Alicia Gallienne lue au théâtre de l’Athénée

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Alicia Gallienne est morte à 20 ans d’une maladie de sang génétique en 1990 après avoir écrit furieusement des centaines de poèmes, jamais publiés, au cours des quatre dernières années de sa vie. Cousine de l’acteur de la Comédie française Guillaume Gallienne, ce dernier se décida 30 ans plus tard à tenter d’exaucer le vœu d’Alicia qui disait : « j’écris pour être lue ! », avec l’aide d’une éditrice de la collection Gallimard « Blanche » consacrée à la poésie, par ailleurs marraine du printemps de poètes 2020. Le livre est sorti en février de cette année et, ce soir, Guillaume Gallienne et Marina Hands font une lecture d’un choix de ses poèmes une heure durant, entrecoupée d’intermèdes musicaux violon/piano joués par Renaud Capuçon et Guillaume Bellom.

C’est la soirée d’ouverture du Printemps des poètes, sur le thème du courage en cette année 2020. Qu’aurait-elle pu rêver de mieux pour un premier contact avec le public ? Hantée par l’urgence de la maladie (son frère Eric est décédé du même mal lorsqu’elle avait 7 ans), l’atmosphère est forcément tragique mais les mots sont habités par la vie, ceux d’une post-adolescente encore si jeune mais si attentive à ce qui l’entoure, la noirceur du monde comme la puissance des sentiments. On ressort de cette lecture bouleversés mais irradiés par l’énergie créatrice et communicative de cette auteure, et, surtout, tellement heureux qu’elle put enfin être publiée.

Sur sa pierre tombale du cimetière du Montparnasse, non loin de celle de Charles Baudelaire, est écrit :

« (…) Mon âme saura s’évader et se rendre (…). »