L’Italie était dirigée jusqu’à ces jours derniers par une improbable alliance entre l’extrême droite et un parti populiste. Le ministre de l’intérieur (issu des rangs extrême-droite) passant plus te temps sur Twitter et Facebook qu’à son bureau claironnait partout en permanence que l’étranger était responsable de tous les malheurs de l’Italie : les immigrés bien entendu mais aussi l’Europe supranationale qui empêchait ce beau pays de se développer comme il le voulait !
Aucun de ces deux courants n’ayant une majorité suffisante pour gouverner seul, ils conclurent une alliance qui n’aura duré qu’un peu plus d’une année. Le ministre de l’intérieur dont le poids politique en faisait un premier ministre bis a rompu l’alliance, voulant ainsi forcer une élection parlementaire anticipée qu’il pensait pouvoir gagner et ainsi être mis en position de gouverner seul.
Il n’y a finalement pas eu besoin d’organiser d’élection car le parti populiste a pu passer une alliance avec un parti centriste et aboutir à un nouvel accord de gouvernement. L’aboyeur d’extrême droite s’est ainsi retrouvé le bec dans l’eau et sorti du gouvernement. Il n’est pas dit qu’il n’y reviendra pas si cette nouvelle et fragile alliance échoue encore, mais il est au moins mis sur le bas-côté pour quelques temps. C’est la vieille histoire de l’arroseur arrosé !
Elle montre que, souvent, quand des dirigeants ambitieux pour eux-mêmes veulent jouer avec les institutions de nos vieilles démocraties, ils ne sont pas toujours gagnants. La solidité éprouvée de celles-ci est parfois la plus forte. On se souvient à ce sujet de l’incroyable dissolution de l’assemblée nationale à laquelle Jacques Chirac a procédé en 1997 et qui s’est terminée par… cinq années de gouvernement socialiste, période plutôt heureuse de la vie politique et économique dont finalement, et c’est le comble, Chirac fut crédité.
Des dirigeants sérieux et responsables vont au bout des mandats qui leur sont confiés par leurs électeurs. Ce ne fut pas le cas de Chirac en France, de Salvini en Italie ou de Netanyahou en Israël, ex-premier ministre qui se retrouve actuellement minoritaire après avoir provoqué des élections anticipées dans ce pays et va devoir sans doute composer avec des partis encore plus différents du sien que ceux avec lesquels il n’a pas su s’entendre.
Dans ces cas, les institutions ont été les plus fortes mais combien de temps le resteront-elles devant les coups de boutoir de dirigeants de rencontre plus préoccupés par leurs carrières que par l’intérêt général et le respect de leurs engagements ?