Mauvaise foi et langue de bois : des finances publiques à la dérive

Avec une mauvaise foi impressionnante et une langue de bois en chêne massif, le monde polico-médiatique semble découvrir avec stupéfaction que la République Française dépense beaucoup plus de sous qu’elle n’en gagne et a dû accroître sa dette pour financer les déficits. Il semble que le déficit du budget de l’Etat en 2023 sera largement supérieur à la prévision qui était déjà pourtant de 4,9% du produit intérieur brut. Le chiffre officiel sera connu la semaine prochaine.

Ces derniers mois on a vu le gouvernement éteindre les crises successives en déversant des tombereaux d’argent sur les incendies pour les circonscrire : la « ruralité », l’armée, l’enseignement, les policiers, les transports publics, les retraités, les entreprises en difficulté…, sans parler de la gabegie des jeux olympiques organisés à Paris à l’été 2024 qui succèdent à la coupe du monde de rugby en France de 2023. Mais où croit-on que se trouve l’argent ?

En réalité il est prélevé dans la poche des contribuables, qui n’y suffit pas, et emprunté sur les marchés financiers pour le complément. C’est ainsi que la République française a vu son endettement dépasser le plafond symbolique des 3 milliards d’euros. A chaque déplacement d’un ministre, celui-ci n’existe qu’en annonçant une nouvelle enveloppe de dépenses en faveur de la corporation qu’il visite. Jamais il n’est annoncé en même temps quelle autre dépense sera réduite pour compenser. Non, on dépense, c’est plus simple. On ne sait même plus ce que signifient ces enveloppes supplémentaires qui s’accumulent : seront-elles bien délivrées et dans quelles conditions ? A peine sont-elles annoncées que les bénéficiaires les empochent tout en se plaignant immédiatement qu’elles sont notoirement insuffisantes pour résoudre leurs difficultés. Les journalistes, souvent très limités dans leur capacité d’analyse économique, sont également prompts à critiquer l’Etat au sujet de ses dépenses, oubliant qu’ils bénéficient d’une niche fiscale spécifique à leur profession leur permettant de déduire des charges, avantage non offert aux autres citoyens, participant également aux déficits publics.

La hausse des taux d’intérêt depuis deux ans a déjà considérablement alourdi les charges financières payées par les contribuables aux prêteurs. C’est maintenant le niveau de la dette qui pose un problème. Et on semble le découvrir… Les décideurs devraient lire plus régulièrement nos chroniques économiques.

Il est à craindre qu’il ne faille réduire les dépenses publiques, et de façon assez considérable !