Éric-Emmanuel SCHMITT a perdu sa mère à un âge où il commence à être attendu de perdre sa mère. Il en est traumatisé à de nombreux titres. D’abord la vie n’est plus la même, bien sûr, lorsque ses parents ont quitté ce monde, d’autant plus qu’il semblait vivre une relation affectueuse très forte avec sa mère, son père étant déjà décédé depuis longtemps après avoir passé dix-huit années fortement handicapé suite à une attaque cérébrale.
Ensuite, sa mère est décédée, sans doute brutalement chez elle, mais n’a été trouvée que quelques jours après dans son appartement. Alors il y a une forte culpabilité du fils, bien entendu. Et puis il y a l’éventuel secret de sa paternité qui hante l’auteur et dont il espère trouver la réponse dans le journal intime de sa mère sur lequel il met la main. De secret il n’y a finalement pas, mais viendra la confirmation que son père légal est bien son père génétique par l’improbable intermédiaire de lecteurs/amis qui lui transmettent un message post-mortem de cette maman adorée.
Schmitt couche sur le papier de ce petit récit les émotions qui l’assaillent en de courtes phrases un peu naïves, très tendres, comme une thérapie devant ce deuil. Après tout, il est écrivain et autant assécher sa tristesse par ce qu’il sait faire.