Un dirigeant civil malien s’est lamenté ce 25 septembre contre la France à la tribune de l’ONU à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de cette organisation multilatérale :
« La nouvelle situation née de la fin de l’opération “Barkhane”, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome ou avec d’autres partenaires »
Dans les couloirs la délégation russe se frotte les mains puisque « les voies et moyens » qui sont évoqués dans cette déclaration concerneraient la société paramilitaire russe plus ou moins privée Wagner. La roue tourne et revient à son point de départ. Le Mali nouvellement indépendant des années 1960 était l’ami « non aligné » de l’Union soviétique et il revient à ses premières amours.
Paris, qui vient d’annoncer le 52ème soldat français tué en opération sur le terrain s’émeut de ces accusations qualifiées « d’indécentes » et « d’inacceptables » par sa ministre de la défense, ajoutant qu’elles reviennent à « s’essuyer les pieds sur le sang des soldats français ».
Oui la ministre a raison d’être choquée mais elle a tort de faire une déclaration de circonstance plutôt que d’agir. Les relations franco-africaines sont d’ailleurs régulièrement marquées par ce genre de saillies et il est vain d’attendre la moindre reconnaissance de ces pays à l’égard de l’ex-puissance coloniale qui est systématiquement rendue responsable de tous les maux de ses anciennes colonies, même 60 ans plus tard. Attitude d’ailleurs relayée dans l’hexagone par le discours « décolonialiste » défendu par une partie de l’intelligentsia germanopratine.
Si le Mali, comme la Centrafrique, revient dans le giron de Moscou, c’est une bonne nouvelle pour la France qui pourra donc s’en dégager, épargner et rapatrier ses militaires et réaliser des économies budgétaires significatives. Ce sera aussi très certainement un gage d’efficacité car les troupes russes, d’autant plus si elles sont « privées », utilisent des méthodes de guerre plus « directes » que celles des militaires occidentaux.
En 2012, le président malien a fait appel à la France pour stopper l’avance des militaires religieux en route pour Bamako ce qui a déclenché une opération dont il faut maintenant se dégager au plus vite. En 2021, le Mali fait appel à la Russie, laissons désormais faire les choses comme elles doivent se passer.