La France pas assez raisonnable

L’une des trois grandes agences de notation des dettes, « Fitch Ratings », vient de dégrader la note de la dette française sur base d’une analyse relativement classique et prévisible. Pour les critères les plus inquiétants :

  • Déficit des finances publiques supérieur aux pays comparables et « plan de stabilisation » (en français, plan de désendettement) annoncé basé sur les prévisions de croissance peu réalistes
  • Incapacité à contrôler les dépenses publiques
  • Niveau de la dette publique élevé
  • Hausse des taux d’intérêt

Lire aussi : https://www.fitchratings.com/research/sovereigns/fitch-downgrades-france-to-aa-outlook-stable-28-04-2023

Le pays n’a pas réussi à équilibrer ses dépenses publiques depuis 1974, date du dernier budget équilibré. Cela veut dire que depuis plus de cinquante ans l’Etat dépense plus qu’il ne gagne, l’ajustement se faisant par une augmentation de la dette dont nous laissons à nos enfants le soin de rembourser. L’habituelle argument des partisans de la dépense publique à tout va, « s’endetter pour investir pour le futur est une bonne chose » ne tient plus que très partiellement. On sait aujourd’hui qu’une bonne partie de cet endettement vient financer des dépenses courantes de l’Etat (sécurité sociale, salaires…) et non plus uniquement de l’investissement. On le voit tous les jours dans les médias, un ministre ou un président de la République n’existe plus qu’en annonçant de nouvelles dépenses pour de bonnes comme pour de mauvaises causes et, surtout, sans expliquer comment de nouvelles dépenses seront financées : par baisse d’autres dépenses, augmentation des impôts ou endettement additionnel.

Les débats parlementaires et politiques ubuesques qui se sont déroulés ces dernières semaines sur la réforme des retraites (report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans) ont consisté principalement pour l’opposition à conditionner ses votes favorables à l’abandon de certaines économies incluses dans le projet de réforme (en termes purement financiers, une non-recette équivaut à une dépense). Le gouvernement à la recherche du consensus a progressivement cédé et adoucit la « brutalité » de la réforme, baissant ainsi le niveau des économies que devait rapporter la réforme pour se retrouver à la fin sans les votes de ceux qui s’étaient engagés à les donner…

Il est vrai que les partis et syndicats d’opposition de gauche proposaient des pistes de financement alternatives au maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans : « taxons les dividendes versés aux actionnaires » ! La classe politique française ne sait financer de nouvelles dépenses publiques qu’en augmentant les impôts, rarement en faisant des économies par ailleurs. La proposition sur les dividendes n’était pas idéologiquement acceptable pour le gouvernement en place qui a donc réussi à faire passer l’âge légal de départ à 64 ans. Il y a déjà des candidats potentiels aux élections présidentielles de 2027 qui s’engagent à ramener cet âge légal à 60 ans s’ils sont élus. Nous verrons bien d’ici-là s’ils maintiennent ce projet et comment ils envisageront de le financer. Ils ont largement le temps « d’avaler leur chapeau » avant cette échéance.

La dégradation de la note de la dette publique française n’a pas entraîné de hausse immédiate des taux d’intérêt auxquels s’endette la République puisque les marchés l’avaient déjà intégrée dans les taux qui sont passés en quelques mois pour les nouvelles émissions de dette de 0 à 3%, et risquent de poursuivre encore leur hausse dans le court terme. S’endetter aujourd’hui coûte plus cher aux contribuables qu’hier. C’est hélas la seule situation qui peut pousser la France à « stabiliser » ses dépenses publiques. De même que faire payer plus cher l’eau ou l’électricité pour le consommateur lui font contrôler ses consommations, augmenter les taux d’intérêt devrait pousser l’Etat à une gestion plus rigoureuse de ses dépenses. Dans notre monde capitaliste, le « signal prix » est le seul qui soit vraiment efficace, pour un Etat comme pour ses citoyens.

Lire aussi : La dette française va coûter plus cher aux contribuables

Publié le
Catégorisé comme Economie

Déficits, déclassement et mauvaise foi

Biche / Charlie Hebdo (01/02/2023)

Avec une mauvaise foi propre au monde politique français la bataille fait rage sur la nécessité, ou pas, d’une réforme des retraites. Les opposants admettent désormais que le système est en « léger » déficit sur les prochaines années mais rivalisent d’idées alternatives pour financer ce déficit permettant d’éviter d’augmenter l’âge légal minimum de départ à la retraite de 62 à 64 ans (à taux plein) comme prévu dans le projet de loi qui a été adopté lundi par suite du rejet de deux motions de censure par l’assemblée nationale. Ces idées vont de la taxation des dividendes, à l’augmentation des cotisations patronales ou ouvrières, voire les deux en même temps, en passant par la baisse des pensions. Le gouvernement a choisi une autre option, celle d’augmenter la durée du travail.

Les sexagénaires qui prennent actuellement leur retraite ont généralement débuté leurs carrières dans les années 1980 à une période où l’âge légal de départ était de 65 ans. Avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 ils ont vu cet âge légal baisser à 60 ans en 1982, accompagné de la réduction de la durée légale du travail hebdomadaire de 40 à 39 heures et de la création d’un « ministère du temps libre » dont la mission était de « de conduire par l’éducation populaire, une action de promotion du loisir vrai et créateur et de maîtrise de son temps ». Quelques années plus tard, en 2000, une nouvelle loi, dite « Aubry », réduisait encore la durée légale du travail hebdomadaire à 35 heures

C’était le temps des illusions qui se sont assez rapidement heurtées au mur de la réalité d’où un plan en 1983 qualifié de « rigueur » alors qu’il ne consistait qu’à équilibrer les dépenses avec les recettes, c’était donc plutôt un plan de bonne gestion. Mais il n’a pas été touché à l’âge de départ en retraite.

En 1996, devant l’insoutenabilité de la dette sociale, y compris la partie liée à l’assurance vieillesse (la retraire), qui ne pouvait manifestement plus être remboursée par les seuls cotisants, cette dette est transférée à un machin créé pour l’occasion, la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale) alimentée par une nouvelle taxe, la CRDS, créée pour l’occasion. Cela veut dire en clair que ce n’est plus le cotisant qui rembourse cette dette mais le contribuable. En gros, on a refourgué les déficits cumulés par la protection sociale ce qui a permis de rendre une nouvelle virginité à l’assurance retraite. La France a toujours su faire preuve de beaucoup de créativité pour masquer ses dépenses. En 2010, le mur de la réalité est toujours en béton armé et l’âge de la retraite doit être augmenté à 62 ans.

En 2022 les programmes électoraux des partis de droite de gouvernement tablaient tous sur une nouvelle augmentation de l’âge minimum à 65 ans, soit le retour à la situation de 1982 ce qui ne paraît pas intellectuellement complètement incohérent puisqu’il y a moins d’actifs aujourd’hui pour un retraité qu’il y a quarante ans. Les négociations menées avec le parlement ont abouti à revoir cet objectif à 64 ans au lieu de 65 dans le projet initial.

Malgré tout, les émeutes ont repris dans les rues des grandes villes de France. Les sondeurs frétillent en demandant aux citoyens s’ils sont satisfaits de devoir travailler deux années de plus et, oh surprise, ils répondent par la négative. Les chaînes d’information en continu ressassent ces sondages et glosent à l’infini, avec fébrilité et gourmandise les images de casseurs et de feux de poubelles. Les hommes politiques s’écharpent avec force arguments misérabilistes et reniements variés. Les partis d’opposition ne voient comme seule porte de sortie que de dépenser toujours plus d’argent public.

En réalité on n’a jamais vraiment trouvé d’autres solutions sérieuses pour accroître la richesse d’une nation que de la faire travailler plus, ce qui ne doit pas empêcher de travailler à une répartition consensuelle de cette richesse créée par le travail et la France à cet égard est dans le peloton de tête des pays occidentaux pour la redistribution via l’impôt. Mais c’est un raisonnement qui n’est pas partagé par la majorité. Comment en serait-il autrement dans un pays qui préfère financer des jeux olympiques ou une coupe du monde de rugby plutôt que ses enseignants, un pays où les campagnes électorales se déroulent sur le plateau de Cyrille Hanouna, animateur de télévision qui se vautre dans la vulgarité et le racolage, œuvrant puissamment à l’abrutissement des masses sur des fréquences attribuées gratuitement par l’Etat. C’est ainsi et c’est notre responsabilité collective, celle d’un avachissement général qui déclasse progressivement le pays. La France a mangé son pain blanc depuis des décennies, vivant largement au-dessus de ses moyens et l’une des contreparties se trouve dans le niveau de sa dette. Alors évidemment il est toujours douloureux de devoir revenir sur des avantages dont tout le monde a profité mais que nous n’avons pas su financer…

Lire aussi : La dette publique

Et le problème n’est pas que financier, il relève aussi de l’égo de la nation qui doit admettre qu’elle n’est plus le « grand pays » doté de la cinquième économie mondiale et de la puissance nucléaire qu’elle croit encore être, mais juste un pays moyen parmi les autres, plus déclassé que ses voisins car refusant de voir cette réalité. Le fameux « grand débat » organisé après les émeutes de 2018-2019 devait servir de psychothérapie de groupe, il a échoué et la contestation revient dans la rue.

Il est probable que cette situation va se régler, comme d’habitude par plus de dépenses publiques jusqu’au jour où le juge de paix, les marchés financiers, refusera de continuer à prêter à la République, ou alors ils le feront à des taux d’intérêt prohibitifs qui forceront ainsi à reprendre le contrôle de la dépense publique. Ce jour pourrait arriver plus vite que prévu, hélas ! La France n’a rarement su se réformer sans contrainte forte.

Le partage de la valeur

Avec un bel ensemble, les politiques et les journalistes se prennent les pieds dans le tapis en mélangeant les termes de « partage de la valeur » et de « partage de la valeur ajoutée » alors qu’ils pensent au « partage des bénéfices ». Il leur faut relire Marx qui a longuement délayé ce sujet dans le premier tome du « Capital » ainsi que « Salaire, prix et profit » du même auteur. Ces réflexions décousues sont renforcées ces derniers temps par la publication des résultats 2022 très significatifs publiés par les compagnies liées au secteur énergétique, tous semblant s’étonner que lorsque que les prix augmentent, en principe, les bénéfices suivent.

Alors les idées fusent pour taxer ces profiteurs et mieux répartir « la valeur » on ne définit pas ce que cette « valeur » que l’on veut partager entre les salariés et les actionnaires, les premiers apportant leur force de travail et les seconds leurs sous. En réalité, les salaires versés aux salariés font partie de la valeur ajoutée dont une définition simple est [Valeur ajoutée = Valeur de la production – Coûts intermédiaires]. En français cela signifie que la valeur ajoutée est composée de toutes les charges de l’entreprise moins ce qu’elle achète à l’extérieur, elle comprend donc bien les salaires payés aux salariés mais pas les dividendes rétribuant les actionneurs apporteurs de capitaux. Dans le partage de la « valeur ajoutée » le salarié a beaucoup et l’actionnaire n’a rien.

En revanche, dans le « partage des bénéfices », l’actionnaire reçoit des dividendes, le cas échéant, et le salarié peut recevoir une participation si son employeur est éligible au processus « d’intéressement/participation » mis en place en France sous le Général de Gaulle et consistant à octroyer aux salariés une répartition du bénéfice (la participation), s’il y a bénéfice bien entendu, ce qui s’assimile aux dividendes versés aux actionnaires, et un bonus dépendant de l’atteinte d’objectifs (l’intéressement) qui est comparable à un supplément de salaire.

Les partenaires sociaux viennent de convenir d’élargir les entreprises éligibles à l’intéressement/participation qui devraient désormais bénéficier à plus de salariés. Les syndicats ouvriers les plus à gauche ne sont pas d’accord car ils privilégient l’augmentation des salaires qui est plus automatique que le versement d’un intéressement et d’une participation qui est conditionné à l’atteinte d’objectifs pour le premier et à la réalisation d’un bénéficie pour le second. Marx indiquait d’ailleurs que si une entreprise réalise un bénéfice c’est donc qu’elle sous-paye les travailleurs… la position des syndicats de la gauche dure intègre ce principe !

En résumé quand on parle de partage de valeur dans l’entreprise entre les salariés et les actionnaires, il faut mettre dans la balance aussi les salaires déjà versés aux salariés. Ensuite, il n’est pas interdit de partager les bénéfices, ou d’améliorer ce partage lorsqu’il existe déjà. C’est ce qui est en train de se mettre en place en France et c’est aussi bien.

Le misérabilisme érigé en mode de pensée

Riss/Charlie Hebdo (18/01/2023)

Le débat en cours sur le projet de loi visant à repousser l’âge légal pour faite valoir ses droits à la retraite et à augmenter le nombre minimum de trimestres cotisés pour ce faire illustre ad nauseam le drame du misérabilisme érigé en mode de pensée. L’essence de la réforme étant de faire travailler les citoyens plus longtemps, ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour nombre d’entre eux. Leur principale argumentation consiste à citer le cas du « cariste » ou de la « femme de ménage » qui ont travaillé dans des conditions physiques difficiles toute leur vie et qui ne peuvent pas envisager de travailler plus longtemps que l’actuel âge légal de 62 ans. Certes, et personne ne le conteste. Des conditions spécifiques de « pénibilité » et de « carrière longue » sont prévues pour permettre de prendre en compte ces cas particuliers mais il n’en reste pas moins que nombre des citoyens mènent des carrières qui leur permettent sans difficultés physiques de poursuivre deux années de plus comme envisagé dans le projet de loi. Ceux qui partent en retraite en ce moment ont démarré leur carrière alors que l’âge légal de départ était de 65 ans, comme d’ailleurs pour la génération précédente. Ils ont vu cet âge légal baisser à 60 ans en 1983 (pouvoir socialiste) puis repasser à 62 ans en 2010 (gouvernement conservateur) et il est probable que leurs enfants vont le voir repasser à 64 sous peu, en attendant d’autres éventuels relèvements.

Cette question du misérabilisme revient à se demander, dans le cas d’espèce, si une réforme des retraites doit être formatée pour répondre aux besoins des plus défavorisés ou si elle doit répondre aux besoins moyens et prévoir des exceptions pour les cas particuliers. Les partis d’opposition, y compris ceux de droite, répondent « oui » au premier terme de l’équation, ceux actuellement au pouvoir optent pour la vision moyenne. C’est un peu une question de philosophie politique.

Le plus comique est de voir aujourd’hui le parti Les Républicains (LR) qui avait fait ses campagnes électorales 2022 présidentielle et législative sur la base d’un âge légal à porter à 65 ans, se battre aujourd’hui pour baisser cette limite, déjà proposée à 64 ans et obtenir d’autres assouplissements à cette réforme qu’il qualifie de « brutale ». Plus des concessions financières sont faites aujourd’hui et plus la prochaine réforme des retraites devra intervenir dans un futur proche. Les prochaines majorités parlementaires auront à gérer la suite.

La dette française en passe d’être dégradée

La dette française au 30/09/2022 : 2 957 milliards d'euros

La société de notation Standard & Poor’s (S&P) a assorti la note de la dette française d’une perspective « négative » en décembre dernier. L’agence Fitch avait déjà fait de même. Cela veut dire que dans six mois la note elle-même sera sans doute aggravée, la dette française serait alors considérée comme plus risquée. Toutes choses égales par ailleurs, le taux d’intérêt demandé sera donc augmenté pour couvrir ce risque, indépendamment des hausses de taux actuellement générées sur les marchés par les banques centrales pour lutter contre l’inflation.

Le ralentissement de la croissance annoncé en France, et surtout la mauvaise gestion des finances publiques générant des déficits significatifs hors de contrôle inquiètent les prêteurs potentiels qui vont donc demander des intérêts supérieurs. On les comprend.

Faillite frauduleuse d’une boutique de cryptomonnaies aux Etats-Unis

La boutique américaine à cryptomonnaies FTX domiciliée aux Bahamas a fait faillite. Son patron, Sam Bankman-Fried dit « SBF », un fringuant trentenaire diplômé en mathématique et en physique, aurait utilisé les avoirs en cryptomonnaies des clients de FTX pour financer des opérations risquées de sa société sœur Alameda Research. Les risques se sont réalisés, FTX n’a pas pu rembourser ses déposants et a été placée en cessation des paiements le 11/12/2022, d’autant plus violemment qu’un mouvement de panique s’est évidement emparé des clients de FTX qui ont tous voulu retirer leurs sous en même temps. C’est un classique de la débâcle financière !

FTX a essayé de se revendre à un partenaire qui aurait pu le sauver du désastre mais il a échoué, d’où la faillite. Il vient d’être extradé des Bahamas vers les Etats-Unis où il est emprisonné pour le moment.

Le liquidateur qui a pris les commandes de FTX et Alameda, John Ray III (ex-liquidateur de Enron) est comparu devant le sénat américain où il a expliqué qu’il avait rarement découvert une telle défaillance de contrôle interne dans une société financière qui gérait plusieurs milliards de dépôts ce qui, même constitués en cryptomonnaies, nécessitait une rigueur a priori totalement absente de la gestion de SBF.

Nous avons manifestement affaire à un échec d’une proportion incroyable, mais je ne veux pas le caractériser plus en avant.

John Ray III

Cette boutique à cryptomonnaies n’étant pas considérée comme une banque elle était donc soumise à beaucoup moins de contrôles de l’administration et de la profession Mise dans les mains de forbans de la finance, inexpérimentés et avides, comme SBF et les siens, le résultat est ce que l’on constate. La faillite devrait se solder par plusieurs milliards de dollars de perte pour les déposants. Certains sont français et n’ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque personne ne semble prêt à renflouer FTX, l’Etat américain encore moins que les autres.

Après le krach du cours de cryptomonnaies (le bitcoin est aujourd’hui de 16 000 USD après être monté à près de 65 000 USD fin 2021), les investisseurs ont à affronter la faillite de FTX, la deuxième plateforme d’échange de cryptomonnaies. Certains sont de simples particuliers qui ont investi les économies de la famille dans ces instruments spéculatifs. Ils ont perdu par défaut de clairvoyance et de réflexion. Faire un dépôt dans une banque ou une boutique du style de FTX cela équivaut financièrement à faire un prêt à cette institution. Si l’emprunteur tombe, le prêt n’est pas remboursé et le déposant est spolié. Il faut bien mesurer le degré de risque de défaut que présente la banque avant de lui prêter. En Europe il existe un « parapluie public » qui garantit les dépôts jusqu’à 100 000 EUR en cas de défaillance de la banque. Dans un tel cas cela veut dire que le contribuable se substitue à la banque pour rembourser le déposant jusqu’au plafond de 100 000 EUR, au-dessus la mise est perdue. Cette garantie ne joue pas pour les boutiques spéculatives, et c’est heureux.

L’investisseur, particulier-amateur ou professionnel, doit choisir où il met ses sous en fonction du risque qu’il est prêt à prendre et de la rentabilité attendue.

En gros : mettre ses sous à la Caisse d’Epargne est potentiellement moins rentable mais plus sécurisé, investir dans les cryptomonnaies est beaucoup plus risqué mais parfois plus rentable. Entre les deux il faut choisir.

C’est le b-a-ba de l’investissement qui devrait être enseigné aux enfants dès l’école primaire ce qui leur éviterait quelques déconvenues une fois adulte.

Publié le
Catégorisé comme Economie

Le Royaume-Uni en difficultés

Une nouvelle première ministre conservatrice, Liz Truss, désignée en catimini après la démission sans gloire de son prédécesseur, Boris Johnson, a lancé un collectif budgétaire bâclé délivrant des baisses d’impôt pour les plus riche et renonçant à l’augmentation d’impôt sur les sociétés décidée par le gouvernement précédent pour financer l’accroissement des dépenses du Royaume liée à la crise sanitaire.

Toutes ces annonces de baisses (ou de non-augmentations) d’impôt ont un peu inquiété Monsieur le Marché qui est d’habitude plutôt gourmand de ce genre de politique fiscale favorisant les investisseurs. Du coup la livre sterling a perdu beaucoup de sa valeur et les taux d’intérêt de la dette britannique ont augmenté. La banque centrale britannique a initié la hausse de ses taux d’intérêt de base pour lutter contre les attaques contre la monnaie nationale. Le nouveau ministre des finances qui a décliné ce budget a expliqué un peu négligemment que les baisses d’impôt seraient financées par un accroissement de la dette publique sans donner plus de détails. A priori Monsieur le Marché n’est pas très enthousiaste à l’idée de financer cette dette. Sans doute Londres croyait encore au mythe de l’argent magique éternel.

Du coup, branle-bas de combat au Royaume-Uni, un mois après sa désignation la première ministre vacille, le ministre des finances est démis de ses fonctions, la cote de popularité du parti conservateur est au plus bas et les baisses d’impôt sont repoussées à plus tard.

Tout ceci fleure bon un amateurisme auquel le Royaume-Uni nous a un peu habitué depuis les négociations pour sa sortie de l’Union européenne (UE). On dirait que ce pays protestant se rapproche du laisser-aller latin dans la gestion de ses finances publiques. C’est inattendu. Les opposants à la sortie de l’UE clament que c’est là le résultat de cette décision. C’est aller un peu vite en besogne tant le chaos d’aujourd’hui semble plutôt être le simple résultat de l’incompétence de dirigeants de rencontre plus concernés par leurs comptes Twitter que par la théorie économique pourtant largement élaborée en l’Angleterre au cours de l’histoire contemporaine.

Lire aussi : Le Royaume-Uni montre le chemin

Bagarres dans les copropriétés françaises

Un des effets collatéraux de la guerre d’Ukraine est de provoquer des inquiétudes dans les copropriétés sur leur capacité à chauffer leurs immeubles en hiver. La température de 19° recommandée depuis des décennies pour les logements comme pour les bureaux en hiver n’est que très rarement volontairement respectée en France. Lorsqu’elle est constatée elle résulte le plus souvent, soit d’un incident technique, soit de l’incapacité financière des propriétaires à recharger leurs chaudières.

Prenons au hasard les échanges par courriels en cours dans une copropriété parisienne bourgeoise (mais pas bohème) dont le chauffage est collectif, c’est-à-dire que la consommation d’énergie n’est pas facturée individuellement :

12/09/2022 – 19h41

Bonsoir,
Le compte-rendu de la réunion du Conseil Syndical du 7 septembre 2022 mentionne à juste titre, à propos du chauffage, les « consignes gouvernementales sur la réduction de la consommation d’électricité », il faut aussi être conscient que la vapeur de la CPCU, c’est aussi beaucoup de gaz ainsi que le montre la répartition des sources d’énergies utilisées. (Cf. chiffres 2021 ci-dessous, tirés du site de la société)…

06/10/2022 – 21h46

Bonsoir
Je veux simplement appuyer le point sur le chauffage.
Dans notre appartement nord est bâtiment A radiateur ouvert ça monte à 25 degrés.
Les chambres ont les radiateurs éteints et la température est à plus de 21.5.
En journée nous ouvrons les fenêtres avec les radiateurs coupes dans le séjour pour faire redescendre la température.
Il y a surement quelque chose à faire il serait bon de refaire passer le chauffagiste

07/10/2022 – 10h38

Bonjour
Je ne suis absolument pas d’accord avec le courriel ci-[dessus] en ce qui concerne le chauffage.
Il n’appartient pas à une copropriétaire ne faisant pas partie du conseil syndical de décider de la politique de chauffage pour l’ensemble de la résidence.
Si les conditions climatiques actuelles sont relativement clémentes, elles peuvent se dégrader à tout moment comme cela a été le cas dans la semaine du 26/9 durant laquelle l’absence de chauffage était difficilement supportable.
Quant aux « consignes gouvernementales » évoquées, elles n’ont strictement aucune valeur juridique contraignante.
Je demande donc que le chauffage soit maintenu selon les modalités actuelles.

07/10/2022 – 15h53

Bonjour,
Je me joins à la demande de révision de la politique chauffage de Monsieur XXX. A la mi-Juin dernier, j’avais été surprise en constatant des radiateurs encore chauds après des épisodes de grand beau temps (signalé en A.G.).

08/10/2022 – 11h49

Ne serait-il pas temps de reconsidérer, positivement, l’installation de compteurs individuels tant pour le chauffage que pour l’eau ? Ca pourrait peut-être contribuer à une meilleure conscience de l’utilisation de l’énergie et des ressources…
Si ma mémoire est bonne, la loi et les décrets sont passés, mais l’AG considère qu’elle est souveraine par rapport à leur application !

08/10/2022 – 15h56

Je suis tout à fait d’accord avec cette proposition, sachant toutefois que le loi impose je crois un vote à la majorité de l’AG (à vérifier) pour la mise en place des compteurs individuels, qui sont la seule façon de responsabiliser chacun et de répartir équitablement les charges de chauffage. Ceci vaut également pour l’eau.
Par ailleurs, pour mieux inciter à l’installation de double vitrages, en plus des aides gouvernementales, ne serait-il pas possible d’attribuer, dans le cadre d’une campagne d’installation, sur deux ans par exemple, le montant des économies d’énergie réalisées par la collectivité à ceux qui mettraient ces nouveaux vitrages en place? Cela ne couterait rien aux autres et pourrait présenter un caractère incitatif.
Il est assez honteux de devoir ouvrir ses baies vitrées pour réduire la surchauffe de nos appartements, dans la conjoncture économique actuelle mais aussi pour des raisons environnementales et sanitaires. Que les consignes gouvernementales n’aient pas un caractère coercitif ne change rien à l’affaire! Merci de tout faire pour que cesse la surchauffe inutile de nos immeubles, et l’objectif des 19 degrés est sans doute le meilleur pour notre santé, pour notre économie et pour notre environnement.

Chers voisins, je souhaite que la gestion de notre collectivité s’améliore!

10/10/2022 – 11h45

Bonjour,
Au dernier mail (de Monsieur XXX), je me permets toutefois d’ajouter que, depuis des années, les associations (UFC, ARC…), déconseillent l’installation de « répartiteurs de frais de chauffage » dans les logements collectifs. J’en veux pour preuve l’articulet encore tout récemment publié (joint)
Mais peut-être y a-t-il d’autres solutions pour améliorer notre consommation ?

Bref, c’est l’habituelle confrontation entre les intérêts individuels et l’intérêt général. La bonne nouvelle est que certains admettent la surchauffe et donc un gisement possible d’amélioration sans nuire considérablement au confort de tous. D’autres ne veulent rien changer et surtout ne pas individualiser la facturation ce qui reviendrait à leur faire payer leur surchauffe. Ils préfèrent largement la faire financer par les propriétaires frugaux en chauffage.

Cette querelle picrocholine de peu d’importance montre, si besoin en était, l’importance du signal-prix. Tant que les consommateurs ne payent pas le vrai prix de leur consommation, ils ne sont pas incités à la maîtriser.

Vive la sobriété

En ces temps de prix élevés de l’énergie, le pouvoir français se met en tête de sensibiliser les citoyens pour réduire leur consommation d’énergie. On se croit revenu en 1973 lorsque Pierre Messmer, premier ministre de Pompidou, lançait la campagne « antigaspi » à la suite du choc pétrolier : limitation de la vitesse sur les routes (90 km/h sur les routes et 120 km/h sur les autoroutes), suspension des courses automobiles et des rallyes, interdiction de la publicité lumineuse la nuit, réduction des heures de diffusion de la télévision publique, etc. C’était il y a près de 50 ans ! Aussitôt les surcoûts du pétrole absorbés par les utilisateurs, ils se sont empressés d’oublier ces mesures restrictives qu’il n’aurait pas été inutile de maintenir, que ce soit pour des considérations écologiques ou plus simplement pour favoriser le « pouvoir d’achat » des consommateurs. Quand on roule à 120 km/h on brûle moins de carburant qu’à 130 et on dépense moins de sous.

Nouvelle crise aujourd’hui élargie à l’ensemble des sources d’énergie et le gouvernement ressort des mesures similaires en ajoutant la nécessité de chauffer les bureaux et les logements en hiver à 19° au maximum. 5 décennies plus tard les mêmes causes produisent les mêmes effets, gouvernement et citoyens redécouvrent qu’en chauffant à 19° on dépense moins qu’à 21°, quitte à se couvrir un peu plus lorsqu’arrivent les frimas de l’hiver.

La morale de cette histoire est que seule la hausse des prix est susceptible de changer les comportements des consommateurs. Les plans « antigaspi », les slogans sur la sobriété et autres discours écologiques ne sont que billevesées, oubliées aussitôt la crise passée La seule façon de faire baisser la consommation d’énergie est d’augmenter ses prix. Ce n’est qu’aux pieds du mur que les consommateurs ajustent leurs achats.

Cela dit, la France étant un pays fortement redistributif, il n’est pas interdit ensuite de prendre dans la poche des uns pour aider ceux qui ne peuvent pas faire face aux prix actuels de l’énergie. C’est ce qui est fait aujourd’hui l’Etat avec les différents boucliers tarifaires mis en place, consistant à faire payer par les contribuables ce que les consommateurs ne peuvent ou ne veulent pas payer. L’exercice a ses limites et il convient de la manipuler avec subtilité pour laisser le signal-prix jouer son rôle : celui de la baisse de la consommation.

La démagogie à l’assaut des « superprofits »

Différents parlementaires, plutôt de gauche mais pas seulement, sont partis à l’assaut des « superprofits » que réaliseraient les entreprises « profiteuses de la guerre en Ukraine » et qu’il faudrait taxer. La bonne nouvelle est que ces profits sont déjà taxés puisque l’impôt sur les sociétés (IS) étant proportionnel (25%) au bénéfice, si une entreprise réalise plus de profit elle paiera donc plus d’IS, toutes choses étant égales par ailleurs.

Ce qu’expriment probablement maladroitement ces élus c’est qu’ils voudraient une « super-taxe » (en plus de l’IS) sur les profits des entreprises concernées, plutôt qu’une taxe sur les « superprofits ». C’est théoriquement possible à mettre en œuvre et il suffit de la voter dans la Loi de finances 2023. Après, il faudra en définir le périmètre et donner les critères à retenir pour désigner ce qu’est une entreprise « profiteuse de guerre » ? Pas facile à faire intelligemment et, certainement, un débat qui promet des affrontements idéologiques de première catégorie…

Pour le moment, le gouvernement français s’est contenté d’obtenir du pétrolier Total dont le siège est en France, mais dont les actionnaires sont mondialisés, une ristourne de 20cts/litre de carburant dans les stations Total en France. Ces stations étant jusqu’ici celles qui vendaient l’essence la plus chère, cette remise ramène le prix de vente au consommateur un peu en dessous de celui des stations d’autres marques, du coup ces dernières estiment la concurrence faussée et ont obtenu des aides spécifiques de l’Etat pour les plus petites d’entre elles. Et on est entré dans la mécanique infernale des subventions en économie de marché. La prochaine étape, complexe, sera la sortie de ces dispositifs qui n’ont pas vocation à être éternels mais auxquels les consommateurs s’habituent très vite… tout en pestant sur le fait qu’ils payent trop d’impôts !

Lire aussi : Le cours du pétrole revient à un étiage cohérent

AGHION Philippe au Collège de France, leçon donnée le 27/10/2020 : « Destruction créatrice et richesse des nations / Le débat sur l’environnement » 4/6

Chaire : Économie des institutions, de l’innovation et de la croissance

Cours : Destruction créatrice et richesse des nations

Leçon :  https://www.college-de-france.fr/site/philippe-aghion/course-2020-10-27-14h00.htm

Partie 1 : Introduction

En ces temps d’épidémie Covid nous sommes un peu dans une période de pessimisme ambient alors que l’innovation va nous permettre de traiter ce sujet. Une autre raison de pessimisme est le réchauffement climatique qui pousse certains à affirmer que nous sommes condamnés à la décroissance pour y faire face. Dans les années 1970 eut lieu une prise de conscience que la surpopulation allait causer des difficultés à l’humanité d’où la proposition de la décroissance. Dans les années 1990 c’est le réchauffement climatique qui a commencé à inquiéter avec l’augmentation de l’émission des PPM (particules de dioxyde de carbone par millions) aux conséquences dommageables. Sommes-nous condamnés à la décroissance ?

Dans une économie où l’activité est dépendante de l’accumulation du capital et de la consommation du stock de matières premières énergétiques, le développement n’est pas soutenable et la croissance ne peut pas durer éternellement. La croissance du capital va forcément être limitée un jour par l’extraction du stock d’énergie qui est fini. C’est le raisonnement de Greenpeace, mais l’innovation va permettre de limiter le besoin d’énergie nécessaire pour la croissance, voire de s’en passer complètement, et atteindre ainsi une croissance durable.

La mauvaise nouvelle est que les entreprises ne vont va pas spontanément aller vers cette innovation verte.

Partie 2 : L’effet de dépendance au sentier (path dependence)

Dans le marché de l’automobile on distingue les brevets verts (véhicules électriques) des autres brevets (véhicules polluants). Depuis 1978-2005 les brevets triadiques (déposés en Europe, aux Etats-Unis et au Japon) polluants sont plus nombreux que les verts mais ces derniers rattrapent doucement leur retard. Malheureusement, les entreprises innovent dans le domaine où elles ont déjà réussi (path dependence) donc les brevets polluants restent majoritaires. Il va falloir que l’Etat intervienne pour rediriger les investissements.

On connaît les passés des entreprises en matière de dépôt de brevets et l’on constate que le flux d’innovations propres dépend du stock d’innovation propres (clean), et vice-versa pour les innovations polluantes (dirty). C’est la « dépendance au sentier ». Plus j’ai fait du sale dans le passé plus je vais continuer à faire du sale. Si l’Etat n’intervient pas les entreprises ne vont pas aller vers le propre toutes seules.

En revanche, on constate que plus le prix du carbone est élevé et plus les entreprises vont innover dans le propre. On peut donc diriger le changement technique à travers le prix du carbone.

On réalise des simulations sur l’effet-prix du carbone sur les flux de brevets propres vs. sales. Si en 2005 on avait taxé à 40% le prix carbone les courbes se croisent et le propre surpasse le sale. Evidemment augmenter les taxes n’est pas très populaire, on peut aussi raisonner en termes de subventions à l’innovation verte, vers les entreprises comme vers la société civile.

Partie 3 : En quoi la prise en compte de l’innovation change les termes du débat ?

Nordhaus vs. Stern

Le constat de Nordhaus (modèle DICE) est que les entreprises produisent en fonction de différents facteurs (travail, coût du carbone, capital) mais leur productivité dépend négativement de la qualité de l’air. En produisant les entreprises détériorent le climat ce qui fait baisser leur productivité et va contre la croissance. Mais chaque producteur ne prend pas en compte l’effet de sa propre production sur la détérioration de climat, donc il ne s’autodiscipline pas. Chaque entreprise pense qu’elle a un effet négligeable sur les émissions globales de CO2, elles ne se disent pas que leur propre productivité va baisser du fait de la pollution. Cet effet n’est pas internalisé d’où l’utilité de l’instrument taxe carbone pour embarquer cet effet pollution/productivité.

Stern est pour la taxation immédiate et massive pour éviter une perte de PIB à court terme quand Nordhaus prône de ne pas tuer le potentiel de croissance de l’économie, donc y aller progressivement pour ne pas casser la croissance qui permettra d’affronter le problème dans le temps.

C’est en fait une question de taux d’actualisation : Nordhaus privilégie les générations présentes en taxant progressivement, Stern favorise les générations futures en taxant immédiatement de façon très significative. Mais le modèle doit évoluer avec l’introduction de l’innovation.

2 instruments pour 2 externalités

Supposons une économie qui produit des véhicules électriques non polluants et des véhicules thermiques polluants. Les entreprises peuvent innover dans les deux secteurs. Nous avons en fait deux externalités : l’externalité environnementale (la pollution) mais aussi l’externalité technologique de la path dépendance qui veut que si j’investis aujourd’hui dans le polluant, j’y investirai aussi probablement demain. Dans ce monde à deux externalités il faut deux instruments de politique économique : la taxe carbone et la politique industrielle (subvention à l’innovation verte). L’intervention de l’Etat complète la décision des entreprises.

Il faut agir maintenant car plus on attend et plus il faudra agir durement (coût de l’intervention encore plus fort c.a.d. taxe carbone à mettre en œuvre plus tard) et plus la consommation future sera inhibée. Au bout d’un temps fini les entreprises prennent le relais de l’Etat qui n’a plus besoin d’intervenir et les entreprises vont aller naturellement vers les investissements verts sans plus d’incitation, car c’est leur intérêt.

En appliquant la combinaison des deux instruments, taxe carbone et subvention, on peut donc agir plus modérément avec la taxe et donc moins freiner sur la croissance. C’est plus vivable avec « la carotte et le bâton ».

Le débat Nord-Sud

L’environnement est un bien commun mondial. Lorsqu’un pays investit dans le propre, toute la planète en bénéficie. En revanche il y a la tentation du free rider qui pousse un pays à ne rien faire en se disant son inaction n’aura pas d’impact sur l’ensemble. Evidemment le Sud reproche au Nord de s’être développé en polluant en lui déniant le droit d’en faire autant. Le Nord répond, oui c’est vrai mais si on continue à polluer, tout le monde coule.

Aujourd’hui le Nord possède différentes technologies (ce qui n’était pas le cas au XIXème) et peut les mettre à disposition du Sud pour moins polluer. La Chine est un cas à part au Sud car elle innove beaucoup. Le deal serait que le Nord dise au Sud on vous donne les technologies vous permettant de vous développer en polluant moins que nous au XIXème pendant la révolution industrielle et en échange on se fixe des objectifs communs de réduction du CO2

Nous n’aurions même pas besoin d’un accord multilatéral ; si le Nord passe aux investissements verts, le Sud suivra presqu’automatiquement car ne pourra plus produire « sale » de façon rentable. C’est l’externalité technologique.

La mauvaise nouvelle c’est que le libéralisme économique peut générer l’apparition de paradis polluants, des places où l’on favorise la concentration d’industries polluantes qui réexportent ensuite leurs productions vers les pays « verts ». Ce genre de cas se traite avec la taxe carbone aux frontières qui pourrait être introduite dans les nouvelles règles de l’OMC.

Partie 4 : Penser la transition énergétique

Les énergies intermédiaires peuvent être moins polluantes que les hydrocarbures mais plus polluantes que les énergies renouvelables, le gaz naturel ou le gaz de schiste (qui est un gaz naturel non conventionnel). Le gaz est moins polluant que le charbon ou le pétrole. Faut-il subventionner la recherche et le subventionnement de ces énergies. Aux Etats-Unis on a vu une augmentation de la part du gaz dans la production d’électricité en remplacement de celle du charbon qui a diminué. Il y a eu substitution depuis 2008.

A court terme on remplace le charbon par du gaz et on pollue moins par unité d’énergie produite. Mais il y a des effets indirects. Notamment la baisse du prix du charbon car il y aura plus d’offre de matières premières. Donc on va rendre le prix de l’énergie en général moins cher, donc la demande va augmenter… donc plus de pollution. Il faut comprendre quel effet domine : le direct ou l’indirect. Aux Etats-Unis, à court terme l’arrivée du gaz de schiste a fait baisser la pollution, même en prenant en compte la baisse du prix de l’énergie qui a entraîné une augmentation de la consommation.

Mais à long terme i y eut un effet pervers. L’arrivée du gaz de schiste a entraîné une plus forte demande d’innovation sur les technologies du gaz de schiste, au détriment des renouvelables moins polluantes. On voit cet effet avec le nombre de brevets liés au renouvelable qui a baissé aux Etats-Unis à partir de 2008. C’est l’effet pervers du gaz de schiste.

Il faut garder le gaz de schiste mais éliminer les effets indésirables avec un mix de taxe carbone « raisonnable » et de subventionnement des investissements verts.

Partie 5 : Le rôle de la société civile

L’intervention de l’Etat permet d’inciter les entreprises à se tourner vers les investissements verts, mais est-ce suffisant ? Le débat sur la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) : faut-il que les entreprises aient comme seul objectif la maximisation du profit ? C’est la position de Friedman (ultralibéral, 1970) qui ajoute que s’il y a des points qui ne plaisent pas à l’Etat c’est à lui de mettre en place des régulations (contre le travail des enfants par exemple), chacun dans son rôle. Certains antilibéraux sont également friedmanniens car ils craignent que la RSE déresponsabilise l’Etat…

Mais l’Etat a aussi ses propres limites et dysfonctionnements : il est sous pression du lobbying et il ne peut rien faire tout seul si les autres pays agissent différemment. Pourquoi ne pas s’appuyer également sur la société civile, les consommateurs. Il y a aussi les actionnaires qui peuvent orienter le choix des entreprises.

Faire de la publicité sur les produits « environnementaux ». Les préférences des consommateurs sont aussi forgées par leur éducation.

La concurrence tend à faire baisser les prix donc augmenter leur production/consommation et polluer plus (effet chinois). Mais dans un pays où les consommateurs se soucient de l’environnement la production va être poussée vers l’innovation verte pour attirer les attirer. Ce peut être une force importante comme démontré par des calculs économétriques qui montrent qu’une intensification des valeurs sociales des consommateurs dans un monde concurrentiels équivaudrait à une augmentation de la taxe carbone de 40%.


Pour une politique verte efficace il faut combiner tous les instruments passés en revue : taxe carbone, subventions, énergie intermédiaire, concurrence et éducation des consommateurs.

Parie 6 : L’économie politique de la taxe carbone

Les tentatives d’appliquer en France le principe du « pollueur-payeur » a échoué (exemple des « Gilets jaunes » en 2018) car les taux d’effort demandés étaient plus importants en pourcentages de leurs revenus pour les ménages les plus modestes que pour les plus favorisés. Il y avait aussi une inégalité horizontale entre villes et campagnes. L’idée était bonne mais l’aspect redistributif n’avait pas été pris en compte et, surtout on a compris que cet argent collecté n’était pas affecté à l’énergie verte, mais utilisé par l’Etat pour lui-même. De plus, cette taxe est arrivée à un moment où, conjoncturellement, le prix du pétrole augmentait, donc un calendrier très mal choisi. On a loupé l’économie politique de cette réforme, comme celle des retraites d’ailleurs.

Le président Macron va à Canossa en passant… par Alger

Juin / Charlie Hebdo (24/08/2022)

Nous venons de vivre quelques mois de tension dus à la énième brouille entre la France et l’Algérie sur des questions mémorielles et migratoires, la température se réchauffe et le président français a démarré ce soir une visite « officielle et d’amitié » de trois jours à son alter égo algérien. Cette énième réconciliation sent le gaz et on peut craindre que la France se prépare à compromettre avec Alger pour y acheter plus de gaz en substitution du gaz russe.

Vaut-il mieux que la France dépende de l’Algérie ou de la Russie pour ses importations de gaz ? La réponse n’est pas évidente. La Russie fait la guerre à l’occident, y inclus la France, l’Algérie n’aime pas son ancienne puissance coloniale et lui fait savoir, parfois vertement. Le mieux serait de laisser les autres pays européens acheter le gaz algérien et que la France aille acheter au Qatar, aux Etats-Unis d’Amérique, en Norvège etc., partout plutôt qu’à Alger.

La prochaine brouille entre les deux pays est déjà inscrite dans le calendrier et les contrats commerciaux, surtout ceux de nature politique comme pour l’énergie, seront forcément perturbés lors de la prochaine fâcherie. On peut imaginer que l’Algérie ne va pas déclarer la guerre demain à la France, mais elle ne sera jamais mécontente de la menacer ou de lui nuire. C’est ainsi, le passé étant ce qu’il est entre la France et l’Algérie, il vaudrait mieux pour Paris ne dépendre que le moins possible d’Alger, surtout concernant des produits aussi stratégiques que les hydrocarbures. Il reste assez de fournisseurs disponibles dans le monde pour pouvoir se passer de l’Algérie. Le choix de ceux-ci relève juste d’une question de gestion du risque dans laquelle l’intrusion de la politique est toujours malvenue.

Lire aussi : STORA Benjamin, ‘Rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie’.

Le cours du pétrole revient à un étiage cohérent

https://prixdubaril.com/;

Alors que le cours du pétrole revient dans un étiage plus acceptable, dans les 100 USD par baril, le concours « je dépense plus d’argent public que toi » fait toujours rage en France. Le parlement avait voté un subventionnement du prix de vente de l’essence de 15 à 18 centimes/litre du 1er avril au 31 août, puis l’a portée à 30 centimes à compter du 1er septembre, puis être réduite à 8,33 centimes au 1er novembre et disparaître au 31 décembre.

Ce transfert de charges du consommateur au contribuable se chiffre en milliards d’euros et le plus croquignolet dans cette histoire est qu’il a été imposé au gouvernement par la droite conservatrice Les Républicains (LR) qui voulait même bloquer les prix de vente de l’essence à 1,50 EUR/l, tout en critiquant les déficits publics…

La logique économique voudrait que la subvention soit flottante, c’est-à-dire varie en fonction des cours du pétrole. LR a affirmé que le transfert des charges sur les contribuables restait justifié malgré la baisse du baril de brut car « les français avaient beaucoup dépensé ces derniers mois et devaient se refaire ». Le maintien de cette subvention non ciblée, qui bénéficie aux riches comme aux pauvres, est contre-intuitive à bien des égards : coût prohibitif pour les contribuables, avantage préférentiel donné aux véhicules à gros moteurs, effet prix déconnecté de l’objectif de frugalité affiché pour des raisons écologiques…

L’addiction à la dépense publique en France est devenue telle que même les partis en principe économiquement libéraux vantent et votent des mesures accroissant ces dépenses à l’effet discutable. La prochaine crise sera sans doute financière en Occident, les pays mal gérés et surendettés seront les premiers à en payer le prix, leurs citoyens seront alors en première ligne !

Vous n’aimez pas l’inflation ? Mangez du poisson !

En vente chez Intermarché (05/08/2022)

Alors que l’inflation refait son apparition en Europe, on constate que nombre de produits alimentaires restent encore abordables. C’est le cas de certains poissons qui sont en-dessous de 10 EUR/kg soit largement moins que la viande de bœuf ou de veau par exemple, et comparables au poulet ou au porc. Certes, il y a la tête et les arrêtes qui, une fois enlevées, augmentent un peu le prix du kilo consommable, mais le poisson reste très compétitif et, en plus, excellent pour la santé.

Le temps des arbitrages est venu, pourquoi ne pas passer du steak de bœuf aux sardines grillées pour préserver son pouvoir d’achat ?

L’opposition parlementaire s’entend pour dépenser plus

Le concours du « je vote pour dépenser plus d’argent public que mon voisin » bat son plein à l’assemblé nationale française. Les résultats des élections législatives de juin dernier ont porté sur les bancs de cette assemblée trois blocs d’importance à peu près équivalente : la droite, la gauche et le centre-droit (qui conserve une majorité relative). Les deux premiers groupes composés de différents partis se sentent pousser des ailes du fait de leur succès électoral. Ils ont décidé de mener la vie dure à la majorité présidentielle.

La gauche, menée par le parti « La France Insoumise – LFI » transforme l’hémicycle en poulailler où caquètent des gallinacés majoritairement occupés à crier ou faire claquer leurs pupitres. La droite, dominée par le parti « Rassemblement National – RN » veut paraître plus respectable et susceptible d’accéder au pouvoir dans un avenir proche adopte clairement une attitude d’opposition systématique en cherchant, de façon plus subtile que leurs concurrents de gauche, à ennuyer le pouvoir.

Les uns comme les autres se retrouvent pour accroître la dépense publique. Nombre d’amendements sont votés contre le gouvernement pour distribuer de l’argent public au-delà de ce qu’il propose. De la revalorisation des retraites aux « chèques-énergie » en passant par toute une série d’aides à distribuer aux citoyens… tout y passe pour transférer aux contribuables une partie des coûts payés par les consommateurs et les partis d’opposition s’y retrouvent en donnant l’impression à leurs électeurs qu’ils prennent leurs intérêts en compte ce qui leur permet au passage de savonner la planche du gouvernement en lui imposant des dépenses qu’il faudra bien financer d’une façon ou d’une autre par de l’impôt ou par de la dette ; pas sûr qu’une telle unanimité se retrouve sur le volet recettes du budget, la gauche et la droite ayant généralement des positions diamétralement opposées sur la réponse à la question : « comment finance-t-on les dépenses » ? L’impôt pour la première, l’activité économique (accompagnée d’une baisse des prélèvements fiscaux) pour la seconde sont les réponses généralement apportées à cette question lancinante depuis 50 ans. Rappelons une nouvelle fois que le dernier budget équilibré de la République date de 1974 (cf. graphe INSEE ci-dessus). Depuis cette date, la France a systématiquement dépensé plus qu’elle n’a encaisse.

Pour le moment, l’assemblée nationale ressemble à une cour d’école où s’affrontent des gamins morveux. Ce n’est pas très brillant, et surtout peu efficace. On a les dirigeants que l’on mérite !

Comment attraper le gogo

Juin / Charlie Hebdo (22/07/2022)

On ne dit plus « économies d’énergie » mais « sobriété énergétique ».

Maintenant que la Russie a repris son rôle favori de perturbateur de l’Occident tout en continuant à fournir l’Europe de l’Ouest en gaz et pétrole, les dirigeants des pays acheteurs rivalisent d’expressions tempérées pour ne pas affoler le gogo. Le consommateur-électeur occidental est particulièrement chatouilleux sur le sujet de son confort et il s’agit surtout de ne pas le brusquer. On utilise donc les termes appropriés pour cacher la vérité à Mme. Michu : l’énergie fossile va disparaître un jour et, plus on se rapprochera de l’échéance plus cette énergie sera rare et donc chère.

Poussés par la rareté et le conflit russo-ukrainien les produits pétroliers connaissent déjà une hausse sensible de leurs cours dont se réjouissent les pays producteurs, la Russie la première. Pour le moment on transfère sur le contribuable le coût que le consommateur ne veut (ou ne peut) pas payer atténuant ainsi l’impact de l’effet prix sur la réduction de la consommation des produits pétroliers amenés à se raréfier.

L’Etat est soumis à des « injonctions contradictoires » : réduire la consommation des produits pétroliers pour des raisons écologiques et de rareté de la ressource d’une part, ne pas trop mécontenter ses électeurs possesseurs de véhicules thermiques ou de chaudières à fuel ou à gaz. Pour le moment, il a arbitré en faveur du deuxième facteur de l’équation et remplacé le terme « économie » par celui de « sobriété », plus neutre et moins effrayant.

L’Ukraine croûle sous les bombes russes, la France manque de moutarde

Biche/Charlie Hebdo (13/03/2022)

Alors que l’Ukraine croûle sous les bombes et les missiles russes qui semblent lancés un peu au hasard sur des objectifs civils comme militaires, la France et d’autres pays occidentaux manquent de matériels et de munitions à fournir à Kiev et… de moutarde pour assaisonner ses hamburgers.

Les citoyens européens découvrent avec un peu de stupéfaction que leurs armées ne disposent que de quelques jours de stocks de munitions et pas assez de matériels pour leurs propres armées, encore moins pour en partager avec l’Ukraine. C’est l’effet de ce qu’on a appelé les « dividendes de la paix » qui ont poussé les gouvernements européens à désinvestir dans leurs forces militaires au profit d’autres dépenses publiques. En France, par exemple, on a adoré financer des compétitions sportives internationales ou des jeux olympiques plutôt que d’investir dans un deuxième porte-avions pour la Marine nationale.

La réouverture de la guerre en Europe est en train de déciller les yeux des dirigeants comme d’une partie de leurs administrés. Il faut réarmer, cela va probablement coûter très cher et prendre du temps avant de pouvoir reconstituer une force susceptible d’impressionner les nouveaux conquérants du monde que sont la Chine, la Russie et leurs affidés. A défaut de les impressionner il faudrait a minima arriver à les dissuader de se lancer dans de nouvelles guerres comme celle actuellement menée par Moscou dont l’issue est encore incertaine.

Mais il va falloir dépenser des sous, beaucoup de sous. Les ordres de grandeur nécessaires sont probablement incompatibles avec le niveau de dépenses publiques françaises auquel la population s’est habituée. L’heure des choix vitaux va bientôt sonner, les contribuables vont devoir payer et les bénéficiaires des prestations publiques vont voir celles-ci se stabiliser, voire décroître. La République va devoir arbitrer dans ses dépenses, ce qu’elle ne sait pas bien faire depuis son dernier budget à l’équilibre qui date de …1974.

En attendant, le ketchup peut heureusement suppléer à la pénurie de moutarde, et les Etats-Unis compenser les défaillances européennes pour délivrer des armements à l’Ukraine.

Les ministres Philippe, Darmanin et Maracineanu jettent l’argent public par les fenêtres et signent leur méfait

Trois ministres félons ont signé le 27 juin 2020 un décret exonérant les organisations chargés des jeux olympiques (JO) et paralympiques de Paris 2024 d’impôts sur les sociétés et de différentes taxes (dont celle sur les salaires). Les trois ministres sont MM. Philippe, Darmanin et Mme. Maracineanu. Ils ont choisi de sacrifier les finances publiques au profit d’une opération de prestige que la France n’a plus les moyens de se payer. Ils accréditent l’idée que notre pays préfère financer les jeux du cirque plutôt que la recherche fondamentale ou son système éducatif.

Accessoirement, les organisations multinationales organisatrices de ces compétitions sont souvent localisées en Confédération Helvétique et sans doute pas que pour des considérations climatiques (olympiques [CIO à Lausanne] ou de fouteballe [FIFA à Zurich]). Le siège de la fédération internationale de rugby est, quant à lui, sis à Dublin en Irlande, pays également tristement célèbre pour les accommodements fiscaux très préférentiels visant à attirer les entreprises sur son sol. Les scandales financiers pullulent également dans ces organisations compte tenu des montants financiers considérables en jeu pour l’organisation des compétitions sportives internationales qu’elles gèrent. Bref, l’Etat français, représenté par ces trois signataires félons a pris l’habitude d’octroyer des exonérations à des institutions fraudeuses et mafieuses… Ce n’est pas brillant !

Au-delà de cette décision navrante de gaspillage de l’argent tiré des poches des contribuables, c’est aussi une occasion manquée pour illustrer auprès de ses citoyens que l’Etat ne peut pas payer tous leurs caprices et que la Nation ne peut plus tout se permettre. C’était le moment d’expliquer que la France renonce à l’organisation des compétitions internationales onéreuses et consacre les ressources ainsi économisées à des sujets prioritaires comme l’éducation, la santé, les places de prison ou, plus simplement, la réduction de la dette.

Mais l’Etat et ses représentants irresponsables ont préféré, une nouvelle fois, dépenser l’argent public. C’est avec de tels comportements que le budget des finances publiques est déficitaire depuis 1974 et que la dette augmente d’année en année. Quel ménage, quelle entreprise pourrait mener durablement une telle gabegie ? Aucun bien sûr, et la France va bientôt se heurter à la réalité. Le prochain choc sera financier, il risque d’être sévère !

Lire aussi : L’escroquerie fouteballistique se poursuit !
~~~~~~~~

Le chaos du fouteballe

La finale d’une compétition européenne de fouteballe s’est déroulée hier soir à Paris au Stade de France dans un chaos avivé par des supporters avinées dont certains d’entre se sont trouvés tout désappointés de constater que leurs billets étaient des faux. Comme nous sommes dans le peuple du fouteballe les impétrants sont passés à l’attaque, tenté de franchir les grilles, de forcer les portes tout en agressant les forces de l’ordre un peu dépassées semble-t-il. Il y a des blessés, des interpellations, du gaz lacrymogène poivré a volé… bref, le chaos.

Comme nous sommes en France, les partis politiques se sont immédiatement emparés de ce non-sujet pour critiquer l’Etat (au lieu des supporters) et expliquer ce qu’il fallait faire. Mais personne ne pose la seule question vaille : qui a eu l’idée saugrenue de proposer Paris pour remplacer Saint-Pétersbourg, empêchée pour cause de sanctions internationales, comme lieu d’organisation de cette finale de foute ? Cela ne présentait strictement aucun intérêt pour la France sinon une croissance éphémère de ventes de bière et de vodka dans quelques bistrots du coin. En revanche il n’y avait que des coups à prendre et des dégradations à subir (et donc à rembourser).

Comme nous sommes en Seine-Saint-Denis, quelques centaines des loulous du quartier sont venus essayer de se faufiler dans le stade et, au passage, de pick-pocker les foules en détresse. Bien entendu ils ont largement diffusé leurs exploits sur les réseaux dits « sociaux ». Le tableau fut complet.

Bonne nouvelle tout de même dans ce chaos, les fédérations sportives et nombre de pays européens estiment désormais la France incapable d’organiser la coupe du monde de rugby de 2023 et les jeux olympiques de 2024. Ils ont raison mais il est sans doute trop tard pour que la France se retire de l’organisation de ces deux compétitions de musculeux qu’elle a voulu organiser sur son territoire en 2023 et en 2024 alors qu’elle n’en a pas les moyens.

Il faudra un jour demander des comptes aux responsables politiques français qui dilapident ainsi l’argent de leurs contribuables sans parler des exonérations fiscales qui sont octroyées à des fédérations sportives ou olympiques mafieuses qui sont généralement installées dans des paradis fiscaux suisses.

Lire aussi : La République se compromet avec les forbans du sport & L’escroquerie fouteballistique se poursuit !
~~~~~~~~