Le harcèlement sur les réseaux dits « sociaux » est la nouvelle plaie produite par l’abrutissement des masses. Ce n’est que l’industrialisation du processus de « tête de turc » que les générations plus anciennes ont connu dans les cours d’école. L’économie numérique a permis d’amplifier considérablement ce phénomène en l’anonymisant et en l’asseyant sur la puissance de diffusion de l’Internet. La technologie permet de multiplier la bêtise à l’infini, comme les pains dans l’Evangile.
Les victimes de ce harcèlement utilisent généralement ces mêmes réseaux dits « sociaux » pour s’en plaindre, certaines vont jusqu’au suicide plus ou moins annoncé par des messages désespérés. C’est évidement tragique pour les victimes mais on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi, avant d’en arriver à une telle extrémité, elles ne ferment tout simplement pas leurs comptes sur ces réseaux ? Dans un univers rationnel c’est le premier réflexe qui semblerait efficace : couper la source du harcèlement numérique. Mais, souvent, les utilisateurs de ces réseaux dits « sociaux » ont été rendus tellement addicts par les concepteurs de cette économie numérique, qu’ils n’imaginent même pas pouvoir s’en débrancher. C’est d’ailleurs la raison essentielle de l’incroyable succès économique des grandes compagnies numériques dîtes « GAFAM » (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) : les clients sont prêts à mourir plutôt que de se déconnecter, certains vont jusqu’à mettre en scène leur suicide sur ces réseaux…
Le législateur tente d’élaborer des textes pour atténuer les effets mortifères de ces nouvelles addictions numériques. La tâche est rude car il s’agit de lutter contre la bêtise humaine qui rode en meute sur Internet. Un pays qui sert sa légion d’honneur à des fouteballeurs ou qui préfère financer des jeux olympiques (Paris 2024) plutôt que d’investir dans l’éducation ne peut pas non plus complètement s’étonner de voir une partie de sa jeunesse tomber dans ces nouvelles addictions modernes.
A l’occasion de procès récents contre des harceleurs de réseaux dits « sociaux » on a vu des « Monsieur et Madame tout le monde » à la barre des coupables, travaillant, payant des impôts, regardant le foute à la télévision et élevant une petite famille, bref, des gens « normaux » qui se sont déchaînés en insultes diverses et répétées contre des victimes qu’ils ne connaissaient même pas, comme si soudain leurs neurones se déconnectaient du simple fait qu’ils se trouvaient devant un écran.
Pas facile de lutter contre la diffusion de l’abrutissement, mais il ne faut jamais renoncer.