Les galonnés aiment le pouvoir en Afrique

Général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan

Un nouveau coup d’Etat s’est déroulé récemment en Afrique, au Soudan le mois dernier plus exactement. Le général Al-Burhan a pris le pouvoir et l’armée réprime avec ses méthodes habituelles, plutôt brutales, la contestation civile. Ce général a été largement impliqué dans tous les soubresauts violents de ce pays qui n’en a pas manqué depuis son indépendance en 1956. De façon originale, le Soudan était une colonie anglo-égyptienne du temps de la présence britannique, et l’Egypte l’a d’ailleurs toujours considéré comme son arrière-cour.

De rébellions en famines, d’islamisation rampante en soutien au terrorisme international, de massacres ethniques en résurgence de l’esclavagisme, de coups d’Etat en guerres civiles, d’accords de paix en invasions des pays avoisinants, de crise économique sans fin en gouvernance dictatoriale… le Soudan illustre à l’envie tous les échecs du continent. Autre originalité, après un terrible conflit entre les populations chrétiennes du sud et le pouvoir musulman du nord, une scission du pays a été entérinée en 2011 et le Soudan du sud a été créé, pour retomber immédiatement dans une guerre civile interne à ce nouveau pays…

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Rappelons que le Soudan a largement soutenu et accueilli les terroristes internationaux, de Ben Laden à Carlos. Ce dernier a d’ailleurs été « revendu » aux services français en 1994 qui l’ont récupéré à Khartoum pour le ramener et le juger en France. On n’ose imaginer les termes de la transaction ni ce qui a dû être cédé au Soudan en échange de cette capture !

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Bref, le Soudan est ce qu’il est, on peut le regretter mais rien ni personne n’a pu le faire se rapprocher d’une gouvernance « démocratique et apaisée » et il est peu probable qu’on y parvienne à moyen terme. Les réactions de circonstance se multiplient depuis le dernier coup d’Etat pour appeler à la démocratie et au respect des accords signés :

« Il faut assurer le plein respect de la charte constitutionnelle pour protéger la transition politique obtenue de haute lutte »

Secrétaire général des Nations unies (ONU) Antonio Guterres

Tout ceci est bel et bien beau, mais est-ce que ces Cassandre ne se sont jamais rendues au Soudan ? Elles auraient alors compris l’inanité de leurs appels « au retour à la démocratie ». Comme d’habitude, les régimes russe et chinois se refusent à vraiment condamner ce énième coup d’Etat au Soudan pendant que les pays occidentaux suspendent leurs aides et prennent quelques sanctions qui seront probablement bien vite levées pour éviter que l’anarchie propre à ce pays ne déborde trop à l’extérieur. Il faut certainement essayer de cantonner les dérives du pays à l’intérieur de ses frontières en aidant les populations et les nouvelles autorités sans trop déroger aux principes occidentaux, mais faut-il vraiment continuer à vouloir imposer de l’extérieur la démocratie à ce pays qui n’arrive définitivement pas à l’adopter ni à la mettre en place ?