorer qui l’a prononcée ni à quelle occasion :
Les crimes les plus extraordinaires doivent être jugés par la justice la plus ordinaire.
Quel bâtiment ! Quelle puissance historique ! Quel monument culturel ! Quelle richesse incalculable ! La Basilique Saint-Pierre de Rome est un choc pour les visiteurs éblouis qui circulent dans cette magnificence dédiée aux papes, à la religion et à Dieu. Tout est gigantesque et impressionnant, les marbres, les statues, les plafonds et… la Pietà de Michel-Ange bien sûr. On peut préférer le minimalisme des églises romanes mais on ne peut manquer d’être percuté par ce monument.
Même le défunt président de la Côte d’Ivoire fut impressionné par sa visite à Rome puisqu’il fit construire une réplique exacte de la basilique dans la brousse ivoirienne, à Yamoussoukro, son village natal. Personne n’a pu arrêter ce projet dispendieux et mégalomaniaque dans un pays en développement, et même le pape Jean-Paul II s’est cru obligé d’aller la bénir, en 1990. Déplorable symbole du mauvais développement…
Saint-Luigi dei Francesi est l’église fréquentée par les Français chrétiens de Rome et… les touristes venant admirer les œuvres du Caravage. A quelques pas de là, une très belle Vierge à l’enfant du même Caravage trône dans l’église Saint-Agostino.
Les attentats meurtriers revendiqués par le groupe « Etat islamique » se multiplient en Afghanistan et font des dizaines de morts civils, généralement aux abords des mosquées, le vendredi jour de prières. Il semble que les cibles soient d’abord les talibans de retour au pouvoir dans ce pays, accusés d’avoir trahi la cause islamiste, et, plus particulièrement, la minorité chiite de la population considérée comme mécréante par l’Etat islamique.
Rappelons de quoi nous parlons :
Les musulmans chiites pensent que le successeur légitime du prophète Mahomet (mort en 632) est Abou Bakr qui deviendra effectivement calife
Les musulmans sunnites chiites pensent que le successeur légitime du prophète Mahomet est Ali, son gendre et fils spirituel
Pour ne pas être en reste, précisons que :
Les chrétiens pensent que Jésus est leur prophète avec des variantes entre ceux qui croient à la sainte-vierge et ceux qui n’y croient pas
Les juifs pensent que Jésus n’est pas leur prophète et attendent toujours leur messie
Les yézidistes croient en un Dieu qui façonna le monde comme une grosse perle blanche qu’il brisa et dont les éclats formèrent le ciel, la terre et la mer
Les zoroastriens considèrent que leur Dieu n’a pas besoin d’adoration, pas besoin d’intermédiaires
Etc. etc…
Tous croient à la vie éternelle au paradis où chacun rejoindra son Dieu. Mais en attendant, au nom de celui-ci, on sème la mort et la désorganisation sur une bonne partie de la planète.
L’Etat islamique qui attaque les Talibans en Afghanistan, c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité. Cela prêterait à sourire s’il ne s’agissait de massacres d’un autre âge. Le risque est évidemment que ces derniers pactisent avec leurs attaquants et recrée un Etats terroriste comme ce fut le cas entre 1996 à 2001. Si cela survenait et mettait en jeu la sécurité du monde il faudrait de nouveau envisager une application de la stratégie du « cassage de gueule ponctuel avec retour rapide au bercail » et on peut imaginer que la Russie et la Chine qui sont aux premières loges dans la région et directement concernées par les troubles qui pourraient déteindre sur leurs populations de confession musulmane veilleront attentivement à l’évolution de la situation, d’autant plus qu’elles ont marqué leur ouverture à coopérer avec l’Afghanistan taliban après la retraite occidentale.
Gageons néanmoins que les Talibans vont réagir avec les méthodes de combat efficaces qu’on leur connaît et il n’est pas dit qu’ils ne soient pas en mesure de réduire cette rébellion tous seuls comme des grands !
Au musée des Confluences de Lyon une exposition « Jusqu’au bout du monde – regards missionnaires » aborde les histoires de ces missions religieuses envoyées par l’occident à travers le monde pour l’évangéliser avec plus ou moins de succès.
« Ne mettez aucun zèle, n’avancez aucun argument pour convaincre ces peuples de changer leurs rites, leurs coutumes et leurs mœurs à moins qu’elles ne soient évidement contraires à la religion et à la morale. Quoi de plus absurde de transporter chez les Chinois, la France, l’Espagne, l’Italie ou quelque autre pays d’Europe ? »
Instruction de la Congrégation de la Propagande Fide, 1659
C’eut été bien que les puissances occidentales méditent cette réflexion avant d’aller envahir les tropiques ces derniers siècles. Vous remplacez « à moins qu’elles ne soient évidement contraires à la religion et à la morale. » par « à moins qu’elles ne soient évidement contraires à la démocratie et aux droits de l’homme » et vous avez l’explication des batailles perdues des XXème et XXIème siècle. La récente défaite occidentale en Afghanistan illustre jusqu’à l’excès l’absurdité de ces errances politico-militaires.
Alors que les opérations d’évacuation des occidentaux et de leurs supplétifs d’Afghanistan se terminent sur l’aéroport de Kaboul, un attentat suicide commis ce 26 août a fait une centaine de morts dont une quinzaine de soldats américains qui en contrôlaient les accès, et de nombreux blessés. Ce massacre a été revendiqué par le groupe religieux Etat islamique qui s’avère un ennemi féroce des occidentaux mécréants, mais aussi des Talibans musulmans, sunnites également. Il existerait quelques subtilités théologiques entre ces deux groupes mais les uns et les autres s’avèrent des habitués des attentats contre leurs populations civiles et les intérêts occidentaux. Les Talibans seraient nationalistes et se contenteraient de gérer leur pays, le groupe Etat islamique serait internationaliste et chercherait à étendre ses croyances au monde entier. Les Talibans ont un drapeau blanc avec des caractères arabes imprimés en noir, l’Etat islamique a un drapeau noir avec des caractères arabes imprimés en blanc. Tout est dit !
Et là, l’observateur commence à se perdre… Mais pourquoi donc un mouvement religieux sunnite mène des opérations barbares contre un autre mouvement religieux sunnite alors que tous deux respectent les mêmes règles, celles de charia, la loi religieuse du Coran ? Sauf les spécialistes du sujet, personne n’y comprend grand-chose mais l’Etat islamique commettant des attentats suicides contre les Talibans c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité ! Ce serait même risible s’il ne s’agissait de milliers de morts dans une population qui n’en peut mais !
Le retrait des armées occidentales de l’Afghanistan va laisser les deux idéologies sunnites face-à-face. L’avenir devrait être violent et le trafic international du pavot qui est quasiment la seule ressource du pays risque de flamber.
Ça y est : le mouvement religieux des « Talibans » (voulant dire « étudiants en religion ») a pris le pouvoir en Afghanistan, quasiment sans combattre, du fait de la peur qu’ils inspirent, de la complète démotivation des forces de sécurité de ce pays aux confins de l’Asie et du soutien d’une partie de la population opposée à l’occupation étrangère du pays depuis des décennies : des anglais aux troupes de l’OTAN en passant par les soviétiques !
En réalité, l’armée afghane n’a pas vraiment combattu contre les rebelles religieux voulant réinstaurer leur pouvoir sous l’ombrelle de la « charia », la loi du Coran. La dernière occupation étrangère qui vient de se terminer a été menée par les Etats-Unis d’Amérique en 2001 après les attentats terroristes religieux de New-York qui avaient consisté à faire écraser en même temps quatre avions de ligne et leurs passagers sur le territoire américain, un sur chacune des tours jumelles du « World Trade Centrer » de New-York qui se sont effondrées sous le choc, un sur le ministère de la Défense à Washington, le « Pentagone » et le dernier qui était probablement destiné à la Maison Blanche mais qui s’était écrasé dans une forêt, sans doute suite au mouvement de révolte des passagers. Les Etats-Unis avaient alors déclenché la clause de la charte de l’OTAN prévoyant la solidarité des pays membres en cas d’attaque d’un des leurs. Les forces militaires envoyées sur place avaient alors défait assez rapidement le régime taliban qui abritaient le mouvement terroriste religieux Al-Qaïda et son chef, Ben-Laden, qui avaient commis et revendiqué cet attentat d’un nouveau genre qui a fait plus de 3 000 morts.
Les religieux talibans, outre leur soutien au terrorisme international, avaient instauré entre 1996 et 2001 dans leur pays un strict régime islamique particulièrement contraignant pour les femmes et relevant d’un autre âge : interdiction de la musique, destruction d’œuvres artistiques dont les Bouddhas monumentaux de Bâmiyân, lapidation des femmes adultères, coupages des mains de voleurs, décapitation des criminels en place publique, etc. Ils annoncent leur intention de réinstaurer rapidement ces pratiques.
Comme souvent en ces circonstances, après sa victoire militaire en 2001 l’Occident s’était alors mis en tête de « démocratiser » ce pays en y instaurant sa vision de l’Etat. Comme toujours à l’est de la ligne Oder-Neisse, cette ambition s’est révélée un fiasco et, à la fin, aboutit au retrait piteux des occidentaux. Le parallèle avec la défaite et le retrait des Etats-Unis au terme de la guerre du Vietnam est troublant.
Le plus étonnant dans ces affaires n’est pas tant la défaite idéologique mais la constance avec laquelle les pays occidentaux s’ingénient à vouloir « faire le bien » autour d’eux en diffusant leurs conceptions de l’Etat à des populations qui n’en veulent pas vraiment et qui sont à mille lieux d’en accepter les contraintes. Cela n’a pas fonctionné durant la période coloniale, ni la période dé-coloniale, et cela ne semble pas plus adapté de nos jours.
Cerise sur le gâteau, les talibans qui avaient forgé leur unité à l’aune de la lutte antisoviétique dans les années 1980 auraient informé Moscou que ses diplomates ne seront pas inquiétés après la prise du pouvoir. La Chine les avait déjà reçus en grande pompe à Pékin avant même leur installation à Kaboul. Les autres pays sont en train d’évacuer leurs ressortissants en catastrophe ainsi que leurs affidés locaux pour leur faire échapper à la vengeance talibane.
Ce nouvel échec sociétal et militaire occidental en Orient doit véritablement pousser à abandonner cette idée de croisade idéologique pour la promotion de la démocratie partout sur la planète, y compris par la force des armes. Ce qui se passe aujourd’hui à Kaboul, comme hier à Saigon et Bagdad ou en ce moment dans le Sahel, montre que cela ne marche pas, quels que soient le contexte ou le lieu. La démocratie est un mode de gouvernance européen, inventé par les Grecs, enrichi par Rousseau et Tocqueville et pratiqué en occident, majoritairement en Europe et en Amérique du Nord. La plupart des autres continents ne marquent pas un grand intérêt pour la démocratie, les élections, les droits de l’homme et tout ce qui va avec. Et même en occident certaines vieilles démocraties oublient un peu leurs principes fondateurs : partout des partis extrémistes gagnent du terrain.
Même si des minorités de ces pays, souvent éduquées en occident ou sur des principes occidentaux, marquent un intérêt pour ce système, elles n’arrivent pas à convaincre la majorité de leurs concitoyens de leur point de vue. En Afghanistan l’Union soviétique a tenté d’instaurer le communisme pendant une guerre de 10 ans, l’OTAN a essayé d’insuffler la démocratie avec une guerre de 20 ans et ce sont des religieux qui finalement emportent le morceau pour y installer la Charia. Alors pourquoi ne pas laisser faire les choses comme elles doivent se faire plutôt que de dépenser des ressources humaines et financières considérables pour aboutir à des désastres comme ce qu’il est train de se passer en Afghanistan ?
Tant que les démocraties existent en occident, qu’elles défendent leurs intérêts et répondent au besoin par les armes à toute agression venant de l’extérieur comme ce fut fait en 2001 en Afghanistan, mais qu’elles cessent de croire résoudre les problèmes des autres en leur imposant une gouvernance dont ils ne veulent pas.
Saint-Corentin fut l’un des sept saints désignés par la théorie religieuse comme fondateurs de la Bretagne catholique. Ils seraient venus du Pays de Galles et de Cornouailles aux Vème et VIème siècles.
Une abbaye construite au XIIIème siècle, entre mer et forêt, aujourd’hui en limite de la ville de Paimpol, fermée à la Révolution puis privatisée elle est finalement rachetée en 1992 par le sympathique Conservatoire du littoral, œuvrant pour préserver les côtes françaises. Ce sont 100 ha de milieux maritimes et terrestres avec des vergers, des bois, des arbres centenaires. Les moines se consacraient à la prière mais il fallait bien vivre aussi. Une cuvée de cidre est toujours pressée avec les variétés présentes de pommes anciennes. Les bâtiments subsistants de style gothique ont été restaurés mais laissés en l’état et accueillent visiteurs et évènements culturels tout au long de l’année.