Un kif de ouf pour le remaniement

A l’occasion d’un remaniement ministériel en France, sans grand intérêt, on apprend que la nouvelle sous-ministre de la ville, Sabrina Agresti-Roubache, une marseillaise, a signé et publié en 2022 un livre qui s’intitule « Moi la France, je la kiffe ! ».

Ça promet…

Le misérabilisme érigé en mode de pensée

Riss/Charlie Hebdo (18/01/2023)

Le débat en cours sur le projet de loi visant à repousser l’âge légal pour faite valoir ses droits à la retraite et à augmenter le nombre minimum de trimestres cotisés pour ce faire illustre ad nauseam le drame du misérabilisme érigé en mode de pensée. L’essence de la réforme étant de faire travailler les citoyens plus longtemps, ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour nombre d’entre eux. Leur principale argumentation consiste à citer le cas du « cariste » ou de la « femme de ménage » qui ont travaillé dans des conditions physiques difficiles toute leur vie et qui ne peuvent pas envisager de travailler plus longtemps que l’actuel âge légal de 62 ans. Certes, et personne ne le conteste. Des conditions spécifiques de « pénibilité » et de « carrière longue » sont prévues pour permettre de prendre en compte ces cas particuliers mais il n’en reste pas moins que nombre des citoyens mènent des carrières qui leur permettent sans difficultés physiques de poursuivre deux années de plus comme envisagé dans le projet de loi. Ceux qui partent en retraite en ce moment ont démarré leur carrière alors que l’âge légal de départ était de 65 ans, comme d’ailleurs pour la génération précédente. Ils ont vu cet âge légal baisser à 60 ans en 1983 (pouvoir socialiste) puis repasser à 62 ans en 2010 (gouvernement conservateur) et il est probable que leurs enfants vont le voir repasser à 64 sous peu, en attendant d’autres éventuels relèvements.

Cette question du misérabilisme revient à se demander, dans le cas d’espèce, si une réforme des retraites doit être formatée pour répondre aux besoins des plus défavorisés ou si elle doit répondre aux besoins moyens et prévoir des exceptions pour les cas particuliers. Les partis d’opposition, y compris ceux de droite, répondent « oui » au premier terme de l’équation, ceux actuellement au pouvoir optent pour la vision moyenne. C’est un peu une question de philosophie politique.

Le plus comique est de voir aujourd’hui le parti Les Républicains (LR) qui avait fait ses campagnes électorales 2022 présidentielle et législative sur la base d’un âge légal à porter à 65 ans, se battre aujourd’hui pour baisser cette limite, déjà proposée à 64 ans et obtenir d’autres assouplissements à cette réforme qu’il qualifie de « brutale ». Plus des concessions financières sont faites aujourd’hui et plus la prochaine réforme des retraites devra intervenir dans un futur proche. Les prochaines majorités parlementaires auront à gérer la suite.

La pollution des neurones par les médias « populaires »

Coco/Charlie Hebdo (24/05/2017)

Cyril Hanouna, animateur de l’émission « Touche pas à mon poste » (TPMP) sur la chaîne de télévision C8 fait de nouveau l’actualité ces derniers temps, largement aidé par le monde politique qui adore venir se vautrer dans ses émissions et comparaître face à ce trublion et sa bande de « chroniqueurs » dont la stupidité racoleuse ferait passer le Café du Commerce du coin de la rue pour une assemblée de prix Nobel.

On a vu récemment son émission s’embraser sur un incident qui s’était produit le jour même à l’assemblée nationale lorsqu’un député d’extrême droite avait crié « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique » alors qu’un député d’extrême gauche, « issu de la diversité », posait une question au gouvernement sur le sauvetage en cours de migrants dans la mer Méditerranée, sans que l’on ne sache vraiment si cette invective d’un goût douteux s’adressait au député ou aux migrants dont il parlait. Le soir même, le député victime de cet incident paradait chez Hanouna et un autre député issu du parti de l’attaquant s’expliquait sur la chaîne CNEWS dans l’émission « L’heure des pros » animée par un journaliste spécialisé dans le fouteballe, Pascal Praud, lui aussi entouré d’une bande de commères incapables de la moindre réflexion, préférant dévider des slogans et des poncifs comme s’il en pleuvait. Les deux chaînes appartiennent au groupe de l’homme d’affaires breton Bolloré, très investi dans les médias.

Nouvel incident cette semaine, recevant un des anciens « animateurs » de TPMP, élu député d’extrême gauche cette année, la encore sur le sujet sensible de l’immigration, M. Hanouna, lui-même « issue de la diversité », s’oppose fortement audit député qui avait cité le nom de Bolloré comme membre de la caste des « très riches qui possèdent autant que des millions de pauvres », le ton monte entre les deux lascars aussi inconsistants l’un que l’autre, Hanouna défendant la main qui le nourrit et accusant le député de cracher dans la soupe, plus personne ne s’écoute et M. Hanouna injurie son partenaire qui quitte la scène. Spectacle terminé pour la soirée !

Un animateur de télévision apostrophant un député de la République à coups de « T’es une merde », « Ferme ta gueule » ou « T’es un nase » crée un peu d’émotion dans le microcosme politico-audiovisuel. Vu le calibre des deux belligérants, leur conflit est de peu d’importance mais il est cependant inquiétant que la politique française se fasse de plus en plus sur des plateaux télévisés dont le niveau de réflexion est tout simplement consternant et varie de façon inversement proportionnelle aux scores d’audience.

Ces émissions étant très regardées, les politiques rétorquent qu’y participer est le seul moyen de toucher la catégorie des citoyens qui les regardent, ceux-ci ne lisant pas Le Monde ou Le Figaro, et ne suivant pas non plus le journal télévisé d’Arte… Ainsi on a vu plusieurs candidats à l’élection présidentielle 2022 défiler à TPMP pour des débats avec M. Hanouna, son public et divers autres intervenants. Ils choisissent de compromettre avec la bêtise mais c’est un choix cornélien.

Plus troublante est l’option retenue par M. Bolloré et sa famille, qui ont la haute main sur la programmation de ces deux chaînes et sur le recrutement de ses animateurs, qui choisissent de promouvoir sciemment l’abrutissement des masses en finançant ces émissions et leurs animateurs qui tirent vers le bas le niveau intellectuel des téléspectateurs. On ne peut guère soupçonner les Bolloré de stupidité et il est peu probable que leurs enfants regardent TPMP le soir après leurs devoirs. On ne va pas non plus leur reprocher leur positionnement conservateur et catholique traditionnel mais on s’interroge véritablement sur cette stratégie de favoriser les médias abrutissants. Le marché médiatique du racolage populaire est certainement plus rentable pour le privé que celui de l’intelligence. Sans doute aussi les Bolloré espèrent-ils qu’à force de favoriser les bas instincts des électeurs ceux-ci aillent voter pour des partis de droite ? C’est d’ailleurs ce qui s’est plus ou moins passé en France lors des élection présidentielle et législatives de 2022. C’est ce qui se passe dans d’autres pays proches depuis quelques années.

Cette tactique de parier sur la bêtise des électeurs semble payante à court terme pour ses promoteurs. On a du mal à imaginer qu’elle le soit à plus long terme pour le pays. Ceux qui la promeuvent font preuve d’un cynisme à toute épreuve et pourraient s’en mordre les doigts un jour s’ils étaient capables d’autocritique.

En attendant, peut-on espérer qu’un pays où Cyril Hanouna affiche 6 millions d’abonnés sur son compte Twitter, le fouteballeur M’Bappé 9 millions, ou « l’influenceuse » Nabilla 2,7 millions, puisse sortir de la spirale de décadence dans laquelle il est engagé ? Sans doute non, hélas !

On pourra peut-être se rassurer un peu en constatant que Kim Kardashian a 74,1 millions d’abonnés à ce jour…

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Partenariat bla-bla-bla…

Juin / Charlie Hebdo (31/08/2022)

Le président français a félicité son homologue brésilien « Lula » qui a été élu de justesse face au président de droite sortant. Sur une vidéo manifestement diffusée par l’Elysée on voit M. Macron empêtré dans ses parapheurs mener sa conférence téléphonique en assénant sa volonté d’entamer :

Un partenariat stratégique à la hauteur de notre histoire et des défis qui sont devant nous…

On ne sait pas bien ce qu’est un « partenariat stratégique » sinon un slogan de circonstance, fumeux et verbeux. La France coopère certainement avec le Brésil, diplomatiquement et économiquement, elle va continuer à le faire et il n’est pas nécessaire d’en rajouter avec des effets de manche inutiles.

Des ministres, des élus et du sexe

Félix / Charlie Hebdo (16/06/2022)

Les accusations de crimes ou délits sexuels pleuvent sur hommes et femmes politiques. Certaines paraissent quelque peu improbables, ainsi pour Damien Abad, transfuge du parti Les Républicains (LR) vers le parti présidentiel, ex-président du groupe LR de l’assemblée nationale sous la précédente législature, actuel ministre des handicapés, lui-même handicapé physique avec des avant-bras nécrosés et la démarche très sérieusement boiteuse et perturbée. Il est accusé de viol par plusieurs femmes.

La définition juridique du viol est :

Le viol désigne tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital, commis avec violence, contrainte, menace ou surprise.

https://violences-sexuelles.info/definition-legale-du-viol/

Quand on voit la lourdeur du handicap physique dont souffre M. Abad on a tout de même du mal à l’imaginer pratiquer un viol sur une femme : il n’a plus de mains, quasiment plus d’avant-bras et ses jambes ou son bassin ne sont a priori plus en très bon état de fonctionnement. Si viol il y eut, ce n’est sans doute pas par la force qu’il s’est imposé, peut-être par l’emprise ? La justice enquête sur le sujet et se prononcera ultérieurement. En attendant, sa position de ministre est sérieusement discutée tant les féministes de tous bords ont déjà pris fait et cause contre lui. Il n’est pas sûr qu’il puisse la conserver.

Une autre ministre, une femme cette fois-ci, est également mise en cause : Chrysoula Zacharopoulou, sous-ministre chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux est accusée de viol par certaines de ses patientes, elle est gynécologue. On n’a pas de détails à ce stade sur le mode opératoire de ces viols supposés.

Plus comique cette fois-ci, une rumeur vient d’être lancée concernant des comportements inappropriés avec les femmes qu’aurait une des leaders de la France insoumise (LFI, extrême gauche), Éric Coquerel, récemment élu président de la commission des finances de l’assemblée nationale. Cette rumeur a été lancée dans les médias par Rokhaya Diallo, journaliste, papesse de l’indigénisme, du décolonialisme, du féminisme et autres déconstructions diverses. Il n’y aurait pas de plaintes de victimes à ce stade, seulement des soupçons diffusés par les médias. Rokhaya Diallo qui accuse Éric Coquerel d’agression sexuelle c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité tant les idéologies féministes défendues par ces deux personnages sont similaires et excessives.

Les accusations de dérives sexuelles sont en train de remplacer Les accusations de dérives sexuelles sont en train de remplacer progressivement pour les hommes et femmes politiques français celles de malversations financières qui fleurissaient il y a quelques années. Dans un cas comme dans l’autre il doit y avoir un doux mélange de vérités, de calomnies et de rumeur. Il serait sans doute préférable que tout ce petit monde travaille aux affaires de la République pour lesquelles ils sont payés par les contribuables, plutôt que de s’écharper sur des questions sexuelles. La justice, quand elle est saisie, y retrouve généralement ses petits mais à son rythme. Laissons-là travailler !

Manuel Valls : la déroute

Manuel Valls (59 ans) détenant une double nationalité franco-espagnole, parti en Espagne en 2018 après avoir démissionné de l’Assemblé nationale française, revenu en France en 2021 après avoir démissionné du conseil municipal de Barcelone, a fait sa réapparition sur les plateaux de télévision parisiens pour y donner ses analyses sur la politique française.

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Soutien du président Macron pour sa réélection en 2022, il obtient une investiture du parti LREM pour se présenter à l’élection législative comme député des Français de l’étranger. Il vient de perdre cette élection et manque la qualification au second tour. Il ne sera donc pas député de cette législature. Toujours un peu colérique, il a pris acte de cette défaite sur son compte Twitter qu’il a immédiatement clôturé.

Ses allers-retours de chaque côté des Pyrénées, les démissions répétitives de ses différents mandats franco-espagnols, ses apparitions sans grand intérêt sur les chaînes d’information en continu ont dérouté les électeurs français qui ont décidé de tourner la page. L’égo de l’impétrant ne lui a pas permis de percevoir les messages pourtant clairs qui lui avaient été adressés. Il choisit de se confronter à l’élection dont le résultat fut explicite.

Le mieux pour lui serait maintenant qu’il se retire effectivement de la vie politique en espérant que son indécision entre la vie politique espagnole ou française ne nuise pas trop à la trace de l’action politique qui fut la sienne en France et pour laquelle il n’a pas démérité.

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Irrésistible lapsus présidentiel aux Etats-Unis d’Amérique

Alors qu’il devisait sur l’Ukraine devant les caméras ce 18 mai, l’ancien président Bush (fiston) a condamné :

La décision d’un homme, totalement injustifiée, d’envahir brutalement l’Irak…

Avant de se reprendre, « je veux dire l’Ukraine ». C’est évidemment hilarant s’agissant du président américain qui a effectivement ordonné en 2003 l’invasion de l’Irak à titre « préventif », sur la base de fausses justifications montées par ses services, décision dont l’Occident paye encore les conséquences, sans parler de dizaines de milliers de morts et blessés que cette guerre a provoqué. Ce lapsus présidentiel devrait être un cas d’école pour la psychologie et semble indiquer que M. Bush réalise au fond de lui combien cette guerre a été nuisible au monde.

Rappelons que l’exemple de cette guerre « préventive » menée sans aucun mandat de l’ONU, est régulièrement citée par la Russie et les nombreux pays non-occidentaux qui la soutiennent pour expliquer que l’invasion de l’Ukraine menée depuis le 24 février par Moscou n’est qu’une variante de celle de 2003.

La déconvenue des traîtres à droite

Lorsqu’Éric Zemmour, polémiste de plateaux télévisés, annonça sa candidature à l’élection présidentielle en novembre 2021 il remporta un franc succès dans les sondages, montant jusqu’à 15% des intentions de vote, à tel point que nombre d’élus aux convictions molles ont quitté les partis Les Républicains (LR) et Rassemblement National (RN) pour rejoindre Reconquête !, le parti créé par Zemmour pour soutenir sa conquête.

Guillaume Peltier (vice-président LR), Gilbert Collard (74 ans, avocat médiatique), Jérôme Rivière (chef des eurodéputés RN), Philippe de Villiers (73 ans, retraité de la droite décomplexée), Christine Boutin (78 ans, ancienne ministre conservatrice et bigote), Patrick Buisson (73 ans, ancien conseiller conservateur du président Sarkozy, impliqué dans différentes affaires financières et qui enregistrait secrètement ses conversations avec le président) et surtout, Marion Maréchal ex-Le Pen, petite fille du parrain Jean-Marie Le Pen, qui a trahi sa cousine Marine Le Pen, candidate du partie RN.

Tout ce petit monde devait croire en la victoire de son poulain polémiste de plateaux télévisés, espérer quelques postes en échange d’un soutien de dernière heure. Las, il a terminé avec un score peu glorieux de 7% au premier tour ce qui l’a empêché bien entendu de s’aligner pour le second. Ses afficionados de circonstance ont dû se mordre les doigts de leur félonie et doivent se promettre d’y réfléchir à deux fois avant une nouvelle trahison, car il va bien falloir qu’ils se recasent (sauf pour les plus âgés) : rester chez le perdant ou refranchir le Rubicon pour retrouver leurs anciens camarades ?

Lire aussi : Le bal des traîtres en surchauffe
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Changer de camp, en politique comme en privé, est toujours un risque à prendre et on ne gagne pas à tous les coups. Le moins dangereux est sans doute de rester fidèle à ses idées en essayant de convaincre ses amis plutôt que de fuir dans le camp d’à côté à la moindre alerte sondagière !

Le bal des traîtres en surchauffe

Dominic Cummings – Kiro/Le Canard Enchaîné (02/02/2022)

Comme à chaque période électorale le ralliement des uns aux autres bat son plein. La création du nouveau parti politique « Reconquête ! » par le journaliste Éric Zemmour attise les convoitises avec à l’horizon des maroquins et des prébendes. Comme en 2017 lors de la création du parti « En Marche ! », une organisation partie de rien a besoin d’attirer à elle des militants qui soit viennent d’autres organisations qu’ils quittent, soit entrent dans l’action militante. « Reconquête ! » a aussi, et surtout, besoin d’attirer dans ses filets des dirigeants politiques connus qui, par définition s’ils sont déjà connus, appartiennent à d’autres partis ou organisations. C’est ce que l’on appelle pudiquement une « recomposition politique », en français dans le texte : le bal des traîtres !

Ainsi va la vie politique, de convictions élastiques en comportements opportunistes, de fidélités à géométrie variable en amitiés de circonstance… C’est un rude et permanent combat.

Dans un genre encore un peu plus extrême apparaît le cas du britannique Dominic Cummings qui explose tous les records de la fourberie politique. Il fut l’âme damnée de l’actuel premier ministre Boris Johnson dans sa campagne pour le Brexit, l’alimentant en désinformations diverses et mensonges variés avec un relatif succès puisque finalement le Royaume-Uni décida de quitter l’Union européenne par le fameux référendum de 2016. Parvenu quelques mois plus tard au pouvoir dans l’ombre de son prince il est son conseiller principal de juillet 2019 à novembre 2020 date à laquelle il est poussé vers la sortie pour avoir délivré des tombereaux d’outrances et d’avanies sur le monde politique londonien où il s’est créé tellement d’ennemis que son maintien auprès du premier ministre causait plus d’inconvénients que d’avantages.

Débarqué du pouvoir officiel il continue de déverser son fiel sur la nomenklatura et particulièrement contre son ancien patron Boris Johnson. Il a quitté son bureau avec, a priori, une volumineuse documentation et il passe l’essentiel de ses journées à mettre le premier ministre dans la difficulté en feuilletonnant des révélations venant contredire les versions officielles de nombre d’évènements et décisions privées et politiques du premier ministre. La presse se rengorge de ce « Deep Throat » aux petits pieds dont le cas semble relever plus de la psychiatrie que de la science politique. Le garçon est malin et sait où il met les pieds, ce qu’il peut dévoiler et ce qu’il ne fait qu’évoquer. On peut être tranquille qu’il doit diffuser sous la table quantités d’autres délations qu’il n’a pas le droit de révéler officiellement.

La France a connu le cas Patrick Buisson, ancien journaliste recyclé dans le conseil politique de l’ex-président Sarkozy entre 2007 et 2012 qui enregistrait en lousdé les conversations qu’il échangeait avec le président de la République. Des extraits de ces enregistrements ont été publiés par la presse, sans doute communiqués aimablement par M. Buisson. Le couple Bruni-Sarkozy a porté plainte contre lui pour « atteinte à la vie privée », Buisson a été condamné de ce chef d’accusation.

Dans les deux cas, MM. Cummings et Buisson sont des gens intelligents et cultivés mais malfaisants, des forbans mettant leurs neurones au service de causes dont on ne sait d’ailleurs pas vraiment s’ils les endossent ou non, mais leur permettant de nuire dans l’ombre du pouvoir. C’est sans doute leur façon d’exister.

Lire aussi : https://rehve.fr/2017/03/le-bal-des-judas/

La démocratie française est bonne-mère

La cour de justice de la République (CJR), juridiction d’exception chargée de juger les crimes et délits de membres du gouvernement a examiné puis rejeté près de 20 000 plaintes (oui, vous avez bien lu : VINGT MILLE) prérédigées par un avocat antivaccin (Fabrice Di Vizio) à l’encontre du premier ministre et de diverses de ses ministres pour « délit d’abstention de combattre un sinistre », « délit d’extorsion », « délit de publicité mensongère », « délit de non-respect des obligations ».

Cet avocat, spécialistes des questions de santé, habitué des plateaux télévisés défendant des positions « antivax » et en faveur du professeur Raoult, commercialisait ses plaintes prérédigées. Il en aurait vendu 20 000. L’ordre des avocats a ouvert une enquête sur ses pratiques professionnelles. Il y aura éventuellement des sanctions à son encontre.

Cet avocat fait partie de cette catégorie de personnes se levant tous les matins pour se demander : « mais qui je vais bien pouvoir emmerder ce matin ? » Au-delà des comptes qu’il aura éventuellement à rendre à son ordre professionnel, il faudrait créer dans le droit français un délit de « foutage de gueule » qui permette de pénaliser ces citoyens qui utilisent les moyens de la démocratie pour en saper les bases. La CJR a passé plusieurs mois à étudier ces plaintes pour pouvoir décider de les rejeter, du temps a été perdu, des salaires des fonctionnaires chargés de travailler sur ces 20 000 plaintes ont été versés… bref, les contribuables ont payé de leurs poches pour ces billevesées. C’est une perte d’argent, de temps, de crédibilité et l’avocat félon continue à pérorer sur les plateaux télévisés sans assumer le moins du monde sa responsabilité. Il faudrait à tout le moins lui faire financer tout ou partie de cette gabegie déclenchée par son action pour qu’il assume les conséquences de ses actes !

Une telle mesure est évidemment difficile à mettre en œuvre et c’est l’honneur de la démocratie de tolérer les dérives d’une minorité pour Une telle mesure est évidemment difficile à mettre en œuvre et c’est l’honneur de la démocratie de tolérer les dérives d’une minorité pour assurer la liberté de la majorité. Mais, hélas, c’est peut-être aussi le chemin qui la mènera à sa perte !

L’épidémie de sondagite est loin d’être vaincue

Avec une constance qui force l’admiration et un manque de discernement qui frise l’incompétence les « spécialistes » de plateaux télévisés passent des journées entières à gloser sur les sondages quasi-journaliers qui tombent comme à Gravelotte pour avancer un pronostic sur le résultat de l’élection présidentielle française d’avril 2022. Quant arrive un nouveau sondage, le préambule est toujours en deux points :

  1. Il ne s’agit pas d’un sondage prédictif mais d’une photographie de l’opinion à un moment donné
  2. Il faut faire preuve de la plus extrême prudence car les élections ces dernières années ont souvent abouti à des résultats très différents des anticipations

Une fois posés ces rappels, les plateaux médiatiques passent ensuite des heures à torturer ces chiffres pour essayer d’en tirer, avec difficulté, des analyses qui paraissent intelligentes. Il faut dire qu’ils sont aussi poussés dans ce sens par des candidats qui brillent par l’absence de programme de gouvernement, il n’y a donc pas grand-chose à se mettre sous ma dent.

Le plus étonnant est que l’un des partis conservateur, Les Républicains (LR), revendique officiellement d’avoir utilisé lancer sa propre « enquête d’opinion » pour constater qu’aucun de ses six candidats à la candidature ne prenait vraiment un leadership naturel dans l’opinion et qu’il fallait donc les départager via un vote des militants en décembre prochain.

Les sondages sont érigés en outil de gouvernement depuis des décennies, ils remplacent plus ou moins l’absence de vision politique. A défaut de programme conçus par les gouvernants et expliqué aux citoyens, on demande à Mme. Michu si elle est d’accord pour augmenter les impôts ou nationaliser les autoroutes et l’on voit comment il est possible de concilier les intérêts du pays avec les résultats des sondages.

Une visionnaire à la dérive

Coco/Charlie Hebdo (21/10/2015)

Christiane Taubira (69 ans), née à Cayenne en Guyane, a connu en engagement visionnaire dans sa jeunesse lorsqu’elle militait pour l’indépendance de cette colonie française artificiellement transformée en « département d’outre-mer (DOM) » en 1946 (après avoir été déjà département français en 1797). Très logiquement, Mme. Taubira, surdiplômée des universités parisiennes (sciences-économiques, sociologie, ethnologie « afro-américaine », agroalimentaire) qu’elle rejoint après avoir été scolarisée en Guyane, développe une pensée qui l’amène à soutenir que l’indépendance est la seule solution possible pour ce confetti de l’empire colonial français. Elle partage cette vision avec son mari au sein du parti créé par celui-ci en 1974 : le Mouvement Guyanais de Décolonisation (MOGUYDE) et la développe à la tête de la revue indépendantiste MAWINA. Le MOGUYDE sera même impliqué dans une tentative ratée d’attentat contre les installations pétrolières guyanaises qui vaudra quelques mois de prison à son mari et leurs comparses.

Cet admirable engagement militant pour l’indépendance des dernières colonies françaises marquait une personnalité ambitieuse et exigeante, un engagement qui s’est malheureusement affadi avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Mme. Taubira se rapproche du parti radical de gauche puis du parti socialiste, est élue conseillère régionale de Guyane en 2010, puis députée de ce territoire en 1993 et se trouve ensuite aspirée par les ors du pouvoir et les dorures des palais de la République, jusqu’à abandonner sa ferveur indépendantiste pour des raisons jamais vraiment explicitées. Renonçant à assurer l’avenir de son peuple, elle va, à la place, consacrer son temps et son énergie à l’élaboration de différentes lois culpabilisantes pour l’ancien colonisateur de son territoire de naissance, dont, en 2001, une loi qui entérine que :

« …la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVème siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. »

Cette loi exclut de fait la traite et l’esclavage dans le monde arabe ainsi qu’à l’intérieur du continent africain.

Nommée ministre de la Justice sous la présidence socialiste de François Hollande, elle promeut la loi ouvrant le mariage aux homosexuels puis démissionne en 2015 par refus du projet de légiférer pour pouvoir déchoir de leur nationalité des terroristes binationaux.

Dernier et récent avatar de sa reconversion dans l’avachissement de la pensée : elle refuse d’inciter publiquement ses concitoyens guyanais à se faire vacciner alors que l’épidémie de coronavirus fait des ravages dans les DOM où les taux de vaccination sont extrêmement faibles ce qui explique en grande partie la recrudescence du virus. Il semble que le vaccin suscite plus de méfiance qu’ailleurs dans ces anciennes colonies car il vient… des anciens colonisateurs.

On ne connaît pas l’avis de Mme. Taubira sur les évacuations sanitaires qui permettent de transférer dans les hôpitaux métropolitains les malades de la Covid de ces départements exotiques où les hôpitaux sont débordés, ni sur les renforts de soignants envoyés dans ces territoires depuis l’ancienne puissance coloniale !

Pourquoi cette femme brillante, excellente oratrice, férue de l’histoire des peuples colonisés, rouée au contact de la politicaillerie franchouillarde, ne s’en laissant pas compter par les journalistes de plateaux télévisés ni par les insultes d’une droite conservatrice déchaînée contre elle, a-t-elle abdiqué d’une pensée indépendantiste positive qui constituait une vraie révolution idéologique et un avenir souhaitable pour les DOM au profit d’engagements victimaires ressassant un passé révolu ?

C’est le syndrome des DOM-TOM, on voudrait se débarrasser de tout lien avec l’ancien colon et faire payer ses péchés originels à ses descendants. On préfère mariner dans le ressentiment plutôt que d’assurer les incertitudes de la liberté et de la responsabilité. Christiane Taubira illustre jusqu’à l’excès cet inextricable contradiction, bien installée à… Paris.

Et les doutes des guyanais sur le vaccin contre le coronavirus sont toujours aigus !

Le pari perdu sur l’intelligence

On a cru un moment la droite française réconciliée avec l’intelligence après l’annonce d’une alliance logique pour les élections régionales de fin juin en région « Sud Provence Alpes Côte d’Azur » (ex-PACA) entre les listes Les Républicains (LR) et La République en Marche (LREM) à mener par Renaud Muselier, l’actuel dirigeant LR de cette région à l’accent qui sent la bouillabaisse. Cet espoir a été balayé en quelques heures. Bien que ces deux partis soient largement d’accord sur l’essentiel, le clanisme à courte vue qui les caractérise a fait rapidement voler en éclat cette tentative avisée.

A l’heure qu’il est les deux maires LR de Nice et de Toulon ont « quitté » le parti LR, la liste LR finalement n’accueillera pas de ministre ni d’élus LREM, mais pourrait sans doute compter quelques militants LREM et on ne sait pas bien si ce dernier parti représentera ou non une liste concurrente. Bref, c’est la pétaudière, ou plutôt la bouillabaisse sur les quais du Vieux-Port. C’est un état finalement assez habituel de la politique locale, depuis Gaston Defferre, et sans doute encore auparavant, les pratiques politiques au sud de Valence relèvent d’un ordre et de règles parfumées à l’aïoli.

Le blocage franchouillard qui veut que « la majorité gouverne et l’opposition s’oppose » perdure et rend inconcevable le principe même d’alliance de gouvernement comme il en existe dans les pays de nord. On aurait pu penser que les nouvelles générations politiques arrivent à dépasser ce réflexe claniste mais il n’en est rien, c’est le côté « gaulois réfractaires » déjà souligné par l’actuel président de la République. On veut voir « les autres » chuter dans les urnes pour pouvoir continuer à les critiquer et à les railler, plutôt que participer à leur gestion.

Heureusement quelques individualités LR acceptent, ou ont accepté, de participer au gouvernement LREM mais ils ont été généralement repoussés, dans les mots ou dans les faits, par le parti conservateur.

Pénurie de terrains pour construire de nouvelles prisons

Voici des années que la droite réclame à cor et à cris la construction de nouvelles prisons afin de pouvoir y enfermer délinquants et criminels ; et faire baisser la surpopulation carcérale. On ne se souvient pas d’ailleurs que ces constructions aient connu une accélération lorsque ladite droite était au pouvoir, mais qu’importe, elle est maintenant rejointe par des partis plus à gauche sur ce principe d’augmenter le nombre de places disponibles, actuellement dans les 60 000, des budgets ont été votés par le parlement et certains chantiers ont déjà démarré.

Ironie de l’histoire, maintenant au pied du mur, un certain nombre d’élus locaux refusent l’idée d’une telle construction sur leurs territoires, et pas forcément les moins sécuritaires. Evidemment il est plus sexy d’offrir à ses électeurs un espace vert ou une galerie commerciale. Alors construire des prisons, tout le monde est d’accord mais allez donc la construire chez mon voisin. La France éternelle…

« Chambre 2806 : l’affaire DSK » de Jalil Lespert

Un documentaire de quatre épisodes (3h30) sur la sexualité de Dominique Strauss-Kahn (DSK), centré sur « l’affaire » du Sofitel qui défraya la chronique en mai 2011 et empêcha l’impétrant de se présenter à l’élection présidentielle française en 2012.

Le spectateur bien informé n’y apprend pas grand-chose de nouveau mais recharge son effarement en revoyant combien cet homme, dominé par ses pulsions sexuelles, pouvait être malfaisant. Tout y passe (si l’on ose dire) : ses maîtresses lorsqu’il dirigeait le Fonds monétaire international (FMI, il se faisait prendre en photo avec elles dans le bureau présidentiel), ses agressions parisiennes, ses soirées échangistes à Lille, ses habitudes new-yorkaises (il a fait monter une femme dans sa chambre la nuit précédant son agression matinale contre la femme de chambre, Nafissatou Diallo), etc.

L’exploit judiciaire de ses avocats américains, de très grosses pointures du barreau local, fut d’arriver à faire annuler les poursuites à son encontre dans l’affaire Diallo à la suite des contradictions de celles-ci (il s’est avéré, notamment, qu’elle avait menti pour pouvoir obtenir un statut de réfugié aux Etats-Unis d’Amérique). Dans l’affaire des soirées échangistes de Lille où il était accusé de proxénétisme, sa défense a argué du fait qu’il n’était pas au courant que les femmes participantes étaient rémunérées par des entreprises pour le prix de leurs faveurs…

Le visionnage d’interviews de ses « amis » du parti socialiste est également édifiant. Certaines datent de l’époque, d’autres du tournage du documentaire. Et tous (l’inénarrable Jack Lang [81 ans aujourd’hui, les cheveux dégoulinant de teinture], Elisabeth Guigou, Jean-Christophe Cambadélis, …) de vanter le pouvoir de séduction, d’intelligence et de compétence du personnage !

La bonne nouvelle c’est que ces « évènements » ont empêché la France d’élire un président déviant. La moins bonne c’est qu’une classe politique de gauche, quasi unanime, et dont il est à peu près acquis que « tout le monde savait », soutenait sans vergogne un candidat pervers. La droite, elle, aurait peut-être ébruité les habitudes du candidat si celui-ci s’était approché du pouvoir de trop près, ou échangé son silence contre autre chose. Qui sait ! Quant à l’image de la France donnée par un directeur du FMI tout autant préoccupé par des aventures avec ses employées que par la dette du Sénégal, pas grand monde ne semble en avoir cure. Triste époque !

DSK, 71 ans et remarié, vit désormais au Maroc de la profession de consultant financier pour les dirigeants de nombre de pays qui font appel à lui. Il ne culpabilise pas excessivement de ce qui s’est passé et comprend difficilement ce qu’on lui reproche. Il a publié un tweet le 4 décembre annonçant pour 2021 un documentaire dans lequel il a accepté de « revenir sur l’ensemble de [son] histoire personnelle et professionnelle de la politique française aux sphères internationales. »

La teinture déborde…

Incident comique dans les suites de l’élection présidentielle américaine, l’avocat du président sortant, Rudy Giulani (76 ans), lors d’une intervention devant la presse durant laquelle il faisait un peu chaud et la teinture dont il couvre le peu de cheveux qui lui reste s’est mise à couler. Cet évènement, à la hauteur du galimatias déversé par l’impétrant pour tenter de contester les résultats de l’élection de son mentor, illustre une nouvelle fois le syndrome de la teinture chez le personnel politique.

Lorsque l’on refuse d’accepter les effets du vieillissement sur ses cheveux on présente un sérieux handicap pour faire de la politique où la réalité est parfois bien plus dérangeante que le simple blanchiment de ses cheveux… Message transmis à Mme. Hidalgo, Royale, Aubry, M. Hollande et bien d’autres !

Le langage de ploucs des nouveaux dirigeants

C’est la nouvelle dérive, celle du langage, qui atteint désormais les plus hauts dirigeants de la planète. On était habitué au mots fleuris de Booba et des supporters de fouteballe. Voici maintenant que les dirigeants eux-mêmes se mettent à parler comme des caquettes-baskets de banlieue en utilisant un langage ordurier, se tutoyant, s’insultant, tout ceci bien e tendu par l’intermédiaire des médias… Quelle époque !

Je m’adresse depuis la Turquie au président français Emmanuel Macron, et je le redirai à l’Otan. Fais d’abord examiner ta propre mort cérébrale… Ces déclarations ne siéent qu’à ceux dans ton genre qui sont en état de mort cérébrale…
Personne ne fait attention à toi. Tu as encore un côté amateur, commence par remédier à cela…
Lorsqu’il s’agit de fanfaronner, tu sais très bien le faire. Mais lorsqu’il s’agit de verser à l’Otan l’argent que tu lui dois, c’est autre chose.
Il est tellement inexpérimenté ! Il ne sait pas ce qu’est la lutte antiterroriste, c’est pour cela que les “gilets jaunes” ont envahi la France.

Le président turc au président français – 29/11/2019

Les forces politiques libanaises, leurs dirigeants, les dirigeants des institutions libanaises n’ont pas souhaité respecter l’engagement pris devant la France et la communauté internationale. Ils ont décidé de trahir cet engagement… Je prends acte de cette trahison collective… J’ai honte pour les dirigeants libanais… [et ce] système de corruption où tout le monde se tient parce que tout le monde a touché. Aujourd’hui, quelques dizaines de personnes sont en train de faire tomber un pays.

Le président français à la classe politique libanaise – 27/09/2020

Crazy Joe Biden is trying to act like a tough guy. Actually, he is weak, both mentally and physically, and yet he threatens me, for the second time, with physical assault. He doesn’t know me, but he would go down fast and hard, crying all the way. Don’t threaten people Joe!

Le président américain au sujet de son challenger démocrate Biden – 22/03/2018

Can you believe the worst Mayor in the U.S., & probably the worst Mayor in the history of #NYC, @BilldeBlasio, just called me a blow hard!

Le président américain au sujet du maire de New York de Blasio – 20/11/2015

A consulter : une page web du New York Times qui recensent les principales insultes proférées par le président américain du moment sur :

Twitter : https://www.nytimes.com/interactive/2016/01/28/upshot/donald-trump-twitter-insults.html.

Certaines sont inattendues venant d’un président mais on sait que Trump n’a aucune barrière ni quant à la vérité de ce qu’il dit, ni, encore moins, sur la forme de ses déclarations. Cet abandon de toute mesure, cet abaissement du discours politique, cette vulgarisation du langage a pour but de plaire au peuple et de rapporter des voix. Cela doit sans doute fonctionner à court terme, on peut craindre l’inverse à moyen et long terme. L’abrutissement des masses n’est jamais payant et tous s’en mordront les doigts un jour.

Le président français ne devrait pas se mettre au niveau de ses collègues Erdogan ou Trump et polémiquer par médias interposés. S’il y a des messages à faire passer il vaut sans doute mieux les faire comprendre par des actions ciblées que des messages Twitter en 140 signes. Ne pas répondre par les mêmes voies aux attaques de caniveau des uns ou des autres honorerait la France et ses représentants.

Si l’on est mécontent des actions d’un Etat tiers contre l’Europe ou la France, une restriction temporaire de la délivrance de visas ou des autorisations d’investissement devrait être plus rapidement compréhensible que des messages sur les réseaux dits sociaux qui ne font qu’attiser des réactions vulgaires et braillardes. La République peut mener ces actions sans le dire, ce serait plus malin et sans doute plus efficace. Il y aurait bien sûr des mesures de rétorsion à anticiper mais les négociations qui s’en suivraient seraient initiées sur une bien meilleure base.

Nabilla vs Anne Hidalgo

La société de consommation et d’abrutissement que nous avons construite et dans laquelle nous vivons pousse les citoyens à se mettre en avant histoire de voir leurs bobines en tête de gondole sur les réseaux dits « sociaux ». Beaucoup sont attirés par le mirage de la gloire éphémère d’un score sur Twitter. C’est ainsi pour les starlettes comme pour les puissants. En 2020 tu n’es rien si tu n’as pas de compte Twitter. C’est le « quart d’heure de célébrité » cher à Andy Warhol.

On voit ainsi que le nombre d’abonnés de la maire de Paris Anne Hidalgo est de 1,5 million d’abonnés quand celui de Nabilla est quasiment du double à 2,7 millions… Un pays où la maire de la capitale communique sur le même média que Nabilla et, qui plus est, avec deux fois moins d’abonnés, est tout de même une nation où tout ne tourne pas très rond.

Que se passerait-il si Mme. Hidalgo fermait son compte Twitter ? Sans doute pas grand-chose vu l’inanité des messages qu’elle y publie. Il existe un compte Twitter de la Mairie de Paris plus un site web de la même mairie, c’est assez pour informer les habitants de cette ville. Est-il vraiment nécessaire de voir la bobine d’Hidalgo cohabiter avec des nunuches de la téléréalité ? La réponse est dans la question.

Compromissions politiques

Vous souvenez-vous de Gaspard Gantzer ? Non ? Ne vous inquiétez pas tout ceci est parfaitement normal. Le garçon, plutôt socialisant fut conseiller du président de la République François Hollande, chargé de la communication. Il tourna ensuite dans le sens du vent de la République en marche, comme nombre de ses camarades. Il lança le mouvement « Parisiennes, Parisiens » pour les élections municipales de Paris en 2020. C’est lui qui proposa de supprimer le boulevard périphérique. Devant les sondages déplorables provoqués par sa candidature, il rallia finalement dans le VIème arrondissement la liste présidentielle menée par Agnès Buzin, pour finalement n’y être pas élu.

Ancien élève de l’ENA (école nationale d’administration), il semble surtout avoir travaillé dans la politique, fort peu dans l’administration et un peu dans le secteur privé via une agence de communication crée en 2017. On apprend récemment qu’il sera chroniqueur de l’émission de télévision journalière « Balance ton Post » présentée par l’inénarrable Cyril Hanouna. Les productions télévisuelles de cet animateur sont généralement des monuments de vulgarité, aussi racoleuses que dispensables. On reste coi devant la décision de Gantzer de rejoindre une telle écurie, est-ce par nécessité ou par goût ? On espérait quand même que malgré ses déboires électoraux cet ancien serviteur de l’Etat aurait manifesté de plus hautes ambitions que de compromettre avec l’un des puissants vecteurs d’abrutissement du peuple que sont les émissions d’Hanouna ! Triste époque.

Mélanchon sur Castex

Déclaration du leader d’un parti d’extrême gauche et député sur la prestation d’un nouveau premier ministre à l’assemblée nationale :

…une sorte de métayer de circonstance, et puis après c’est assez pénible à supporter, quoi, parce que les mots poussent entre les arbres et les arbres entre les mots, donc euh, il est là, il parle à 2 à l’heure, euh, pour dire des banalités, euh, alors heu, alors, bon, soit on le prend mal et on se dit « il se moque de nous », soit on se dit ben « c’est la maximum dont il est capable », donc euh, c’est vraiment… c’est pas un beau moment de démocratie parlementaire, ça c’est sûr…

Comme parfois avec Jean-Luc Mélanchon, c’est assez drôle !