L’ancienne colonie britannique de Hong Kong que Londres a rendue à la Chine en 1997, son continent de rattachement naturel et historique, s’agite devant la reprise de contrôle progressive de Pékin. En fait, la Chine prend juste un peu d’avance sur les accords de rétrocession qui prévoyaient un régime spécifique jusqu’en 2047, sur les plans démocratiques et économiques. Sans doute peu de gens pensaient que Pékin attendrait sagement jusqu’à la date fatidique pour aligner Hong Kong sur le reste du pays. C’est ce qui est train de se passer et bien sûr les citoyens du territoire vivent mal de voir leurs libertés démocratiques fondre progressivement.
C’était malheureusement écrit et on peut penser que Pékin gardera ce qu’il faut de liberté à Hong Kong pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or tant qu’elle lui est encore utile, mais ce temps va en se raccourcissant au fur et à mesure que s’accroit la puissance du continent. Alors l’Occident écrase quelques larmes de crocodile mais qui envisage d’autres réactions que quelques protestations polies, et encore ?
Personne n’a eu envie de se battre contre Moscou après l’annexion des territoires géorgiens en 2008 ou de l’Ukraine en 2013, personne ne s’est ému bien longtemps lorsque Hanoi s’est assis sur les accords de Paris signés en 1975 avec les Etats-Unis d’Amérique pour reprendre par les armes le Viêt Nam dit « du Sud », ou qu’Alger en 1962 ait massacré les « harkis » après l’indépendance.
Ainsi va le cours tragique de l’Histoire, la lutte inégale des Empires ! Il faut juste avoir la chance de naître au bon endroit au bon moment.