Sortie : 2000, Chez : Editions Fixot.
Betty, fillette tchécoslovaque juive de 14 ans émigre en Hongrie avec sa famille modeste lorsque les nazis envahissent son pays. Elle rencontre Richard, jeune homme âgé de deux années de plus, issu d’une famille juive plus aisée et ils vivent une intense histoire d’amour adolescent deux années durant jusqu’à ce que les nazis pénètrent également la Hongrie en mars 1944. La guerre est quasiment perdue et approche de son terme en Europe mais les juifs de ce pays vont être massivement déportés et assassinés sous la férule d’Eichmann.
Betty sera déportée avec sa mère, sa sœur et son frère à Mauthausen. Ils s’en sortiront, très abimés physiquement et moralement, à la libération du camp par les américains. Leur père et mari est alors engagé en Afrique du Nord ne réapparaîtra jamais plus après la fin de la guerre, sans doute tué dans les combats. Richard, arrêté le même jour que Betty ne sera pas déporté et poursuivra la résistance en Hongrie, avant de fuir le communisme après la guerre. L’un et l’autre se chercheront sans fin et sans succès à partir de 1945 en Europe puis aux Etats-Unis.
En 1975 ils se rencontrent par hasard à Budapest, chacun marié de son côté, découvrent que leur amour est toujours aussi fort et qu’ils se sont cherchés durant tout ce temps. Raisonnable, Betty décide de ne pas bouleverser la nouvelle vie qui est la sienne depuis 1945 et ne donne pas suite à la volonté exprimée par Richard de démarrer une vie commune.
Ce récit rédigé dans un style journalistique avec l’aide de Joyce Gabriel est aussi un hommage à la mère de Betty qui protégea ses trois enfants à travers la longue marche vers Mauthausen et durant le séjour dans ce camp. Il aborde aussi l’incroyable chaos que fut l’Europe post-guerre plusieurs années durant, partagée entre le communisme stalinien et le libéralisme américain. Il y eut d’immenses mouvements de populations fuyant leurs pays de naissance ou le retrouvant. Une partie significative des juifs européens survivants choisit l’exil comme la famille de Betty qui émigra aux Etats-Unis, laissant tout un passé derrière elle. Le traumatisme de la guerre s’est poursuivi encore longtemps pour ces survivants !